Abolition de la prostitution

Owlie a écrit:
Je suis absolument convaincue qu'un violeur n'est pas un homme en manque de sexe mais plein d'autres choses aussi. Mais je pense que c'est périlleux d'essayer de résumer le geste de tous les violeurs à "ils veulent avilir". C'est sans doute une composante qu'on retrouve dans plein de cas, mais je pense que c'est un geste super complexe (et terrible), tu vois ce que je veux dire? :)

Je vois ;)
C'est en effet très complexe,même les psy ont mis longtemps a savoir tout ce qu'ils savent sur le sujet ...
Il n'est pas étudié depuis si longtemps que ca,malheureusement :?

En plus, autre problème: comme le besoin risque de rester, est ce qu'on ne risque pas de se retrouver dans une situation proche de la Prohibition avec des êtres humains à la place de la bibine? Puisque la prostitution sera interdite, les filles seront plus clandestines encore, et même celles qui aujourd'hui sont indépendantes et maîtrisent la situation ( choix de ne pas faire certaines choses, de ne pas accepter un client louche) seront à la merci des requins... Elles n'iront plus se faire soigner de peur d'être dénoncées ( surtout si MST il y a...)... Le résultat serait peut être pire.

@Owlie. Tu fais l'équation à l'envers. Je ne parle pas des violeurs mais des citoyens lambda, ceux qui ne peuvent pas faire autrement que payer qui deviendraient des violeurs si il n'y avait plus de prostituées (pas tous mais combien ?). Ceux là ne violeraient pas par goût, ils ne seraient pas à la base des malades mentaux ou détraqués sexuels mais des hommes en manque qui finiraient par en venir à la violence. Beaucoup de prostituées sont d'ailleurs de cet avis. On peut donner une pièce à un miséreux, héberger un sans abri pour la nuit mais comment <réconforter> un homme en manque de sexe ?

Les putes de luxe sont méprisées, les pauvrettes font pitié mais entre deux il y a toutes celles qui se nomment les travailleuses du sexe et qui essaient d'officier dans la dignité. Elles sont aussi respectables et si on leur enlève leur gagne pain, que vont-elles devenir ?
Une abolition de mettrait pas un terme à la prostitution. Les putes de luxe auraient toujours leurs clients privilégiés et les prostituées libres tomberaient dans la clandestinité, avec toute la misère qui va avec. Laissons les donc tranquilles et portons la répression sur les souteneurs et les esclavagistes.

Les violeurs n'ont pas forcément de pathologie psychiatrique. C'est terrible a dire,mais beaucoup sont "normaux" ... QI normal voire au dessus de la moyenne,bien éduqués,avec un emploi satisfaisant,insérés dans la société,parfois même mariés avec des enfants,avec une vie sexuelle classique.

Ca m'étonnerait fort que le manque de sexe puisse engendrer des crimes sexuels,franchement,j'ai beaucoup de mal a y croire ...
Il faudrait que je demande a ma psychiatre a la prochaine consultation parce que je suis trop sceptique.

Ovidian es-tu en train de nous dire que n'importe qui, en manque, puisse avoir recours au viol ? Si tu sortais de prison et étais en manque, tu pourrais l'envisager, toi ?
Es-tu en train de dire que n'importe quel homme pourrait être satisfait de se taper une femme qui pleure, crie et se débat, s'il est dans une situation de misère sexuelle ?
Il n'y a pas de désir spécifique du violeur selon toi ? Pas de fantasme de violence au départ, seulement une circonstance qui l'entraîne ?

Tu me permettra d'en douter fortement.

@Owlie. Pour moi un violeur est avant tout un criminel mais je suis d'accord dans le sens où ça n'est pas spécifiquement le manque de sexe qui le fait passer à l'acte, certains on une sexualité normale avec leur compagne. Par contre, c'est le manque de sexe qui fera passer à l'acte certains hommes qui ne pourront plus calmer leur libido. En période de privation, on sait très bien de quoi sont capables les hommes pour manger à leur faim, j'entrevois bien ce qui se passera si on leur fait faire ceinture.

Les pulsions sexuelles masculines peuvent amener à la violence quand on ressent une grande frustration. Le service militaire n'existe plus mais je me souviens bien de l'état de manque de certains de mes camarades à l'époque, des bêtes sauvages et pas spécialement ceux qui avaient la <tête de l'emploi> !

C'est un problème complexe mais j'ai quand même une question à poser après vous avoir lu. En quoi vous gênent (certaines) les prostituées libres ?

@Salammbo. Tu serais prête à prendre le risque pour voir si je me trompe ?

Mais ... Les hommes ne sont pas non plus des bêtes,ils savent se tenir,je suis désolée ...
Dans notre société,il y a ce que l'on appelle la morale,l'éducation,des choses qui font que l'on apprends que non,dans la vie,on n'a pas le droit de faire du mal a son prochain,pour résumer grossièrement,on a un cerveau pour réfléchir et analyser. Je comprendrais qu'un animal en manque saute sur une femme,uniquement guidé par l'instinct,mais qu'un homme adulte viole une femme,même après des années de frustration,alors là c'est inexcusable.

Les prostituées libres sont selon moi très,très rares.
La fille de 25 ans qui a un parcours lambda,a savoir éducation parentale normale,pas de lourds traumatismes dans son parcours,bonne santé mentale,étudiante qui arrive a financer ses études,vie sentimentale sans problème,ou avec un emploi satisfaisant,bon logement,a quand même très très très très peu de chances pour ne pas dire aucune de se prostituer ...
Selon moi,derrière le fait de se prostituer,vendre son corps,il y a quelque chose,une faille,une souffrance.
Même quand la fille crie "je suis consentante j'adore faire ca",je suis persuadée qu'il y a quelque chose,c'est tout.

@Owlie. Un homme privé de sexe de manière quasi permanente sait se tenir ? Ben voyons...

@Salammbo. N'importe qui, oui, mais pas tout le monde, heureusement encore. T'as aucune idée de ce qu'est le manque sexuel chez un homme, les pulsions de désir, de la réflexion qui quitte le cerveau pour passer sous le niveau de la ceinture. Et c'est comme la violence conjugale, ça touche tous les milieux.
Alors je ne peux pas du tout te dire avec précision ce dont je serais capable si je ne pouvais plus baiser. Je n'ai jamais eu besoin d'allonger du blé pour ça (loin de là), je n'ai pas un métier qui m'éloigne de chez moi durant de longues périodes (comme les marins ou les militaires en garnison à l'étranger) mais envisager l'abolition de la prostitution m'inquiète beaucoup vis à vis des femmes de mon entourage (et tiens, même par rapport à toi et aux autres femmes du forum qui pourraient subir cette folie).

Je l'admets,je ne suis pas un homme,je ne saurais jamais ce que c'est ...
Mais dans ces cas là,pourquoi les femmes en manque ne violent-elles pas les hommes,alors? Sommes nous si différents?

Ovidian nous légitime la prostitution par une légitimation du viol, youpi...

L'indéboulonnable "besoin naturel" a parlé : femmes des sociétés, envoyez quelques unes d'entre vous satisfaire les mâles (on peut pas leur en vouloir, c'est leur instinct), pour protéger vos filles et vos femmes. Sérieusement, cette conversation m'écoeure.

Bonne soirée.

Un peu HS dans ce sujet, mais au sujet du viol, le Collectif Féministe Contre le Viol sort une nouvelle campagne d'information sur les clichés liés au viol. En l'occurence, beaucoup de violeurs ne sont ni des repris de justice affamés, ni des pauvres types qui n'arrivent pas à pécho, mais souvent des membres de la famille (le conjoint, le père, le cousin..), des voisins, des amis, des collègues de boulot...

Voila. Sinon, je partage entièrement l'avis de Yustuu sur la question de la prostitution et j'aimerais bien qu'on protège réellement les prostituées à leur compte, qui sont de plus en plus menacées par les réseaux de maquereaux.

Pour finir, la BD "Jeanine" de Matthias Picard, qui raconte l'histoire d'une prostituée par choix, est très intéressante.

Le livre de Madame Lisa, prostituée et tenancière de maison close en Suisse, est aussi intéressant: elle a eu une enfance normale dans une famille normale, un premier mariage normal, et a choisi la prostitution dans un premier temps par manque d'argent, de formation pro et d'expérience pr trouver autre chose. Ca l'a pas empêché de se marier et d'être heureuse avec l'homme de sa vie, d'avoir une vie de famille avec ses enfants et même d'employer ses fils à l'accueil quand ils charchaient un petit boulot, signe qu'elle n'a pas honte.
En fait il faudrait créer, comme aux USA, un syndicat des travailleurs du plaisir, s'assurant que ceux qui choisissent de rester sont protégés et que ceux qui veulent partir reçoivent des formations pour se reconvertir...