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Juste besoin de partager mes doutes, mes angoisses, ma vie

38 ans Orgrimmar 6511
Bonjour à toutes et à tous.

Certains ont déjà dû s'en apercevoir, je ne suis pas quelqu'un de "stable", d'"équilibré", en tout cas je ne me ressens pas du tout comme  
ça.
A l'adolescence, j'étais très lunatique, me renfermant comme une huître dès que ça n'allait pas, ou au contraire extravertie au possible. Rien de bien méchant, j'étais l'ado de base, quoi. Toutefois à cette époque, j'avais un minimum confiance en moi. En mes capacités scolaires par exemple. En mon droit à être comme j'étais et pas comme les autres voulaient que je sois.

Ensuite, j'ai grandi. A l'entrée de la fac, ça a commencé à changer. Plus je prenais de l'indépendance, moins j'avais confiance en moi. Je crois avec le recul que c'est du à la vente de mon cheval (qui était ma béquille, mon bouclier envers l'extérieur, mon doudou en quelque sorte^^), qui a laissé un grand vide à l'intérieur de moi. Avant, je ne me posais pas la question d'être utile ou non, depuis ce jour, je me demande sans cesse quel est le sens de mon existence, et dans quelle direction je dois, je veux aller (cf ma recherche permanente d'un boulot "adapté").


Vers 20 ans, j'ai fait une dépression. Non diagnostiquée, mais quand on dort 23h sur 24, qu'on ne se lève que pour pisser, et encore c'est un effort insurmontable, qu'on pleure à un mariage (de tristesse profonde), qu'on se hait au point d'avoir des pensées suicidaires dès qu'on passe devant une fenêtre, ou des flashs de couteau planté en travers de la gorge alors qu'on découpe son steack...
Je ne sais pas trop le déclencheur. J'ai bien mis un terme à ma relation amoureuse de l'époque, qui était très toxique, qui m'a fait du chantage pendant longtemps ce qui m'a fait culpabiliser, je ne crois pas que ce ne soit dû qu'à ça.

Je me suis débattue farouchement quand ma tante a voulu m'emmener à l’hôpital. J'ai gagné, je suis entrée à l'armée à la place ( :lol: ). D'un certain côté ça m'a aidé, je suis descendue tellement bas, que je ne pouvais que remonter.

S'en sont suivis quelques mois paisibles (presque 2ans), où j'arrivais à vivre au jour le jour, profitant de choses simples.

Puis, je me mets en tête de retourner à l'école. Et là, disparue l'assurance que je ne suis pas trop conne, je patauge, je ne comprends pas malgré mes efforts.
BTS blanc: ma 1ère vraie crise d'angoisse. Tétanie, perte de contrôle des muscles, tremblements, sensation de mourir.
Je vais voir un médecin qui me fait une piqure de magnesium qui me soulage bien, et qui me prescrit des anti-dépresseurs. Que je ne prendrai jamais.

Depuis, je fais une crise d'angoisse à peu près tous les mois (ou deux mois quand ça va bien).
Je ne sais pas vraiment pourquoi. Ce que je sais c'est que je culpabilise de ça, que j'ai envie souvent de passer par la fenêtre pour que tout s'arrête, mais d'un autre côté je ne veux pas mourir. Je veux juste être mieux.

Je dois aller travailler, donc je continuerai plus tard ma petite histoire, sans doute très banale.
Je vais aller faire semblant que tout va bien, au début je vais me forcer à sourire, puis ça se fera tout seul au cours de la journée, j'aurai l'air joyeuse, même radieuse;
puis, rentrée chez moi je quitterai ce rôle qui m'aura épuisée, essayant malgré tout d'être agréable à celui que j'aime, parce qu'il n'a pas à avoir la "mauvaise" Yuutsu tout le temps alors que les autres ont la "bonne" (mais la fausse).

A ce soir peut être!
S
89 ans 4951
Je réponds déjà ;) sans avoir la suite.

Ce que tu décris je l'ai connu, quand j'étais en dépression.

La dépression c'est pas un truc que l'on peut contrôler, c'est une maladie. C'est une perturbation des signaux chimiques du cerveau, d'ou l'aide des anti-dépresseurs.

Quand j'ai commencé les anti-dépresseurs, j'ai pensé que je devrais les prendre à vie car ayant eu plusieurs épisodes dépressifs, j'étais considérée comme à risque pour devenir dépressive chronique.

J'ai arrêté de me culpabiliser d'être malade, j'ai tourné le dos à ceux qui pensaient que "je n'avais qu'à me foutre un pied au cul" "on a tous nos problèmes, faut savoir les gérer" "m'enfin t'as tout pour être heureuse" "j'ai de la chance j'ai un caractère fort, cela ne pourrait pas m'arriver", ce genre de phrases ayant le pouvoir de me mettre encore plus bas.

J'ai lâché prise sur ce que pouvaient dire les gens qui pensent que les gens qui sont dépressifs sont faibles et je me suis concentrée sur ma psychothérapie qui a été longue mais salutaire et aussi sur les personnes limitant leurs jugements sur ce type de maladie.

J'ai tenté ensuite de diminuer les anti-dépresseurs, cela a marché jusqu'à une dose très petite. Il y a 4 ans j'ai décidé d'arrêter (en accord avec la psy bien sur) et cela a marché. J'ai vite remarqué que j'avais bien plus d'idées noires (angoisses de mort) et décidé de faire une thérapie comportementale de 6 mois pour travailler sur les angoisses et les émotions, par des exercices, car le travail psy je l'avais déjà effectué.

Le premier pas Yuutsu est d'arrêter de se culpabiliser. C'est une maladie comme une autre et ma psy disait même qu'il est possible qu'on découvre dans 100 ans une explication physiologique à cela. Faire une thérapie, suivre un traitement aide à mon sens. Un exercice tout bête, c'est de trouver quelque chose qui nous fait un peu plaisir dans la journée et le faire. C'est difficile car on a tendance à tout voir en noir et peu de choses nous font réellement plaisir.

Quand j'étais en dépression, me laver m'était déjà pénible et me coutait beaucoup d'énergie. Je me fixais au moins ce but là pour ne pas tomber trop bas. Avec les anti-dépresseurs, en 2 mois environ j'ai réussi à retrouver une vie plus simple, ensuite c'est le temps et la thérapie qui ont fait leur oeuvre.

Cela fait 7 ans maintenant que je suis sortie de ma deuxième dépression et d'avoir vécu cela m'a donné un gout de la vie que je n'avais pas avant d'avoir été malade, donc maintenant que j'ai tendance à chercher le positif, je me dis que sans les dépressions j'apprécierais peut être moins chaque petit bonheur que la vie m'offre maintenant.
42 ans Limousin 116
Ça me touche beaucoup ce que tu dis parce que quelque part je m'y reconnait.
Je connais la sensation d'être inutile, de ne servir à personne, d'être même plus un handicap pour les autres, un poids. Ça arrive quand on cherche de la reconnaissance. Ça m'arrive beaucoup moins maintenant parce depuis l'arrêt de ma pilule (qui m'a rendu dépressive pendant des années, c'est en l'arrêtant que je m'en suis rendue compte) et que financièrement le ciel m'a un peu sourit, je me rend compte que j'ai juste voulu rentrer dans un moule pour plaire aux autres et que finalement ça n'est pas moi.
On sourit, on se force, pour pas faire chier les gens avec nos problèmes (qui effectivement pour beaucoup pense que la dépression ça se guérit juste en se mettant un pied au cul) et quand on rentre et qu'on enlève le masque, on se sent incroyablement seule. Même avec des gens autour de soit, on se sent seule.


Pour tes crises d'angoisses, essaye de prendre des cures de magnésium : chlorure de magnésium en sachet de 20g à mettre dans une bouteille d'un litre, un fond de verre (1-2cm) matin et soir avec du sirop parce que ça a un gout dégueulasse. Les carences en magnésium jouent sur le moral et sur le stress d'où le fait que ça a été mieux après l'injection de ton médecin. Tu le prends en cure de 20j et tu arrête 10j.
Et si tu ne veux pas prendre les AD (ce que je comprends, j'ai pas voulu en prendre non plus) il existe des médicaments sans ordonnances à base de plantes pour calmer comme l'euphytose. Les fleurs de Bach (rescue) fonctionne bien pour moi aussi en cas d'angoisse prononcée.
Je dis pas que ça fera des miracles mais ça aide.
38 ans Orgrimmar 6511
Merci pour vos réponses... Finalement, la suite ne sera pas pour ce soir, je suis éreintée de ma journée.

Bonne soirée :kiss:
38 ans Orgrimmar 6511
Je suis à nouveau là! Je me suis réveillée une dizaine de fois si ce n'est plus pendant la nuit, un coup trop chaud, un coup top froid: résultat, malgré le fait que je me sois couchée tôt, j'ai la tête dans le c*l^^

Mes crises d'angoisses commencent souvent par une difficulté à parler, à articuler les sons, à être intelligible. Je deviens peu à peu aphone, et ma mâchoire se bloque, se crispe. En même temps, j'ai les pensées qui vont à cent à l'heure, tellement vite que je ne peux m'arrêter sur aucune, du coup je suis incapable de me concentrer sur quoi que ce soit, je m'intériorise complètement, je n'ai plus qu'une vague conscience de ce qui m'entoure.
Parallèlement, je commence à avoir du mal à respirer, ma respiration devient sifflante, j'essaie de prendre de grandes goulées d'air mais rien à faire, j'étouffe.
Là, à ce moment là, il me faut être seule, que personne ne m'approche, et si possible en plein air ou à la fenêtre, sinon je me sens encore plus oppressée et ça empire.
Après, ça varie. Si j'arrive à contenir la crise, ça passe doucement, mais c'est rare car à ce moment là j'ai l'impression qu'il me faut tout évacuer sinon je serai angoissée à vie.
Si non, crise de larmes, cris (hurlements, je dirais, mais que quand je suis seule, j'ai conscience que même si j'en ressens le besoin c'est vraiment trop pour que je l'impose à mon copain, donc ça j'arrive à peu près à le brider), je repousse tout ce qui pourrait me toucher, je tremble, je ne tiens plus debout, je suis à la fois hypertendue et toute molle de l'intérieur.
La dernière crise, j'avais EN PLUS des hallucinations visuelles, je voyais des ombres, des mains qui se tendaient vers moi... N'importe quoi.

J'ai l'impression que mon stress s'accumule quand je vis une agression à laquelle je ne réponds pas à "ma" façon, mais de façon "normée","civilisée". Un exemple: un client qui va me manquer de respect, je n'aurais qu'une envie c'est de l'envoyer chier bien comme il faut, mais je ne peux pas, je suis employée, donc je continue de sourire et fais comme si je n'avais pas entendu.

Là où c'est chaud, c'est que je pense que je vois des agressions là où il n'y en a pas, et quand j'étais jeune, du coup, j'agressais en contrepartie l'agresseur présumé.
Sauf qu'aujourd'hui, est-ce ma maturité? :lol: (la bonne blague) J'ai le penchant inverse. Je me demande si c'est VRAIMENT une agression, ou si c'est moi qui l'ai rêvée, du coup je rumine je ronge mon frein pour ne pas agresser gratuitement.

La suite au prochain épisode, j'ai encore un sac à vider^^
38 ans Orgrimmar 6511
Ca ne va pas mieux...
Je me détruis par la bouffe.
52 ans 35 10308
Tu en es où de tes démarches pour voir un psy? J'ai l'impression que ça devient vraiment important.
Est-ce que ton copain peut t'aider dans tes démarches?
Ne te laisse pas sombrer, tu es une fille bien, tu peux aller mieux.
:kiss:
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
prends tu du magnésium? cela aiderait peut être au niveau musculaire au moins
38 ans Orgrimmar 6511
Je suis allée me coucher juste après le message, du coup j'ai beaucoup dormi. Mes rêves n'étaient pas de tout repos mais ce matin ça va à peu près.

Pour l'instant je m'informe sur les psychiatres pas loin de chez moi, et je ne me sens pas encore capable d'aller chez le médecin pour demander de l'aide. Je sais qu'il faut que j'y aille, mais je ne sais pas quoi lui dire. Et puis commencer une thérapie alors que je bosse encore... Je ne veux pas, je veux être "au calme". En ce moment j'ai l'impression que le boulot me bouffe tout mon temps (alors que non), je ne vois pas comment gérer les 2 choses en même temps.

Je ne prends rien du tout au niveau médicamenteux, mais musculairement ça va mieux depuis la dernière crise, là c'est surtout dans ma tête que ça mouline.

Mon copain est adorable, et il m'aide, ça oui. Mais bon, il a des limites comme tout être humain et je sais qu'il souffre à me voir souffrir (sans compter tous les petits inconvénients: devoir batailler pour que j'accepte une simple sortie au ciné, dernièrement.).

Et au niveau de la bouffe... Ben j'essaie de ne pas penser à tout ce que j'avale, mais bon, dès que j'ai mal aux chevilles ou que je m'essouffle, ou que je crois que ça passe et que je me cogne, ça me ratrappe... Ou que je m'assieds. Avant je ne sentais pas les bourrelets du dos (je ne sais pas si je me fais bien comprendre) maintenant, si...
J'en ne suis pas pro-chimie, mais je ne pense pas que dans ton cas le remède soit pire que le mal. Penses-tu vraiment qu'être assommée par des anti-dépresseurs soit pire que d'être assommée par le stress, l'angoisse, l'épuisement physique et moral ?
38 ans Orgrimmar 6511
Sincèrement... Oui.
Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être parce que je n'aime pas l'idée que des médocs contrôlent mes pensées.
Là, elles sont mauvaises, mais au moins ce sont les miennes, pas dues à un quelconque antidépresseur.
Je cherche un psychothérapeute pour faire une psychothérapie. Si lui arrive à me convaincre de me soigner en parallèle en avalant des cachets, je le ferai mais pas avant.
Yuutsu a écrit:
Sincèrement... Oui.
Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être parce que je n'aime pas l'idée que des médocs contrôlent mes pensées.
Là, elles sont mauvaises, mais au moins ce sont les miennes, pas dues à un quelconque antidépresseur.
Je cherche un psychothérapeute pour faire une psychothérapie. Si lui arrive à me convaincre de me soigner en parallèle en avalant des cachets, je le ferai mais pas avant.


Ce ne sont pas tes pensées, justement, ce sont celles que t'imposent la maladie.
38 ans Orgrimmar 6511
La maladie fait partie de moi (même si je voudrais m'en débarasser), les médocs, c'est des intrus.
Je sais bien que ce n'est pas logique ce que je dis, je le livre juste comme je le ressens, même si je sens bien que ce n'est pas le "vrai".
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
comme tu le décris tu as aussi des spasmes musculaires lors de tes crises d'angoisses, le magnésium pourrais t'aider pour ça sans contrôler tes pensées comme tu as peur on dirait. J'ai fait des crises de spamosphilies et j'ai encore des soucis de ce coté et je peux te dire que le magnésium si ça marche pour toi tes pensées négatives et tes angoisses te domineront moins.
Je ne sais pas pourquoi si tu ne veux pas des anti-dépresseurs... tu n'essaies pas au moins ça
En tout cas cherche toi un bon psy ça c'est sur tu en as besoin
je vais peut etre dire une bétise, mais...
outre la piste "magnesium" (excellente idée), as tu fait une pds dernierement?

je pense à une carence en B12...ça influe sur pas mal de choses...
B I U