plus aucune prise sur mon poids...

sinon Cocagne la seule peur que j'identifie clairement c'est de devoir vivre. Je trouve ça long, lourd, chiant, épuisant, décevant, et sans espoir. Et je ne me sens pas le droit de faire autrement malgré tout, par rapport à mes enfants. Des fois je leur en veux même d'exister et donc de me contraindre à continuer... Rien que de penser qu'il me reste encore autant de temps à vivre, j'ai envie de chialer. Surtout que la deuxième moitié est souvent moins drôle que la première, ben ça promet d'être l'éclate vu comment ça a commencé !

pour m'achever mon père est passé hier, en 20 minutes il m'a parlé de machine (que je ne connais pas) est devenu un quasi top model en un an grâce à son anneau gastrique... et sa mère 25 avec un régime. no comment. Je savais pas qu'il passait (il avait dit vendredi) et du coup j'étais en short, et t-shirt près du corps. Je me serai sentie moins mal planquée dans un sac à patates ! Je lui ai juste répondu ah super, dommage j'ai pas droit à l'anneau gastrique il me manque bien 20 kg, je suis pas assez grosse pour ça :twisted: le prie c'est qu'il ne me croit pas j'en suis sûre !

et qu'il pensait finalement bien vendre la maison pour partir dans le Sud (si j'en ai pas parlé ici et pour faire court, sa charmante épouse (soutenue par lui) tente de nous déposséder, ma soeur et moi, de la moitié de la maison de mes parents qui nous revient en héritage de notre mère. Après mon énormissime gueulante l'an dernier elle avait lâché l'affaire, voilà que c'est reparti, qu'il faut que je prenne un avocat et tout le toutim...). Je suis sûre que si je meurs il va intriguer pour administrer les biens de mes enfants pour leur piquer le pognon (qu'il voit deux fois par an, à qui il ne souhaite pas les annivs, etc....). Faudrait d'ailleurs que je prenne mes dispositions pour que ce soit bien mon ex mari qui s'occupe de tout au cas où. Bref ma famille me fait gerber ! Ca manquait en ce moment tiens...

grande_ourse vu le peu que tu en dis je pense que tu as assez de valises émotionnelles pour hair ton corps et hair la vie mais comme tu ne veux pas aller plus loin que ça pour l'instant j'ai peur que tu continues à chercher longtemps des solutions qui ne te mènent nulle part

oui y'a des chances, solutions qui mène nulle part quand on ne veut pas avancer c'est logique.
et j'ai même assez la haine de devoir aller qqpart alors que je veux juste me reposer. que ça s'arrête.

si j'avais pas les enfants j'aurai passé trois semaines au lit en en sortant que pour me doucher. Idéalement j'aurai même pas pris mes congés pour m'occuper l'esprit mais là j'en pouvais plus physiquement.

Bonjour Grande Ourse,

Je suis touchée par ta situation et la détresse que tu exprimes.
Je comprends, pour l'avoir vécu, combien des "efforts" de restriction sur la nourriture non suivis de résultats peuvent être dévastateurs. Moi aussi, pendant longtemps, j’ai pu perdre du poids facilement a chaque régime suivi. Et puis, petit à petit mon corps à réagit, et j'ai eu beau faire des régimes très restrictifs, je ne perdais plus ! La théorie selon laquelle le corps se met en configuration survie/stockage quand on limite trop les apports caloriques est tout à fait réelle. Il faut parfois des années de régimes pour que le corps se mettent en résistance.

Bon au delà de ce premier constat, et comme beaucoup de personnes qui interviennent sur cette discussion, ce qui me préoccupe le plus te concernant c'est cette phase dépressive qui semble prendre des proportions dangereuses. Je n'ai pas de solutions miracles mais peut être une suggestion.

Il y a quelques années, après avoir traversé ce moment de détresse (c'est à dire manger peu et ne plus perdre de poids), j'étais tombée dans un découragement extrême. J'avais un IMC de 33 -obésité modérée-, et je ne voyais pas/plus quoi faire pour me réconcilier avec moi.
Finalement, j'ai lancé des démarches pour intégrer une clinique de nutrition pour un séjour d'1 mois. Ce séjour m'avait fait énormément de bien. Déjà, parce que c'était dans un endroit neutre, coupé un peu de ma famille et de mon quotidien. Mais aussi, par ce qu'il y avait du contenu : nutrition, sport, cours sur le métabolisme, cours de cuisine, psychologue etc. Je ne me suis jamais ennuyée, je n'ai jamais eu le temps de cogiter ou d'être mal. Et moi qui avant n'arrivait pas à me lever le matin, j'avais retrouvé une énergie incroyable.
C'est aussi pendant ce séjour que l'on ma démontré concrètement que c'est en mangeant davantage que ce que je mangeais en période de régime restrictif que je maigrirais.

Je me souviens d'un autre aspect qui m'avait beaucoup marqué. Dans le même établissement, il y avait des jeunes femmes anorexiques avec qui j'ai sympathisé. Cela m'a beaucoup apporté sur le plan humain; et aussi sur la nécessité, impérieuse, presque vitale, de se "décentrer" de son petit nombril.... Et oui, je me trouvais engluée dans mon désespoir, a cause de ce corps. Mais en fait, j'avais du mal à laisser les autres venir à moi (leurs discours, leurs encouragements, leurs réflexions mais aussi leurs propres difficultés), j'étais devenue complètement hermétique à tout ça, car plus rien d'autre ne comptait que MOI poids, MA souffrance, MES problèmes d'estime...

Je me souviens aussi, que pour intégrer cette clinique, il avait fallut que je fasse une lettre de motivation et que je rencontre l'équipe médicale pour un espèce d'entretien de motivation. Ben oui, avec un IMC de 33, je n'étais théoriquement pas prioritaire. Mais au final, ils ont compris combien j'avais besoin de cette coupure, pour me permettre de ne pas plonger dans l'obésité franche a cause de toutes mes craintes, mes idées préconçues, et mes théories foireuses sur la perte de poids...

Alors évidemment, cela suppose de se rendre disponible pendant 3 semaines, et je ne sais pas si tu as les relais nécessaires pour que quelqu'un s'occupe de tes enfants. Mais il me semble que cela pourrait participer à te faire prendre en main par un équipe de professionnels. C'est tellement difficile de se débattre seule avec ce genre de problématique....

Pour la petite histoire, j'ai un IMC de 27 aujourd'hui. Et je suis enceinte de 5 mois. Je pense qu'après la grossesse, je devrais retrouver un poids "correct", qui me permettra, non pas d'être mince, mais de me sentir bien dans ma peau et surtout sans la crainte perpétuelle de regrossir.

Quoiqu'il en soit, je t'envoie énormément de pensées positives, car derrière ce désespoir et ce manque d'énergie que tu décris, je sens qu'il y a une envie de rebondir (déjà t'exprimer ici est une façon de ne pas te laisser glisser totalement...)

Courage Grande Ourse ! Suis ta bonne étoile.. ;)

Merci Cawilu pour ton message...
j'essaierai d'y revenir + tard
pour faire court, non j'ai pas trois semaines devant moi... je 'ai aucune famille qui peut s'occuper des enfants (ou qui veut plutôt... sauf si je les paie au tarif syndical ! non non tu ne rêves pas !)
j'arrive à les laisser une heure pour aller chez la psy mais pas plus sinon ils s'entretuent. Alors même le suivi à l'hosto j'ai laissé tomber, une heure pour y aller, au moins une heure de retard du RDV à chaque fois, une heure pour revenir (Grenoble c'est pas si grand mais question bouchons, c'est hallucinant, une heure c'est moins de 20 km pour traverser la ville aux horaires où je peux).
Je suis déjà en train de galérer pour trouver un dentiste dans le périmètre proche parce qu'aller chz le mien CV me coûte à chaque fois une demi RTT...
Alors trois semaines... pure science fiction à mon échelle !

j'ai déjà envisagé +++ d'aller en HP mais... leur père n'a absolument pas envie de les prendre ! qd il les a en vacances il les file à ses parents ! déjà quand j'ai fait mes passages à l'hosto j'ai eu de la chance que ça tombe la nuit où ils dorment chez lui, et l'autre fois un WE il a prolongé d'une soirée (en faisant la tronche)

et y'a pas que les enfants y'a la chienne... je sais que son éducateur peut la garder avec lui mais je sais pas combien il demande par jour... si je suis hospitalisée je perds une partie importante de mon salaire lié aux gardes et astreintes et je serai donc tendue côté thunes... bref le serpent se mord la queue.

le premier mois de suivi avec la diét je ne comptais plus les calories, je me fiais à mes sensations... j'ai perdu bcp en 1 mois et demi... repris à 90 % le mois suivant :cry: en suivant la même voie. Et un mois et demi de restriction plus tard... j'ai encore grossi. Donc là, je sais plus quoi faire.

pour ta clinique, je ne vois pas trop ce que ça m'apporterait à part d'être entourée (ce qui serait déjà énorme !) côté nutrition, sport, et tout ça... ma diét m'a dit, un peu deséspérée pour moi, que j'en savais presque autant qu'elle... le psy j'en vois déjà une... ceci dit la question ne se pose pas vraiment vu que j'ai pas trois semaine, ni même une seule d'ailleurs.

Et sinon pour ce qui est de se décentrer du nombril, je donne ptêtre l'impression de me m'intéresser qu'au mien (quoi que dpeuis le temps que je ne le vois plus je l'ai presque oublié le pauvre) mais si j'en parle bcp ici de mes problèmes, je t'assure que ça n'occupe pas bcp mon quotidien... entre mes enfants, mon taf, la maison, mes deux grands parents en perte d'autonomie... j'ai pas bien le temps d'avoir des crises existentielles ! juste cette énorme boule dans la gorge qui m'empêche de respirer, et cet épuisement croissant...

Il y a une chose que je ne comprends pas. Tu dis que tu ne peux pas laisser les enfants à leur père car il n'en a pas envie :shock:
Euh... ce sont ses gosses non ? Envie ou pas ça ne compte pas. Si tu as une hospitalisation je pense que tu peux le contraindre, quitte à y mêler la loi, de s'en occuper.

Hallucinant ça !!!

constellation a écrit:

ben écoute, il va les refiler à ses parents... donc ils rateront l'école parce qu'ils ne sont pas sur place... sur les 4 semaines de vacances il les a laissé dix jours là bas (il bossait pas, hein).

je pense pas qu'on puisse contraindre, le père a un DVH, ça veut dire Droit de visite et d'hébergement, et non devoir... il n'est même pas obligé de les prendre le WE et les vacanecs, il en a le droit, c'est pas pareil !

si je disparais là je pense qu'il n'aura pas le choix vu que personne d'autre dans la famille, n'en voudra...

grande_ourse a écrit:

Ce que ma doc a conseillé, c'est sans effet rebond, sans dépendance, et cela faisait partie des conditions pour que j'en absorbe. Je les prends 1 h avant d'aller me coucher et même ma tension est redescendue alors qu'avant j'étais tout le temps sur les nerfs avec les conséquences qui en découlent. Dans un sens je revis en redécouvrant des sensations oubliées, et la vie gagne en simplicité lorsque l'on "laisse couler" certaines choses ;) (mais j'ai encore du chemin à faire)

Après je conçois tout à fait qu'il est difficile de supporter ses enfants, ses collègues et sa famille quand on est dans ton état mais si tu arrives à faire redescendre un peu la pression, tout le monde y gagnera ;) (mon état affectait également mon chien qui est ultra sensible au point de vomir ou d'uriner à la maison,c'est pour dire...)

En revanche pas de psychothérapie (rien que le terme, je déteste car ça me renvoie à des trucs négatifs), juste une thérapie avec une thérapeute non issue du milieu médical.

Vu qu'il n'y a plus de progrès avec ta psy, peut être voir un autre professionnel pour avoir un regard neuf sur ta situation et d'autres pistes à explorer.

qu'appelles-tu un thérapeute non issu du monde médical ?

moi c'est une psychologue donc pas médecin non plus...

nan mais si je supporte personne c'est qu'il y a quand même de quoi, ma grand mère me tape des crises quotidiennes au téléphone pour que j'aille la voir, elle me reproche de pas venir alors qu'elle s'est toujours occupée de moi quand j'étais gosse, etc... (sauf que mes enfants ne veulent pas y aller, mais ELLE exige qu'ils soient là tous les trois), les gamins se mettent sur la gueule H24, ma BM essaient de me spollier financièrement... j'ai quand même de vraies raisons de :twisted: ;)

mon chien va bien, elle a toujours sa bouille de Lou Ravi ;)

je veux bien lâcher prise mais forcer de constater que 5 personnes et un chien reposent complètement sur mes épaules et que j'y arrive plus... et que j'ai pas vraiment le choix.

Oups je me suis mal exprimée, et j'allais justement revenir sur ce point.

C'est le terme psychiatre qui m'insupporte et non psychologue (faut pas écrire trop vite :oops: ) et sur le coup, j'ai lu que tu étais suivie par un professionnel de ce type (un peu bigleuse à cette heure :D )

Donc oui, un psychologue.

Je ne te jette pas la pierre ;) ce nest pas facile de tout concilier et oui, tu as des raisons d'être :twisted: ;)

Essaye de voir pour les anxiolytiques légers, ça peut être un début de solution...