Je me permets de répondre également, même si c'est très loin les crises, je n'ai pas oublié.
J'ai eu deux enfants, 1 sans aucune crise et un autre qui en a fait beaucoup. Au final le premier a traversé l'adolescence plus difficilement que le second.
En fait, mon ainé c'était l'enfant que beaucoup d'adultes valorisaient par rapport à mon second, qui même s'il y a avait du monde si cela n'allait pas il pouvait criser.
Quand j'avais consulté la psy pour les crises de mon second, j'avais trouvé très étrange qu'elle me dise qu'en fait mon second n'allait pas mal, qu'elle était plus inquiète pour mon ainé si sage. Pour mon second fils comme dit blueberrycat il n'arrivait pas à gérer son trop plein d'émotions et que je surinterprétais aussi beaucoup. Je m'étais mise une énorme pression sur le dos, car comme cela ne roulait pas comme pour mon premier, j'étais persuadée de faire faux et je m'épuisais à chercher une solution à tout, je voulais éviter tout traumatisme.
En fait, il y avait une partie de mes angoisses de séparation que mon fils avait hérité oui, mais je compliquais trop. Quand la psy m'a persuadé que j'étais une bonne mère et que chaque action que je pouvais faire n'allait pas le perturber à vie, j'ai réussi petit à petit à dédramatiser les crises. J'ai eu de la chance aussi car je suis la dernière d'une famille de 4 enfants et j'avais pu voir aussi sur mes neveux et nièces qu'en fait ce qu'on était bébé on ne le restait pas pour la vie.
Mon second fils a eu un retard de langage ce qui n'aidait pas pour gérer les frustrations, mais quand il a acquis le langage et petit à petit appris à mettre des mots sur ses émotions. Je lui avais aussi appris à taper sur un coussin quand il était en colère et ensuite on a même eu un petit punching-ball. Plus il grandissait, plus il allait bien. C'est un jeune homme de bientôt 16 ans qui est devenu zen, très agréable, qui a réussi à se détacher de moi également, il traverse l'adolescence avec une légèreté que je n'ai pas connue.
Mon grand fils, qui comprenait la première fois que j'expliquais, à qui petit il suffisait que je dise "non" en le regardant dans les yeux pour qu'il m'obéisse n'a pas appris à sortir ses émotions et quand il a vécu certains évènements difficiles, il s'est effondré, j'ai eu peur pour lui. Quand j'avais revu la psy, je lui avais dit, je comprends ce que vous vouliez dire sur Samuel maintenant, quand il était petit, je trouvais que c'était la norme pour un enfant.
Enfin tout cela pour dire que plus on a la boule au fond du ventre, plus c'est désécurisant pour eux de sentir cela et plus. Je pense qu'une chose qui est importante, c'est d'essayer de pas douter de soi, se dire que c'est notre faute, pour moi c'est très différent de savoir se remettre en question (en lisant un livre comme cité par blueberry par exemple) que de se dire "mon fils est pénible car je suis une mauvaise mère". La psy me disait que cela ne rendait service ni à nous ni à l'enfant pour finir.
Le fait que cela aille mieux chez d'autres personnes c'est peut être que ces personnes ne doutent pas de leur capacité à s'en occuper.
On fait peser parfois un lourd poids sur les épaules des mamans, j'en ai entendu dans les magasins ou par des connaissances sur mon second fils du style "qu'est-ce que vous allez en baver à l'adolescence" mais à partir du moment ou la psy m'a fait comprendre que j'étais une bonne maman, qu'une maman parfaite cela n'existait pas et que même si elle existe, c'est lourd un parent parfait, je me suis dit, non non, je ne vais pas lui coller une étiquette d'enfant difficile.
Maintenant c'est beaucoup plus facile pour moi. Les mêmes personnes qui m'ont prédit bien du plaisir, ont tout oublié et me disent "oui mais bon toi t'as de la chance avec tes enfants, ils sont cool".
Ce que je voulais dire zoé c'est que ne pense pas que c'est ta faute, que tu fais quelque chose de mal. Ton fils t'adore et aimerait que tu sois toujours avec lui, mais petit à petit il comprendra la frustration et il apprendra aussi avec les limites que tu lui donneras.
Récemment on parlait avec mon second fils, il se souvient encore de certaines de ses crises (vu qu'il en a fait jusqu'assez tard :mrgreen: ). Il ne sait pas toujours pourquoi, il se souvient qu'il était assez angoissé à une certaine période. Il me dit ensuite très gentiment, ce qui fait drôle à l'adolescence c'est qu'on change de regard sur nos parents. En fait, je me souviens très bien que quand j'étais petit tu était comme une déesse pour moi, maintenant je te vois comme tu es, une super maman, mais une humaine quoi ;) .
On a retrouvé un cahier d'école dans lequel il avait du écrire deux adjectifs qui le définissait (il avait 8 ans). Il avait écrit "fusionnel" et "anxieux" (la maitresse m'avait d'ailleurs dit que c'était étrange comme vocabulaire d'ailleurs je m'en suis souvenu à ce moment là!).
Il n'est plus ni l'un, ni l'autre.
Ce que j'essaie de te dire zoé c'est qu'en fait beaucoup de choses s'arrangent avec le temps. J'avais aussi peur que ma relation avec mes fils ne soient pas bonne car j'avais eu une relation complexe avec mes parents, mais petit à petit en se faisant confiance en nos capacités de parents et à leur capacité d'enfant à grandir et à devenir des adultes bien dans leur peau, les spectres du passé se sont éloignés.
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