Je vais pas t'aider, je suis actuellement enceinte de six mois et demi et je traverse des épisodes de déprime aussi, surtout depuis que j'ai entamé le troisième trimestre, la ça devient vraiment inquiétant.
C'est dur à exprimer, a assumer aussi, les gens s'attendent à vous voir épanouie, pas en larmes, et je culpabilise à fond.
C'est un bébé désiré. Après des années à dire "non" puis "plus tard, peut-etre", j'ai réalisé un jour que j'avais le désir d'en avoir, mais que j’étais terrifiée, comme je suis terrifiée d’à peu près tout ce qui m'est inconnu dans la vie de manière générale... L'age aidant, je me suis décidée, pour une fois a ne pas laisser mes peurs décider de ma vie au risque de le regretter et je me suis sentie comme libérée après avoir menée cette réflexion. Mon copain à été soulagé je crois et très heureux de voir revenir quelque chose sur lequel il avait tiré un trait (enfin il m'a avoué depuis qu'il gardait l'espoir quand même vu que j'étais moins catégorique ces derniers temps). Il ne m'a JAMAIS mis la pression, jamais.
Des gynécos m'avaient monté la tête en me rabâchant qu'a cause de mon poids j'aurais du mal à procréer et j'étais persuadée que ça prendrais du temps, je m'étais résignée à attendre, à galérer aussi, mais aussi affreux que ça puisse être à dire ou a entendre pour toute celles qui galèrent (et je m'en excuse), je crois que je comptais sur ce temps-la, quelque part.
Sauf que je suis tombée enceinte immédiatement. Et que j'ai été complètement prise au dépourvu, j'aurais aimé m'y préparer plus, me faire à l'idée doucement, avoir le temps de le désirer plus encore, la ça m'est tombé dessus littéralement. Ma meilleure amie à attendu un an, elle a désiré à la folie être enceinte et je sais même qu'elle en a souffert sur la fin, sa grossesse elle l'a vécu comme un cadeau, un soulagement, elle rayonne de bonheur aujourd'hui, et je lui envie ça. Je culpabilise de pas être aussi heureuse qu'elle.
Moi je pleure beaucoup. Quelque fois un sentiment que je peine à expliquer, quand je vois mon bébé à l'écho, que je le sens bouger (et il bouge beaucoup !!) ou même en magasin quand j'achète un lot de bodies, je suis submergé par une vague d'émotion très forte et je me fous a pleurer soudainement et je sais pas si c'est parce que ça me touche, ou si c'est parce que je réalise et que je panique, sans doute un peu des deux. Parfois je regarde nos souvenirs de la vie à deux avant bébé, tickets de concerts, photos et souvenirs de voyages, nos passions communes et je me remet à pleurer en réalisant que ça sera plus difficile maintenant, ou différent... Comme l'impression de faire le deuil d'une période de ma vie sans espoir de retour et ça me file un vertige immense. Mais je m'en veux de penser comme ça. Je sais qu'une autre phase de ma vie s'ouvre toute aussi passionnante, je suis excitée aussi, mais pas autant que je suis angoissée... J'alterne les deux états parfois dans la même journée, la même heure.
Je suis pourrie d'angoisses en fait. Dans les pires moment, je doute d'avoir l'instinct maternel, j'ai jamais été à l'aise avec les bébés, assez indifférente même, toujours emprunté ou pressée de les rendre quand on me les mettait dans les bras. C'est la période "nourrisson" qui me stresse au plus haut point, peur de l'accouchement (et c'est un euphémisme je suis terrifiée) peur de mal faire, peur d’être agacée par les pleurs, peur de stresser à l'idée qu'il s'étouffe ou je ne sais quoi, peur de l'impact sur le couple (ensemble depuis dix ans, on est très fusionnels, j'appréhende ce cap du passage à trois), peur d’être dépassée et seule (expat, loin de la famille, copain avec un boulot prenant). Je suis tellement angoissée de nature, j'ai peur que ça explose, de péter un câble. Je crois que vu mon état "avant" je file tout droit vers la dépression post-natale.
Dans les bons moment, je sais que dès que je le ou la verrais j'en serais folle et y a pas de raisons que ça aille mal, que j'ai un mec en or, fou de joie à l'idée d’être papa, qui est bien décidé à prendre sa part et qui le fera. Je me dis que des millions de femmes avant moi ou dans des pays défavorisés ont gérés des bébés dans des conditions bien pires que la mienne, sans le confort que j'aurais (oui, oui je me dis ça pour me rassurer...) mais ça ne suffit pas, et ça aussi, c'est un motif a culpabilité.
Pourquoi, pourquoi je me sens pas bien,pourquoi j'ai aussi peur, est-ce que j'ai bien fait de me lancer aussi vite en prenant les devants, est-ce que j'aurais pas du régler mon problème d'angoisses chroniques avant, je me pose tellement de questions, ça m'obsède en fait.
Je me sens comme un OVNI, je ne sais pas a qui m'en parler, mes belles-sœurs qui pouponnent, ma meilleure amie enceinte nagent dans la joie, mon copain sent que ça va pas mais à part me garantir de son soutien il ne peut pas faire grand-chose de plus, mon gynéco pense que les hormones ajoutent à mon stress, me rassure en me disant que personne n'ai jamais prêt, et me dit que je devrais peut-etre consulter un psy ce que je vais peut-etre faire.
Voila c'est juste mon expérience de la nana enceinte qui fait que de pleurer, qui sait pas trop pourquoi et qui culpabilise. A vous lire je me dis qu'on est peut-etre plus nombreuses que ce que l'on croit, je sais pas.
Désolée pour ce trèès long message !