AT THE STATION
descente dans une atmosphère étouffée & suintante ; des morceaux de journaux gratuits étallés ça & là comme des papillons qui virevoltent au rythme des vents imposés par
la puissance des trains, remplis de ces gens apeurés & pressés d'aller accomplir leurs tâches inintéressantes pour payer le loyer qui a encore augmenté ce mois-ci.
Sur le mur, un sticker pour un album de Superbus, au feutre par dessus "groupe de merde", des tags violents habillent les autres murs tristes & crasseux.
Un SDF dans un coin éclairé, il n'a pas eu la force d'écrire de pancarte, les gens savent...Ou sont à des années-lumière de savoir.
Une mouche se débat dans une flaque d'urine humaine, un rat se balade entre les rails plantés dans une forêt de pierres poussiéreuses...Je contemple ce zoo, un beat hip-hop dans les oreilles à peine dérangé par les avertissements "surveillez les colis suspects..."
Un train arrive, les gens se bousculent ou sont bousculés, le savoir-vivre se perd comme la musique de qualité à la radio, & être une femme ne protège plus des coups de coudes, tous pressés d'être ponctuel & d'aller bonder les ruelles près des bureaux de la ville que le soleil a encore boudé.