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Emploi des jeunes : opposition et syndicalistes dénoncent les nouvelles mesures
LEMONDE.FR | 16.01.06 | 16h22 • Mis à jour le 16.01.06 | 16h34
François Hollande, premier secrétaire du
LEMONDE.FR | 16.01.06 | 16h22 • Mis à jour le 16.01.06 | 16h34
François Hollande, premier secrétaire du
PS, a critiqué, lundi 16 janvier, le dispositif pour l'emploi des jeunes dévoilé le même jour par le premier ministre, Dominique de Villepin, le jugeant "doublement contestable". "D'abord parce que cela installe les jeunes dans la précarité. Ensuite, parce que cela introduit une discrimination, une distorsion entre les salariés les plus jeunes et les plus de 25 ans, qui seront écartés" des mesures, a précisé M. Hollande en marge de ses vœux à la presse.
Le "contrat première embauche [CPE] sera de toutes manières un contrat dérogatoire au droit du travail, c'est-à-dire un sous-contrat, un sous-salaire, une sous-sécurité, mais une vraie précarité", a déclaré François Hollande. Selon le numéro un socialiste, "Dominique de Villepin n'a pas tenu sa parole, car il avait exclu que le contrat nouvelle embauche (CNE) soit généralisé".
e secrétaire confédéral de la CFDT, Rémi Jouan, a estimé que Dominique de Villepin "institutionnalisait la précarité", en annonçant la création d'un "contrat première embauche" pour les 18-25 ans construit sur le modèle du controversé contrat nouvelle embauche (CNE).
"Le premier ministre avoue lui-même qu'il y a déjà eu 10 % de ruptures de contrats CNE, c'est-à-dire que 28 000 personnes ont déjà été licenciées depuis septembre", a souligné M. Jouan.
En outre, selon le sondage sur les embauches en CNE sur lequel s'est appuyé Dominique de Villepin dans son discours, "57 % des employeurs interrogés disent qu'ils ne garderont pas ces salariés au bout de deux ans", a rappelé le chef de file de la CFDT."On additionne simplement la précarité : au bout de deux ans, l'entreprise se séparera d'eux, et on leur proposera un autre contrat de ce genre tant qu'ils n'auront pas 26 ans. A 26 ans, ce sera la rupture complète", a-t-il conclu.
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé que le Dominique de Villepin allait "remettre en cause le CDI" et accroître "la précarité" et la "flexibilité" en créant un nouveau contrat de travail sur le modèle du CNE pour les jeunes."Entre le contrat première embauche, le CNE pour les entreprises de moins de vingt salariés, qui concerne toutes les classes d'âge, et le CDD seniors, petit bout par petit bout, c'est le CDI qui est remis en cause", a précisé le leader syndical.
"Il faudrait une politique économique plus active pour générer de la croissance, car quand il y a de la croissance, les entreprises embauchent, or le gouvernement choisit l'autre solution : celle de faire plus de précarité, plus de flexibilité", a poursuivi le leader de FO.
En ce qui concerne l'exonération des cotisations patronales pendant trois ans lors de l'embauche d'un jeune au chômage depuis six mois en CDI, CPE ou CNE, Jean-Claude Mailly a dénoncé un "manque de cohérence" avec le projet d'élargissement de l'assiette des cotisations patronales. "D'un côté, on sécurise, de l'autre, on précarise les recettes de la protection sociale collective", a déploré le secrétaire général de FO.
La secrétaire confédérale de la CGT, Maryse Dumas, a déclaré que les mesures annoncées par Dominique de Villepin allaient "aggraver la précarité" des moins de 25 ans."Sous prétexte d'améliorer la situation des jeunes, le premier ministre leur propose un seul contrat de travail excessivement précaire qui est le contrat nouvelle embauche [CNE]" , a réagi Maryse Dumas.
"Le patronat a donc gagné : le CNE va pouvoir être étendu à la totalité des entreprises et va devenir la forme naturelle d'entrée dans le travail des jeunes, alors qu'il est condamné par toutes les organisations syndicales", a dénoncé la syndicaliste, soulignant que cette extension intervenait "alors qu'il n'y a pas eu d'évaluation approfondie" du CNE.
LA "FIN DES 35 HEURES"
Quant aux mesures annoncées pour les seniors – élargissement des possibilités de cumul emploi-retraite et de retraite progressive – elles "entérinent le fait que les retraites ne permettront pas à des salariés qui auront travaillé toute leur vie de vivre décemment et que ces derniers seront obligés de les compléter par des petits boulots", s'est indignée Maryse Dumas.
"Cerise sur le gâteau, M. de Villepin annonce une concertation sur un nouveau contrat de travail : si c'est cohérent avec ce qu'il annonce pour les jeunes et pour les seniors, ça fera de la précarité la norme", a affirmé la secrétaire confédérale de la CGT.
En outre, toutes ces mesures sont "assorties de nouveaux allègements de cotisations sociales pour les entreprises, payés par le contribuable", a-t-elle souligné, dénonçant en particulier l'ouverture d'une concertation sur les allègements de charges relatives aux heures supplémentaires. M. de Villepin souhaite que "les heures supplémentaires deviennent très intéressantes pour les employeurs pour les pousser à faire travailler les salariés plus longtemps", a-t-elle déclaré, jugeant qu'il s'agissait de la "fin des 35 heures".
"Toutes ces annonces confirment la nécessité de se mobiliser. Nous réitérons notre appel à toutes les organisations syndicales" en ce sens, a conclu la syndicaliste.
Avant même les déclarations de Dominique de Villepin, lundi matin 16 janvier, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s'était montrée sceptique sur le plan contre le chômage des jeunes, dans un entretien accordé à La Tribune de lundi.
Dans cet entretien, Laurence Parisot estime qu'il ne serait "pas pertinent" d'élargir le contrat nouvelle embauche (CNE) aux entreprises de plus de vingt salariés qui embaucheraient des personnes de moins de 26 ans. "Etendre ainsi le CNE en le réservant aux jeunes ne va pas assez dans le sens de l'intérêt général (...). La bonne formule serait plutôt d'étendre le CNE à toutes les entreprises", déclare-t-elle.
"Le chômage des jeunes ne peut pas être dissocié du chômage en général et donc de la dynamique de la croissance (...). L'état de jeune, c'est un passage, 'une maladie dont on guérit'", explique-t-elle."Appliquer le CNE uniquement à une catégorie selon un critère d'âge risque de dévaloriser ce contrat très prometteur", juge la présidente du Medef, qui préfère miser sur l'apprentissage pour doper l'emploi des jeunes.
Le "contrat première embauche [CPE] sera de toutes manières un contrat dérogatoire au droit du travail, c'est-à-dire un sous-contrat, un sous-salaire, une sous-sécurité, mais une vraie précarité", a déclaré François Hollande. Selon le numéro un socialiste, "Dominique de Villepin n'a pas tenu sa parole, car il avait exclu que le contrat nouvelle embauche (CNE) soit généralisé".
e secrétaire confédéral de la CFDT, Rémi Jouan, a estimé que Dominique de Villepin "institutionnalisait la précarité", en annonçant la création d'un "contrat première embauche" pour les 18-25 ans construit sur le modèle du controversé contrat nouvelle embauche (CNE).
"Le premier ministre avoue lui-même qu'il y a déjà eu 10 % de ruptures de contrats CNE, c'est-à-dire que 28 000 personnes ont déjà été licenciées depuis septembre", a souligné M. Jouan.
En outre, selon le sondage sur les embauches en CNE sur lequel s'est appuyé Dominique de Villepin dans son discours, "57 % des employeurs interrogés disent qu'ils ne garderont pas ces salariés au bout de deux ans", a rappelé le chef de file de la CFDT."On additionne simplement la précarité : au bout de deux ans, l'entreprise se séparera d'eux, et on leur proposera un autre contrat de ce genre tant qu'ils n'auront pas 26 ans. A 26 ans, ce sera la rupture complète", a-t-il conclu.
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé que le Dominique de Villepin allait "remettre en cause le CDI" et accroître "la précarité" et la "flexibilité" en créant un nouveau contrat de travail sur le modèle du CNE pour les jeunes."Entre le contrat première embauche, le CNE pour les entreprises de moins de vingt salariés, qui concerne toutes les classes d'âge, et le CDD seniors, petit bout par petit bout, c'est le CDI qui est remis en cause", a précisé le leader syndical.
"Il faudrait une politique économique plus active pour générer de la croissance, car quand il y a de la croissance, les entreprises embauchent, or le gouvernement choisit l'autre solution : celle de faire plus de précarité, plus de flexibilité", a poursuivi le leader de FO.
En ce qui concerne l'exonération des cotisations patronales pendant trois ans lors de l'embauche d'un jeune au chômage depuis six mois en CDI, CPE ou CNE, Jean-Claude Mailly a dénoncé un "manque de cohérence" avec le projet d'élargissement de l'assiette des cotisations patronales. "D'un côté, on sécurise, de l'autre, on précarise les recettes de la protection sociale collective", a déploré le secrétaire général de FO.
La secrétaire confédérale de la CGT, Maryse Dumas, a déclaré que les mesures annoncées par Dominique de Villepin allaient "aggraver la précarité" des moins de 25 ans."Sous prétexte d'améliorer la situation des jeunes, le premier ministre leur propose un seul contrat de travail excessivement précaire qui est le contrat nouvelle embauche [CNE]" , a réagi Maryse Dumas.
"Le patronat a donc gagné : le CNE va pouvoir être étendu à la totalité des entreprises et va devenir la forme naturelle d'entrée dans le travail des jeunes, alors qu'il est condamné par toutes les organisations syndicales", a dénoncé la syndicaliste, soulignant que cette extension intervenait "alors qu'il n'y a pas eu d'évaluation approfondie" du CNE.
LA "FIN DES 35 HEURES"
Quant aux mesures annoncées pour les seniors – élargissement des possibilités de cumul emploi-retraite et de retraite progressive – elles "entérinent le fait que les retraites ne permettront pas à des salariés qui auront travaillé toute leur vie de vivre décemment et que ces derniers seront obligés de les compléter par des petits boulots", s'est indignée Maryse Dumas.
"Cerise sur le gâteau, M. de Villepin annonce une concertation sur un nouveau contrat de travail : si c'est cohérent avec ce qu'il annonce pour les jeunes et pour les seniors, ça fera de la précarité la norme", a affirmé la secrétaire confédérale de la CGT.
En outre, toutes ces mesures sont "assorties de nouveaux allègements de cotisations sociales pour les entreprises, payés par le contribuable", a-t-elle souligné, dénonçant en particulier l'ouverture d'une concertation sur les allègements de charges relatives aux heures supplémentaires. M. de Villepin souhaite que "les heures supplémentaires deviennent très intéressantes pour les employeurs pour les pousser à faire travailler les salariés plus longtemps", a-t-elle déclaré, jugeant qu'il s'agissait de la "fin des 35 heures".
"Toutes ces annonces confirment la nécessité de se mobiliser. Nous réitérons notre appel à toutes les organisations syndicales" en ce sens, a conclu la syndicaliste.
Avant même les déclarations de Dominique de Villepin, lundi matin 16 janvier, la présidente du Medef, Laurence Parisot, s'était montrée sceptique sur le plan contre le chômage des jeunes, dans un entretien accordé à La Tribune de lundi.
Dans cet entretien, Laurence Parisot estime qu'il ne serait "pas pertinent" d'élargir le contrat nouvelle embauche (CNE) aux entreprises de plus de vingt salariés qui embaucheraient des personnes de moins de 26 ans. "Etendre ainsi le CNE en le réservant aux jeunes ne va pas assez dans le sens de l'intérêt général (...). La bonne formule serait plutôt d'étendre le CNE à toutes les entreprises", déclare-t-elle.
"Le chômage des jeunes ne peut pas être dissocié du chômage en général et donc de la dynamique de la croissance (...). L'état de jeune, c'est un passage, 'une maladie dont on guérit'", explique-t-elle."Appliquer le CNE uniquement à une catégorie selon un critère d'âge risque de dévaloriser ce contrat très prometteur", juge la présidente du Medef, qui préfère miser sur l'apprentissage pour doper l'emploi des jeunes.