MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

La pédophilie, crime du siècle

48 ans Dans le Tarn 413
Darlee-doo a écrit:
[...] Un pédophile, on se réjouit qu'il se fasse tabasser en tôle (alors qu'un mafieux, pas du tout et un meurtrier, beaucoup, beaucoup moins), on veut  
le pendre par les couilles, on peut dire les trucs les plus ignobles sur lui sans se soucier que qui que ce soit tique.


Alors, pour ma part, ce n'est pas mon cas, je ne me réjouis de rien de cruel qui puisse se passer en prison, peu importe ce qui été commis comme crime.

Pour ma vision de la pédophilie, je dirai que contrairement à la plupart des assassinats par exemple c'est un crime que je ne comprends pas. Voire il me dégoute. Il y a plein de choses horribles chaque jour, dernièrement un père aurait tué sa femme et ses trois enfants, et bien j'arrive à concevoir un état psychique extrême où à un moment dans la vie tout bascule, je ne l’excuse en rien mais j’arrive à le concevoir, mais une perversion répétitive (comme la pédophilie apr exmeple, mais aussi la maltraitance, la torture répétée) où on fait du mal à quelqu'un de façon répétée, pendant des mois, des années, en manipulant l’enfant, son entourage, je n'y arrive pas.

Ca me renvoie une image de l’Humanité qui me dégoute. C’est presque désespérant sur notre espèce. C’est pour cela que pour ma part que, même si je considère que ce n’est pas le crime le plus grave, c’est un de ceux auquel je suis le plus sensible.
34 ans 391
J'ai été violée de 4 ans 14 ans, par mon père , je l'es dénoncé il a pris 12 ans de prison la justice a dit qu'il n'était pas reconnu malade et la samedi dernier , je reçoit une jolie lettre que ce monsieur était sortit de prison pour le 24 décembre j'étais meme pas au courant , il n'a pas de bracelet , pas de suivit rien sa me tue , je suis en extrème colère j'ai ma fille a protéger ...
Et les menaces de faites, et le pistolet que la justice na jamais retrouvé pfff, je comprend pas comment ils arrivent a juger mais quand je vois que parfois un dealer en prend pour 20 ans , et a sa sortie a le bracelet sa me met en rage pas possible , bon après on peut aller très loin dans le sujet mais pour ma part , jamais j'oserais dire que c'est pire ou moins pire chaque personne jugent a son degrés .
En tout cas j'ai honte de notre justice, honte de ce monde dans lequel on vit .
S
35 ans 3465
Je pense qu'il n'y a pas vraiment quelque chose à comprendre dans la pédophilie (à un état pathologique), comme il n'y a rien à comprendre à la schizophrénie ou à je ne sais quelle maladie mentale... C'est une maladie. Est-ce que je cautionne pour au tant, bien sûr que non... Mais bon, j'estime qu'on ne peut pas reprocher à un malade d'être malade...

Si c'est considéré comme un des crimes les plus graves, c'est parce qu'on considère, dans notre société, qu'un enfant et l'être le plus innocent qu'on puisse trouver. Dépourvu de méchanceté et de perversion. La pureté incarnée. Et je n'ai pas envie de dire que c'est fait... Oui l'enfant, fait tout ce qu'il fait innocemment... Même quand il est méchant. Car oui, les enfants peuvent être méchant, peuvent aussi être pervers. Et justement quand on parle de pureté, la cruauté est souvent pure chez l'enfant, parce qu'il ne se rend pas forcément compte qu'il fait quelque chose de mal.

Quoiqu'il en soit, ça ne veut bien entendu pas dire qu'un enfant, aussi méchant puisse-t-il être, mérite un tel sort. Je pense juste que porter préjudice à un enfant, n'est pas pire que de porter préjudice à n'importe qui d'autres dans la vie. Un crime est un crime et je ne vois pas l'intérêt de les placer par rang de gravité.
39 ans 3267
Personnellement, je met la pédophilie dans la case "s'en prend à un plus faible, qui ne peut pas se défendre, donc mérite le pire" et ça comprend le meurtre, la torure, la zoophilie... Je crois en effet qu'on a depuis quelques années une vision idéalisée de l'enfant chérubinesque et innoceent, avec tous les dangers que ça comprend. Un gosse qui torture un animal: "c'est pas cruel, il découvre", et ne parlons pas d'un enfant ou d'un ado qui viole un plus petit, là on ne sait plus où on en est. Darlee, tu parles des minettes hyper sexualisées: tu en parles à qui de droit: "mais elle allume pas, c'est pas sexuel, elle découvre, elle veut être jolie et apprivoiser son nouveau corps, elle veut suivre la mode et s'intégrer", limite c'est toi qui a l'esprit mal tourné... Donc je vais opposer deux crimes dont la démarche est souvent la même: le viol d'une adulte et celui d'un enfant: la femme était sexualisée, elle a forcément provoqué et le voulait, alors qu'un enfant était un parangon d'innocence...
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Merci à toutes pour vos interventions qui sont très variées.

Perso, je ne crois pas à l'innocence et à la pureté de l'enfance (et le texte posté par Lenore m'en a reconvaincue, s'il en était besoin) - à sa moindre force physique, oui, à son dénuement intellectuel et moral devant certaines situations, relativement selon les âges, mais pureté et innocence, non.

Je pensais à un paradigme tout à l'heure (tout aussi casse-gueule): la Seconde Guerre mondiale, les camps, ces atrocités, on est plus ou moins, pour ceux qui n'ont pas été touchés directement, tous capables d'en parler rationnellement, de manière à peu près dépassionnée. Les gens blaguent même là-dessus alors que c'est frais historiquement. Mais la pédophilie, non; dès qu'il est question de pédophilie, tout le monde en revient à la vendetta.

Alors évidemment, la Seconde Guerre mondiale n'a rien à voir avec la pédophilie, surtout comme concept - mais justement, pourquoi y a-t-il cette hiérarchie vraiment marquée de réactions à l'évocation de l'un ou de l'autre? C'est curieux, quand même.
48 ans Dans le Tarn 413
Darlee-doo a écrit:

Je pensais à un paradigme tout à l'heure (tout aussi casse-gueule): la Seconde Guerre mondiale, les camps, ces atrocités, on est plus ou moins, pour ceux qui n'ont pas été touchés directement, tous capables d'en parler rationnellement, de manière à peu près dépassionnée. Les gens blaguent même là-dessus alors que c'est frais historiquement. Mais la pédophilie, non; dès qu'il est question de pédophilie, tout le monde en revient à la vendetta.


Je trouve quand même qu'il y a des blagues sur la pédophilie ou les meurtres d'enfants. Surtout des blagues sur les pretres pedophiles, je ne trouve pas ça plus rare que ça, ça reste rare c'est sûr mais pas plus que sur les camps nazis pour cité ton exemple. Je ne parle meme pas des blagues sur le petit Grergory, celle qui congelait tous ses bébé etc... enfin ce n'est pas parceque ça concerne des enfants voire de la pédophilie qu'il n'y a pas d'humour (noir) sur le sujet, mais comme l'humour sur les camps, il reste plus "confiné".

Cependant, j'irai dans ton sens pour dire que le fait que je n'ai ni enfant ni été vicitme de viol enfant y fait surement beaucoup sur mon discours sur le sujet en général.
34 ans 1489
Sur la pédophilie, je ne sais quoi dire ou penser de raisonné, d'objectif. Merci Lenore pour le texte très intéressant!
J'interviens juste pour dire que je trouve le fait de hiérarchiser ces crimes graves (assassinat, torture, pédophile, meurtre...) complètement débile, enfin pas du tout pertinent. A mon avis la généralisation est un obstacle à une meilleure compréhension, ou du moins information.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
marieange a écrit:
Je trouve quand même qu'il y a des blagues sur la pédophilie ou les meurtres d'enfants. Surtout des blagues sur les pretres pedophiles, je ne trouve pas ça plus rare que ça, ça reste rare c'est sûr mais pas plus que sur les camps nazis pour cité ton exemple. Je ne parle meme pas des blagues sur le petit Grergory, celle qui congelait tous ses bébé etc... enfin ce n'est pas parceque ça concerne des enfants voire de la pédophilie qu'il n'y a pas d'humour (noir) sur le sujet, mais comme l'humour sur les camps, il reste plus "confiné".

Ah tiens, oui, je n'y avais pas pensé...

marieange a écrit:
Cependant, j'irai dans ton sens pour dire que le fait que je n'ai ni enfant ni été vicitme de viol enfant y fait surement beaucoup sur mon discours sur le sujet en général.

Comme la plupart des gens. Et pourtant, en tant que société, comme le disait Angia, notre réaction à ce sujet est vraiment particulière.
O
31 ans 22
Beaucoup de choses (intéressantes) ont été dites.

D'abord, je trouve quand même choquant d'établir une hiérarchie des crimes, comme si tuer quelqu'un était plus excusable que de violer un enfant.

Ensuite, pour reprendre Darlee-doo et l'antisémitisme (malheureusement, c'est un référentiel qui parle à tout le monde), je pense que certains faits divers ont contribués à diaboliser ce qui n'était jusque là qu'une "saine subversion", pour reprendre l'auteur cité par Lenore, de même que la découverte des camps de la mort a rendue derechef l'antisémitisme inacceptable, là où il était toléré, et même partagé quelques décennies auparavant (cf l'affaire Dreyfus, les manifestations d'extrême droite en plein Paris dans les années 20-30).

Et à cela s'ajoute la sacralisation, qu'on retrouve dans certains commentaires, du type : "s'en prendre à un enfant, c'est beaucoup plus grave que s'en prendre à un adulte".
Pour moi, il est évident que toute atteinte à la dignité humaine, peu importe l'âge de la victime, est condamnable. Le viol d'une jeune femme de 20 ans n'est pas moins grave ni moins traumatisant qu'une fille de 10 ans sa cadette. Là encore, une hiérarchisation des crimes n'est pas possible, du moins pas sur le plan moral. Libre à la justice d'en établir une, notamment sur la distribution des peines.
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
L'extrait cité par Lénore est très intéressant. Je ne savais pas que la vision de la société sur la pédophilie était aussi ouverte dans les années 70.

Je rejoins certains messages pour dire que hiérarchiser les crimes sur le plan moral ne me semble pas très pertinent. De même que considérer les enfants comme purs et innocents, parce ça me semble difficile à définir pour un être humain. Qu'est ce qu'un être pur ? et impur ? et si les enfants sont innocents, eux, de quoi les adultes seraient-ils coupables ?

Je ne sais pas si nos sociétés sont devenues pédophiles, mais c'est vrai qu'il y a un certain paradoxe à voir d'un côté la pédophilie devenir le pire des crimes, et de l'autre des enfants de plus en plus sexualisés.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Tecolote a écrit:
Je ne sais pas si nos sociétés sont devenues pédophiles, mais c'est vrai qu'il y a un certain paradoxe à voir d'un côté la pédophilie devenir le pire des crimes, et de l'autre des enfants de plus en plus sexualisés.

Mais aussi cette sacralisation de l'enfance qu'on a, me semble-t-il, jamais vu historiquement. Dans mes recherches pour ma thèse, j'ai beaucoup lu sur l'enfance et le rapport mère-enfant et rien, rien, rien n'est comparable à ce qui se passe actuellement en termes d'infôlatrie pour reprendre le mot du texte de Lenore.
65 ans ile de france 7912
Tecolote a écrit:
L'extrait cité par Lénore est très intéressant. Je ne savais pas que la vision de la société sur la pédophilie était aussi ouverte dans les années 70.

c est un peu exagéré ,c'était pas si ouvert sauf dans les communautés sectaires

Cohn Bendit , se le voit reprocher assez régulièrement et Frédéric Mitterrand aussi

Je rejoins certains messages pour dire que hiérarchiser les crimes sur le plan moral ne me semble pas très pertinent. De même que considérer les enfants comme purs et innocents, parce ça me semble difficile à définir pour un être humain. Qu'est ce qu'un être pur ? et impur ? et si les enfants sont innocents, eux, de quoi les adultes seraient-ils coupables ?

Je ne sais pas si nos sociétés sont devenues pédophiles, mais c'est vrai qu'il y a un certain paradoxe à voir d'un côté la pédophilie devenir le pire des crimes, et de l'autre des enfants de plus en plus sexualisés.
48 ans Dans le Tarn 413
marieange a écrit:
arlee-doo
marieange a écrit:
Cependant, j'irai dans ton sens pour dire que le fait que je n'ai ni enfant ni été vicitme de viol enfant y fait surement beaucoup sur mon discours sur le sujet en général.

Comme la plupart des gens. Et pourtant, en tant que société, comme le disait Angia, notre réaction à ce sujet est vraiment particulière.


Peut-être que la société c'est le reflet de la pensée "majoritaire" simplement donc le reflet d'une addition de réaction individuelle.

Peut être y -a t-il un effet du style :

On parle de plus en plus de pédophilie-> le risque qu'un (que son) enfant soit victime semble de plus en plus élevé-> reaction contre la pedophilie de plus en plus épidermique/violente.

Si la majorité des parents réagissent comme cela, vu qu'il y une majorité de parents dans la société, la société reflette la vision majoritaire...

Je ne sais pas si je suis vraiment claire :lol:
42 ans 4079
Darlee-doo a écrit:
Tecolote a écrit:
Je ne sais pas si nos sociétés sont devenues pédophiles, mais c'est vrai qu'il y a un certain paradoxe à voir d'un côté la pédophilie devenir le pire des crimes, et de l'autre des enfants de plus en plus sexualisés.

Mais aussi cette sacralisation de l'enfance qu'on a, me semble-t-il, jamais vu historiquement. Dans mes recherches pour ma thèse, j'ai beaucoup lu sur l'enfance et le rapport mère-enfant et rien, rien, rien n'est comparable à ce qui se passe actuellement en termes d'infôlatrie pour reprendre le mot du texte de Lenore.


Sur la sacralisation de l'enfant(ce), mes beaux-parents m'ont dit un jour lorsque je leur parlais de généalogie (j'avais découvert 4 ou 5 enfants morts en bas-âge à la suite dans mon arbre), qu'à l'époque on y était beaucoup moins attaché. Que c'était courant et qu'ils n'éprouvaient pas la même tristesse que ce que l'on peut constater aujourd'hui lorsqu'une femme évoque sa fausse couche, son IMG, un enfant mort-né, etc...

Ca ne prenait pas une ampleur comme aujourd'hui.

Bon, c'est un peu HS, mais pas tant que ca finalement.
48 ans 701
Je ne vais pas apporter grand chose à la discussion, mais juste ce petit mot pour évoquer "Lolita" de Nabokov.
Je l'avais lu il y a bien longtemps, sans avoir le souvenir d'avoir été choquée par ce récit. J'en ai réentendu des extraits très récemment et ....peut être le fait d'avoir une fille qui s'approche de cet age... je ne sais pas, mais sans aller jusqu'à être mal à l'aise vis à vis de ce texte je n'ai pas l'impression de l'avoir reçu de la même façon. ou était-ce lié à l'oralisation ?

sinon, merci pour cette réflexion .
B I U