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Le Canada perturbé par ses polygames

48 ans evesham 1732
Le Canada perturbé par ses polygames
LE MONDE | 10.02.06 | 13h19 • Mis à jour le 10.02.06 | 13h58
MONTRÉAL CORRESPONDANTE

Phénomène marginal au Canada, la polygamie est devenue un  
sujet de débat public, opposant les défenseurs d'une pratique associée à leur "liberté religieuse" à ceux qui prônent le maintien de son interdiction au nom des droits des femmes et des enfants.

Interdite par une loi de 1892, la polygamie est passible de cinq ans de prison, au Canada, mais elle n'a donné lieu qu'à de rares condamnations, dans un passé lointain. Avec la hausse de l'immigration, notamment en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique, le pays fait face à une recrudescence de demandes de visas présentées par des hommes mariés à plusieurs femmes. Des enfants nés de telles unions ont été autorisés à entrer sur le territoire, mais les demandes émanant de plusieurs conjointes sont systématiquement rejetées.

Cependant, des groupes musulmans n'hésitent plus à réclamer ouvertement le droit à la polygamie au nom de la liberté religieuse, tandis que des opposants, appuyés pas l'association Femmes sous lois musulmanes, lancent une pétition pour "stopper la polygamie au Canada". Homa Arjomand, militante d'origine iranienne qui s'est battue contre les tribunaux d'arbitrage islamique à Toronto, mène aujourd'hui le même combat contre les écoles islamiques et contre une éventuelle légalisation de la polygamie, "crime contre les droits des femmes et des enfants qui devrait être vraiment puni". Pour Mme Arjomand, "polygamie rime avec barbarie".

En Colombie-Britannique, ce ne sont pas des musulmans, mais un millier de membres d'une secte de mormons fondamentalistes, installés à Bountiful, à la frontière des Etats-Unis, qui mettent à l'ordre du jour la question de la polygamie. Ils suivent cette pratique, "obligation religieuse suprême", en toute quiétude depuis soixante ans. L'Utah voisin ayant renoncé à la polygamie pour être admis, en 1896, au sein des Etats-Unis, des dissidents ont formé l'Eglise fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, secte qui compterait dix mille membres en Utah même, au Texas et au Canada. Leur chef spirituel, Warren Jeffs, crédité de cinquante épouses, est recherché par le FBI pour agressions sexuelles.

La communauté de Bountiful fait aussi l'objet d'une enquête de la gendarmerie royale du Canada à propos d'accusations de crimes sexuels et d'exploitation de jeunes filles. En décembre, le ministre de la justice de l'Utah a sonné l'alarme, affirmant qu'on s'y livrait à un trafic transfrontalier de jeunes épouses, parfois adolescentes, aux profit d'hommes d'âge mûr. Les autorités de Colombie-Britannique avaient longtemps tergiversé pour intenter des poursuites, craignant que ces mormons dissidents n'invoquent la liberté religieuse contre la loi.

Depuis la mi-janvier, le débat s'est amplifié avec la publication d'un rapport sur "la polygamie au Canada et ses conséquences juridiques et sociales pour les femmes et les enfants". On y recommandait de décriminaliser la polygamie, afin d'aider les femmes à dénoncer ces pratiques sans craindre d'être elles-mêmes accusées et de clarifier leurs droits en matière de pensions alimentaires ou de réversion, ainsi que de succession.

L'avocat Julius Grey est farouchement opposé à un changement de la loi, dans laquelle il voit "un garde-fou pour préserver cette valeur occidentale fondamentale qu'est le mariage monogame, hétérosexuel ou, désormais, homosexuel". On n'empêchera personne d'avoir plusieurs relations à la fois, voire de contracter plusieurs mariages religieux, observe M. Grey. Mais on a "le droit d'imposer la monogamie" dans le mariage civil, estime-t-il, même à des immigrants originaires de pays polygames. Il dénonce le "multiculturalisme à outrance tel qu'il est pratiqué au Canada, privilégiant le droit à la différence de groupes, au nom de l'islam ou de la religion mormone, plutôt que de protéger les individus et les libertés individuelles". Le débat n'est pas près de se clore.
Anne Pélouas
Article paru dans l'édition du 11.02.06
44 ans Montréal 752
Non mais, quand je lis de tels trucs, ça me met hors de moi!

Mais il n'y a pas que pour la polygamie que certains se battent, mais également pour la charia, la loi islamique. Quand je vois ça, je me demande pourquoi ils viennent ici foutre un tel bordel! Ici c'est le Canada, on est ouvert, on accueille les immigrants, mais y'a des limites! On va pas changer nos lois pour leur faire plaisir....Eh quand on dit qu'ils poussent le bouchon trop loin, qu'ils exagèrent, ils nous sortent leur ''droit à la liberté de religion''...

Non mais, moi je suis née ici, j'ai pas le droit de vivre dans mon pays tel que je l'ai connu?

Enfin...je me calme un peu...mais quand on me sort de telles stupidités, je suis vite piquée au vif! :(
G
42 ans 744
Même si le Canada n'est pas le pays où je vis, J'espère que ça ne passera pas, parce que franchement, ça serait le comble que la polygamie ou la charia soient autorisées dans un pays occidental !

Si ces gens là veulent vivre au Canada tout en pratiquant leur religion, libre à eux, mais ils n'ont pas à imposer leurs traditions ou leur façon de vivre dans un pays qui n'a pas cette culture là !

C'est comme si on voulait autoriser l'excision ou l'esclavage domestique en France... J'espère qu'un jour, ils en finiront avec ces traditions d'un autre âge qui ne profitent qu'aux hommes !
N
35 ans 172
Ca commence à m'enerver toutes ces histoires.
Dans un pays, on se plie aux lois, on respecte les traditions culturelles même si ce ne sont pas les notres, on pratique sa foi sans essayer de l'imposer à tout le monde.
On nous demande la tolérance, mais je ne vois pas une réelle envie d'intégration. Elle est où leur tolérance pour les peuples qui les accueillent?notre liberté de conserver nos traditions, et notre mode de vie ?

de toute façon aujourd'hui, on ne peut plus critiquer sans se faire traiter de racistes, et ça me gonfle aussi, parce que des fois, je me demande bien qui sont les plus racistes, eux ou nous...

mais j'm'égare...c'était un coup de gueule et ça fait du bien quand ça sort.
B I U