MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

etre genereuse = etre une poire!

39 ans 3170
J'avais une nature très généreuse, à courir acheter à manger dès que je croise un sdf qui a l'air de mourir de faim... de donner de l'argent à des potes  
(l'ami est malade, me dit qu'il ne peut pas voir le medecin, je lui filais 30euros sans savoir si au final il a vu le médecin :roll: ), ou famille sans demander de remboursement ...
Je pense que j'étais une très belle poire...

Je mets ça à l'imparfait parce qu'un jour, je me suis retrouvée avec 2 euros en poche sans possibilité de faire de découvert et toute seule dans une ville...

Les larmes aux yeux, je me suis enfin rendu compte que personne ne me donnerait 1euro, non personne (ma famille avait des soucis, donc je ne me voyais pas réclamer), que je ne pouvais compter que sur moi.

Je me souviens m'être dit ces 2 euros, faut les dépenser judicieusement ...

Bref, je n'ai plus jamais été pareil, quand un sdf me demande, je dis non ou très rarement oui car j'ai compris qu'ils peuvent toucher le rsa ou le bien être ici, qu'il y'a plein d'organisation etc etc et que charité bien ordonnée commence d'abord par soi-même ...

Quand je culpabilise de ne pas aider x ou y, je me dis que je m'aide moi en mettant un peu chaque mois de côté pour ne plus me retrouver dans une mauvaise situation.

J'assure ma vie avant de supporter celles des autres...
39 ans 3170
Je comprends ton point de vue, mais je préfère largement me faire avoir de temps en temps que d'être égoïste, même un peu.
Ça, c'est une position qui a du mal à passer en général...
.

Le problème, c'est de trouver le juste milieu, pas donner aux asso, à x y, aider, dépanner tout le monde que ce soit financier ou pas car il y'a plusieurs formes de générosité et te rendre compte qu'il n'y a aucun retour... et ne pas devenir avare, tout garder pour ça, ne plus rien faire pour les autres, là est tout le défi. ;)
35 ans 2571
Chantillyfraise a écrit:


Je comprends ton point de vue, mais je préfère largement me faire avoir de temps en temps que d'être égoïste, même un peu.
Ça, c'est une position qui a du mal à passer en général...
.

Le problème, c'est de trouver le juste milieu, pas donner aux asso, à x y, aider, dépanner tout le monde que ce soit financier ou pas car il y'a plusieurs formes de générosité et te rendre compte qu'il n'y a aucun retour... et ne pas devenir avare, tout garder pour ça, ne plus rien faire pour les autres, là est tout le défi. ;)

Mais quand on donne aux associations ou aux SDF, on n'attend forcément aucun retour, si ?

Evidemment, il ne s'agit pas de se retrouver soi-même sur la paille, mais tant que je peux, j'essaye de donner. C'est ça, mon juste milieu. Chacun le sien.
39 ans 3170
Salammbo a écrit:
Chantillyfraise a écrit:


Je comprends ton point de vue, mais je préfère largement me faire avoir de temps en temps que d'être égoïste, même un peu.
Ça, c'est une position qui a du mal à passer en général...
.


Le problème, c'est de trouver le juste milieu, pas donner aux asso, à x y, aider, dépanner tout le monde que ce soit financier ou pas car il y'a plusieurs formes de générosité et te rendre compte qu'il n'y a aucun retour... et ne pas devenir avare, tout garder pour ça, ne plus rien faire pour les autres, là est tout le défi. ;)

Mais quand on donne aux associations ou aux SDF, on n'attend forcément aucun retour, si ?

Evidemment, il ne s'agit pas de se retrouver soi-même sur la paille, mais tant que je peux, j'essaye de donner. C'est ça, mon juste milieu. Chacun le sien.

Alors ou tu as tout bon, c'est pour le parrainage, genre vision mondiale et tu as un vrai suivi de l'enfant, moi ce qui me dérangeait c'est quand je donnais à Sidaction par exemple et que j'apprenais que les personnes qui recrutent dans la rue sont payées (en tout cas ici) 14dollars de l'heure ! Elles te parlent de générosité etc mais en fait elles travaillent (Une amie s'est fait recruter pour demander dans la rue et elle me disait qu'elle s'en fiche, c'est un travail, vendre quelque chose...) et ils te parlent de don de soi, vont jusqu'à te culpabiliser, faut penser aux autres madame !
Bref je me suis dis mon don sert à payer (parce qu'il faut bien trouver de l'argent)ces gens 14 dollars de l'heure... J'étais persuadée qu'ils étaient bénévole et offraient de leur temps.
Aucune garantie que ça parte pour la recherche plutôt que l'hôtel d'une star (zenfoirés and co).

Bref j'ai arrêté parce que je ne roulais pas sur l'or non plus et pour moi c'est jeté de l'argent par les fenêtres.

Parrainer une enfant comme tu fais, c'est génial parce que tu vois que tu fais quelque chose de concret, donner à Sidaction sans aucun suivi, moins.
47 ans Sous le chant des cigales ^^ 3642
Je suis généreuse quand ça me fait plaisir et que je n'attends rien en retour.
Ainsi, aucun regret et jamais l'impression d'être prise pour une poire.
51 ans à la maison ! 10072
On peut être généreux sans être poire. On peut être généreux de façon utile ou inutile (la générosité peut servir à nourrir ou éduquer, mais elle peut aussi simplement servir à faire plaisir).
Finalement, est-ce qu'il n'est pas plus généreux de donner 1 euro à des jeunes qui vont faire la fête qu'à un SDF qui veut manger ? J'ai toujours l'impression que quand on donne on se valorise un peu soi-même, qu'il y a un côté "égoïste" au don ?
39 ans 3267
Connaissez vous la théorie du potlatch, ou don et contre don? C'est une théorie de Marcel Mauss, un penseur trop peu connu mais brillant, qui a écrit Essai sur le Don à partir d'une analyse du potlatch, une tradition amérindienne où ( pour résumer)lorsqu'on reçoit un cadeau on est censé donner son équivalent, avec l'idée que le don "en réponse" ( contre-don) doit être supérieur ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Potlatch_(anthropologie)). L'idée de base est d'éviter de mettre l'autre, à qui l'on donne, dans sa dette, mais en créé une autre. Le don créé donc un antagonisme: celui qui donne attend, même inconsciemment, son contre-don ( même symbolique, comme un remerciement disproportionné) et celui qui reçoit ressent qu'il est en position gênante.
Voici le lien wiki pour le livre, que je vous recommande par ailleurs! http://fr.wikipedia.org/wiki/Essai_sur_le_don
60 ans calvados 16079
Etre généreux ça peut aussi être prêter à quelqu'un dans le besoin.
Une mauvaise expérience lointaine où j'avais prêté une tonne de vêtements de bébé à une voisine qui n'a jamais voulu me les rendre, me traitant de menteuse :?
Ca m'a peinée pour le côté affectif des vêtements mais aussi de constater autant de mauvaise foi.

Sinon, je suis du style à aider si je peux, je n'ai pas les moyens d'aider financièrement.
Sauf à un couple de SFD qui est souvent au supermarché où je vais. Du coup c'est moi que ça gêne de donner, je en veux pas les mettre mal à l'aise et n'attends pas de merci.
Je dialogue un peu avec eux et je transpose beaucoup vis à vis de ma situation pas toujours reluisante (une façon de me dire que j'aimerais qu'on me donne si j'étais à leur place peut-être ? Mes cours de psy sont loin ...)


De ce côté-là, je donne sans compter, sans rien attendre.

Quand j'ai du temps, je fouine sur le net pour rendre service à ceux qui cherchent des réponses particulières.
Si je ne connais pas les personnes, c'est juste pour rendre service.

Dans la sphère familiale, j'abuse de mes capacités de recherches sur le net :lol: :lol: :lol:
Administratif, bon plans, etc ...

Sinon,je garde mon petit-fils et je me décarcasse pour nettoyer la nouvelle maison de mon fils et sa femme quand ils sont au travail.
Juste pour faire plaisir mais peut-être aussi parce que je ne peux pas aider autrement. (matériellement)

On donne avec ce que l'on a, selon ses envies et selon moi sans rien attendre. Je me fais plaisir en le faisant.
38 ans Pas de Calais 380
J'accroche assez à la théorie que le don n'est jamais désintéressé totalement... Même si on attends rien en retour on a toujours cette autosatisfaction d'avoir fait quelque chose de "bien" , d'être en accord avec ses principes, d'avoir fait plaisir à l'autre, pour soulager une forme de culpabilité si on ne le fait pas

Je ne dis pas que c'est mal mais je pense que rares sont les fois ou les gens ou le don n'a pas sa part d 'égoisme
63 ans Franche Comté 995
tout à fait d'accord. cela renforce son estime de soi. c'est bien pour cela qu'il n'y a pas besoin de retour.
38 ans Pas de Calais 380
donc quelque part qu'on donne ou pas on est tous un peu égoistes....
63 ans Franche Comté 995
la nature humaine. :D

en même temps, c'est l'instinct de survie.
38 ans Orgrimmar 6511
Je ne me suis jamais posée la question.
Je ne donne à aucune assos.
Par contre, le ptit gars qui est parfois à l'entrée du magasin où je vais faire mes courses, qui parle presque pas français, que d'autres traiteraient de parasite, il a une partie de mes courses en partant. Pas grand chose, la dernière fois c'était 2 madeleines et 3 abricots.
Le vieux monsieur que je vois trainer souvent dans la rue ou entre les voitures, toujours souriant malgré le fait qu'il lui reste qu'1 dent, pareil, je donne. De la nourriture en priorité, parce que je n'aime pas donner d'argent (je ne sais pas vraiment pourquoi), mais si je n'ai que de l'argent, ce sera de l'argent.
Je les "connais" d'une certaine sorte, ça me fait plaisir de leur offrir quelque chose.
En fait, c'est ça, j'ai plus l'impression de partager ce que j'ai avec eux, que de faire un don.

J'aimerais bien qu'on retrouve cette coutume où on faisait toujours une part de plus à manger pour les plus démunis. Je suis curieuse de l'histoire des gens. Et qu'ils me parlent d'eux serait la contre partie, ils partageraient aussi!

Je pense comme vous qu'on cherche même inconsciemment une contrepartie. Mais après, si je n'ai rien à donner, je ne culpabilise pas, j'ai pas, tu n'as pas. J'ai, tu as.
Encore une fois, plus notion de partage que de don.
47 ans Sous le chant des cigales ^^ 3642
Généreux pour moi c'est quelqu'un qui donne sans compter, tout le temps et sans y réfléchir vraiment, c'est quelquechose de naturel chez lui.

Les gestes que je considère comme "généreux" dans mon cas, c'est plus des gestes d'humanité que de la générosité.
En fait je ne pense pas être généreuse, ce n'est pas un mot que j'utilise ou que je trouve approprié à mon comportement.
Par exemple je vais rarement m'apitoyer sur un sdf dans la rue.

Par contre je parraine une petite fille en Inde car je veux aider à améliorer la condition des femmes dans des pays comme celui là. Je veux qu'elles soient plus nombreuses à aller à l'école et à ne pas dépendre d'un homme. Et j'ai choisi que ce soit une fille plutôt qu'un garçon.

Je ne crois pas attendre quelque chose en retour.
Je n'attends pas de remerciement, je n'en parle pas partout autour de moi, personne ne se souviendra que j'ai fait ça, je n'ai pas meilleure conscience, je ne culpabilise pas de ne pas avoir la même vie qu'elle (une partie de ma famille est originaire de là bas et je suis juste ravie d'avoir une vie meilleure grâce au fait qu'ils aient quitté ce pays).

Du coup là comme ça, je ne vois pas bien où est la part d'égoïsme là dedans s'il y en a une, en fait je n'arrive pas à identifier laquelle.

En fait se désinterresser des autres c'est égoïste, mais s'y interresser l'est aussi car on ne peut pas s'interresser aux autres sans en retirer une satisfaction ? C'est bien ça que vous voulez dire ?
38 ans Pas de Calais 380
si je peux me permettre je ne veux pas t'offenser mais si on devait chercher une part d'égoisme la dedans ça serait peut être que tu attends de ton don que cette petite fille construise un monde à ton image...
B I U