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Comme une poule devant un scalpel

poupoule a écrit:
D'ailleurs, tant que je me détestais, c'était impossible de penser chir... je ne sais pas très bien pourquoi.

C'est assez logique: quand on se déteste, on n'a  
pas envie de faire qqch pour se sentir mieux, on n'a même pas forcément le sentiment de le mériter ou d'en avoir le droit.
49 ans Paris 9874
aurelie3367 a écrit:
ou alors c'est un secret de polichinelle et tout le monde sait que tu as été opérée et que tu ne veux pas que ca se sache?


Honnêtement, je ne pense pas.
Pour moi l'explication c'est que:
- on trouve ça normal les variations de poids chez les gros (ça se trouve elles ont même pensé hier soir que j'étais au régime et que ça expliquait mon tiers d'assiette!)
- ça ne se voit vraiment pas de manière spectaculaire: j'ai perdu lentement et seulement 10-15% de mon poids (tiens! ça correspond aux 10% de perte de plusieurs personnes ici qui ont fait une ra, une vraie hein :-k ). Une taille de pantalon en moins, ce n'est pas une métamorphose. Même mon homme, honnête, m'a dit que c'étaient les tdj sur mon blog qui lui avaient permis de vraiment voir la différence.
Je ne dis pas ça avec un ton de regret hein, c'est quand même super confortable de ne pas avoir de comptes à rendre socialement, et de ne pas avoir de peau à rattraper par de la chir esthétique (opération que j'aurais crainte mille fois plus que la sleeve, opinion personnelle of course).
49 ans Paris 9874
aurelie3367 a écrit:
poupoule a écrit:
C'est cela qui explique l'oeil inquiet du chir et du gastro que j'ai vus récemment: ils savent qu'il peut encore y avoir qques kg par ci par là mais la période de "grande perte" est passée.
Sachant qu'ils ont en vue la reprise partielle, ils craignent une opération "pour trop peu" d'où ce rappel du rôle boosteur du régime. A ma question "comment vous empêchez la reprise comme après tout régime?", silence gêné.
A mon sens, on ne sait donc pas si aujourd'hui les reprises constatées post sleeve sont dues aux régimes post op ou à la sleeve elle-même... ce qui est quand même TRÈS embêtant!

Spontanément, j'aurais tendance à dire que c'est dû aux régimes post-op, puisque la restriction cognitive entraine à peu près toujours un rebond derrière, et on ne voit pas ce que la taille de l'estomac pourrait y changer, puisque la restriction cognitive, ca se joue dans le cerveau - et lui on ne l'opère pas!


En tout cas, tant qu'on conseillera des régimes post op, on ne pourra avoir des statistiques vraiment significatives sur la sleeve et ses bienfaits réels. C'est vraiment dommage, parce que ça revient à être mal informé du fait que le protocole est vicié.
Ceci dit, les hôpitaux qui ne conseilleraient plus les régimes post op seraient de plus en plus nombreux (mais pas du tout majoritaires pour le moment) selon Apfel. N'insultons pas l'avenir! ;)
49 ans Paris 9874
aurelie3367 a écrit:
poupoule a écrit:
D'ailleurs, tant que je me détestais, c'était impossible de penser chir... je ne sais pas très bien pourquoi.

C'est assez logique: quand on se déteste, on n'a pas envie de faire qqch pour se sentir mieux, on n'a même pas forcément le sentiment de le mériter ou d'en avoir le droit.


C'est exactement ça: la question du "droit".
Je me suis vraiment réveillée, littéralement, un jour en me disant: mais pourquoi n'aurais-je pas aussi le DROIT d'y penser?
C'était comme une révélation, limite zarbe, je me suis laissé plusieurs jours sans prendre de rv ou quoi que ce soit pour voir si ce n'était pas une lubie qui allait retomber comme un soufflé.
J'ai eu un peu peur de moi: c'est quoi ce délire? pourquoi tu penses à ça? d'où ça sort?
Les jours ont passé, et comme l'idée était toujours là, j'ai pris rv. En me disant: au moindre signe de retombée de cette idée, tu arrêtes le parcours. J'ai guetté le signe et il n'est pas apparu.
Mais c'était un moment étrange, aujourd'hui seulement je commence à me dire que j'ai fait un truc pas anodin. Mais sur le coup, comme pour beaucoup de moments importants, j'étais portée par ma décision.
poupoule a écrit:
Une taille de pantalon en moins, ce n'est pas une métamorphose.

Ca dépend bcp de la taille de départ: j'ai fini par comprendre qu'une taille de pantalon entre le 36 et le 38, ca peut etre 3kg, et entre le 52 et le 54, 20! 20kg, ca commence à bien se voir!
poupoule a écrit:
aurelie3367 a écrit:
poupoule a écrit:
D'ailleurs, tant que je me détestais, c'était impossible de penser chir... je ne sais pas très bien pourquoi.

C'est assez logique: quand on se déteste, on n'a pas envie de faire qqch pour se sentir mieux, on n'a même pas forcément le sentiment de le mériter ou d'en avoir le droit.


C'est exactement ça: la question du "droit".
Je me suis vraiment réveillée, littéralement, un jour en me disant: mais pourquoi n'aurais-je pas aussi le DROIT d'y penser?
C'était comme une révélation, limite zarbe, je me suis laissé plusieurs jours sans prendre de rv ou quoi que ce soit pour voir si ce n'était pas une lubie qui allait retomber comme un soufflé.
J'ai eu un peu peur de moi: c'est quoi ce délire? pourquoi tu penses à ça? d'où ça sort?
Les jours ont passé, et comme l'idée était toujours là, j'ai pris rv. En me disant: au moindre signe de retombée de cette idée, tu arrêtes le parcours. J'ai guetté le signe et il n'est pas apparu.
Mais c'était un moment étrange, aujourd'hui seulement je commence à me dire que j'ai fait un truc pas anodin. Mais sur le coup, comme pour beaucoup de moments importants, j'étais portée par ma décision.

Ce qui compte, c'est que tu ne regrettes pas ta décision et que (à ce jour) tu aies atteint ton objectif: te sentir mieux physiquement.
Ca aussi, ca fait partie des choses qui me gênent dans la size-acceptance (ou du moins dans la façon dont certains l'entendent). Je comprends qu'en s'acceptant, on puisse se sentir mieux dans sa tête... mais je doute que ca change qqch à ce que vivent les articulations, les vertèbres, les artères ou le foie... Donc ce n'est pas parce que qqn (de vraiment gros) s'accepte dans sa tête qu'il va forcément se sentir mieux physiquement.
poupoule a écrit:
tant qu'on conseillera des régimes post op, on ne pourra avoir des statistiques vraiment significatives sur la sleeve et ses bienfaits réels. C'est vraiment dommage, parce que ça revient à être mal informé du fait que le protocole est vicié.

C'est le gros pb.
Je trouve assez absurde de conseiller un régime "pour booster la perte" à qqn qui est en RA depuis des années, puisque la restriction cognitive associée au régime "casserait" (presque) tout le travail de RA...
poupoule a écrit:
Ceci dit, les hôpitaux qui ne conseilleraient plus les régimes post op seraient de plus en plus nombreux (mais pas du tout majoritaires pour le moment) selon Apfel.

C'est un peu le cas aussi hors chirurgie: au niveau des centres anti-obésité et des cures, on a (encore) une grosse majorité de prescripteurs de régimes ou de "rééquilibrages alimentaires" à calcul de calories (= régimes déguisés) et une petite minorité d'établissements qui s'inspirent vraiment de la RA.
Vu que 97% des régimes sont des échecs et qu'à peu près tous les obèses morbides sont d'anciens régimeurs, je m'étonne toujours qu'on en prescrive encore!
49 ans région parisienne 5831
poupoule a écrit:
quasi toute la perte se fait sur deux ans (parfois quelques kg anecdotiques au-delà), surtout la première année, et surtout les 6 premiers mois de la première année.

C'est cela qui explique l'oeil inquiet du chir et du gastro que j'ai vus récemment: ils savent qu'il peut encore y avoir qques kg par ci par là mais la période de "grande perte" est passée.

Sachant qu'ils ont en vue la reprise partielle, ils craignent une opération "pour trop peu" d'où ce rappel du rôle boosteur du régime.


Tiens, ça me fait penser à une émission que j'ai regardé il y a quelques années: il s'agissait de suivre sur une longue durée (2/3/4 ans) des personnes très obèses qui avaient subi une chirurgie bariatrique.

Il y avait divers cas de figures, mais l'une d'elles semblait suivre exactement la même voie que toi: les médecins trouvaient sa perte trop lente, mais elle refusait de faire un régime pour l'accélérer (elle ne parlait pas de RA, mais j'ai eu l'impression qu'elle faisait quelque chose qui n'en était pas loin).

Du coup, elle avait perdu moins que d'autres, mais elle n'avait rien repris du tout (alors que l'une des personnes avait énormément repris) et sa perte continuait bien après les fameux "2 ans" présentés comme étant la période de perte. A la fin, l'un des médecins avait remarqué (sur un ton légèrement sceptique) qu'elle allait à son rythme mais qu'au final, elle en était au même point que la plupart des autres qui étaient allé plus bas et avaient repris ensuite, et qu'en outre, elle continuait à perdre, contrairement aux autres.
S
53 ans suisse 993
Ce qui me frappe c'est que dans ton cas la démarche est raisonnée, lentement murie, assumée et équilibrée dans le sens ou elle est tenable dans ta vie avec ton activité pro, ton style de vie tes habitudes.

Dans les sleeve avec gros régime post op ou les démarches que certains appellent "rééquiibrage" ou autre terme, voir même "Ra adaptée" ce n'est pas le cas. Il y a ce côté "lune de miel": regardez ma vie fantastique c'est magique je maigris c'est que du bonheur. Oui mais 10 heures de sport par semaine ou des repas blanc de poulet/légumes à vie qui va tenir ca? personne.

La vie nous rattrape tous un jour, une chirurgie, une grossesse alitée, un gros deuil, ou simplement l'âge. Et là on va voir les degats. Ca ne fait que commencer les boom des chirurgies et tous ses travers comme la voyage en tunisie avec sleeve en hotel 4 étoiles.

Que vont devenir toutes ces personnes?

Pour ma part alors que je connaissais déjà les théories RA et que je suis tombée malade, entre l'impossibilité de faire du sport avec une sonde et l'humeur d'un pronostic vital donc des envies de manger bien trempées et bien j'ai pris 10kg. Mais quelquepart je les ai pris avec une certaine conscience et sans me torturer à coup de régime. Ces kilos ont mis très très longtemps à dégager, à vrai dire il m'en reste . Mais ma vie aujourd'hui, ma santé, avec ce que je mange et comment je me bouge c'est possible à long terme.

C'est triste à dire mais il faudra des dizaine d'années pour pouvoir tirer des conclusions.

En attendant même si je ne suis pas toujours 100% d'accord avec touts tes écrits poupoule je dois dire que tes propos sont sensés, polis, argumentés, non méprisants et matures. Ce n'est pas le cas de tous les messages ici.

Ton expérience est pionnière donc pour ma part je me réjouis que tu continues à témoigner
49 ans Paris 9874
aurelie3367 a écrit:
Ca aussi, ca fait partie des choses qui me gênent dans la size-acceptance (ou du moins dans la façon dont certains l'entendent). Je comprends qu'en s'acceptant, on puisse se sentir mieux dans sa tête... mais je doute que ca change qqch à ce que vivent les articulations, les vertèbres, les artères ou le foie... Donc ce n'est pas parce que qqn (de vraiment gros) s'accepte dans sa tête qu'il va forcément se sentir mieux physiquement.


Je comprends.
Se sentir "bien dans sa tête", hors le fait que c'est de toute évidence mieux que se sentir mal, représente pour moi deux avantages:
- si le poids peut encore bouger, on augmente les chances d'y arriver en ayant envie de prendre soin de soi parce qu'on se sent bien dans sa tête;
- si le poids ne peut plus bouger, se sentir bien dans sa tête permet peut-être de l'accepter avec moins de tristesse/dépression...
49 ans Paris 9874
mamykro a écrit:
poupoule a écrit:
quasi toute la perte se fait sur deux ans (parfois quelques kg anecdotiques au-delà), surtout la première année, et surtout les 6 premiers mois de la première année.

C'est cela qui explique l'oeil inquiet du chir et du gastro que j'ai vus récemment: ils savent qu'il peut encore y avoir qques kg par ci par là mais la période de "grande perte" est passée.

Sachant qu'ils ont en vue la reprise partielle, ils craignent une opération "pour trop peu" d'où ce rappel du rôle boosteur du régime.


Tiens, ça me fait penser à une émission que j'ai regardé il y a quelques années: il s'agissait de suivre sur une longue durée (2/3/4 ans) des personnes très obèses qui avaient subi une chirurgie bariatrique.

Il y avait divers cas de figures, mais l'une d'elles semblait suivre exactement la même voie que toi: les médecins trouvaient sa perte trop lente, mais elle refusait de faire un régime pour l'accélérer (elle ne parlait pas de RA, mais j'ai eu l'impression qu'elle faisait quelque chose qui n'en était pas loin).

Du coup, elle avait perdu moins que d'autres, mais elle n'avait rien repris du tout (alors que l'une des personnes avait énormément repris) et sa perte continuait bien après les fameux "2 ans" présentés comme étant la période de perte. A la fin, l'un des médecins avait remarqué (sur un ton légèrement sceptique) qu'elle allait à son rythme mais qu'au final, elle en était au même point que la plupart des autres qui étaient allé plus bas et avaient repris ensuite, et qu'en outre, elle continuait à perdre, contrairement aux autres.


Merci, c'est très encourageant!
Apfel me tient le même type de discours: ce n'est pas une course à qui perd le plus mais à qui reprend le moins (si on tient vraiment à le voir comme une course) ;)
sirelle a écrit:
Ca ne fait que commencer les boom des chirurgies et tous ses travers comme la voyage en tunisie avec sleeve en hotel 4 étoiles.

tiens, je connaissais pour les dents et la chirurgie esthétique, pas pour la chir bariatrique...
Effectivement, quand on connait l'importance de la préparation et du suivi, on se dit que ca ne peut etre que la cata...
poupoule a écrit:
ce n'est pas une course à qui perd le plus mais à qui reprend le moins

Oui, ou à qui a le plus gagné en qualité de vie!
perdre 50 kg et devenir à moitié fou, c'est pas top...
49 ans région parisienne 5831
poupoule a écrit:
Merci, c'est très encourageant!


Si tu veux, je peux essayer de chercher le nom précis de l'émission pour voir si il existe un replay...
B I U


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