psychobunny a écrit: par contre, de mon souvenir de nouveau, il me semble qu'il ne s'arrêtait pas justement à l'hypersensibilité, il était aussi question d'un certain retrait ou recul par rapport à la vie sociale
Voila des extraits de ce qu'il dit:
Apfeldorfer a écrit:Ils ne parviennent pas à prendre du recul, à se détacher de ce qu'ils perçoivent et éprouvent, ils ne peuvent donc effectuer ce travail mental qui consiste à ordonner ses perceptions, leur donner un sens. Dans ces conditions, dégager un point de vue qui soit personnel, prendre des décisions, agir de façon indépendante deviennent pour le moins problématiques. Et comme ils sont englués dans le monde extérieur, ils ont tendance à s'oublier, à négliger leurs sensations corporelles, ne sachant plus si ils ont faim ou soif, voire s'ils ressentent ou non une douleur. Ils ne vivent, ne ressentent qu'au travers du monde qui les entoure, des autres.
En fait, tout se passe à peu près bien pour la personne hyperempathique tant qu'elle est "nourrie" par le monde extérieur et les autres. Mais que vienne à manquer cette manne, et l'individu se trouve confronté à un sentiment d'inexistence angoissant, voire totalement paniquant. Manger, le plus souvent sur un mode incontrôlé, peut être une façon de faire face à ce vide.
Apfeldorfer a écrit:Les personnes hyperemathiques luttent fréquemment contre leur vide intérieur. Elles s'immergent par exemple successivement dans leur travail, un loisir très prenant, un spectacle ou une lecture, se laissent totalement absorber par ces activité, ce qui leur permet de ne pas avoir à penser par elle-mêmes. L'important est qu'il n'y ait pas de temps mort, afin qu'elles ne soient jamais confrontées à leur monde intérieur.
Leurs relations avec leurs semblables sont placées sous le signe du vampirisme: au lieu de vivre leur vie, elles se centrent sur celle des autres; au lieu d'avoir des désirs, des ambitions qui leur soient propres, elles voient le monde à travers les yeux des autres.
(...)
Le problème est qu'en agissant ainsi,(...) on aggrave encore plus l'écart entre le dedans et le dehors: tandis que le monde extérieur et les autres apparaissent comme de plus en plus pleins, vivants, sa propre personnes apparait à l'hyperempathqiue davantage encore comme une coquille vide. Au fur et à mesure que s'effiloche son identité, il a la sensation que les monde et les autres l'envahissent.