pr info :
paru dans libé ,mais j'ai pas eu l'occasion de tester .
http://www.liberation.fr/page.php?Article=371637
118 818, Free renseigne gratis
L'arête pourrait rester en travers de la gorge de ses concurrents. Après s'être engraissé avec ses activités dans les annuaires, Free, le fournisseur d'accès Internet, fusille, un premier avril mais ce n'est pas un poisson la dizaine d'opérateurs en course qui s'épuisent dans de monstrueuses campagnes de pub, en lançant son 118 818... gratuit. Une bonne nouvelle pour les consommateurs perdus dans le décryptage fastidieux des tarifs millefeuilles des numéros en 118, qui, dès lundi, vont remplacer tous les services de renseignement téléphonique rendus sur des numéros abrégés, dont le célèbre 12.
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Fil à retordre. Au tirage au sort organisé par le régulateur des télécoms en juin pour obtenir son indicatif, Free avait sorti un numéro assez joli, le 818, sans dire ce qu'il comptait en faire. Voilà ses concurrents au parfum. Ils vont avoir du fil à retordre : le 118 818... est un numéro quasi-vert. Il pourra être composé depuis les lignes de France Telecom, la Freebox ou un mobile Orange. Il le sera bientôt depuis un mobile SFR et Bouygues. Petit bémol, ceux qui ont branché leur ligne sur une autre box (Alicebox, Neufbox...) devront se renseigner pour vérifier le tarif.
Free, ou plutôt Iliad, sa maison mère, connaît le métier. Son fondateur, Xavier Niel, a débuté dans le Minitel rose, avant d'enchaîner dans les services télématiques. En 1996, il lance le 3617 ANNU, le premier annuaire inversé. Bien commode pour trouver l'identité d'un anonyme qui a laissé son numéro sur l'écran ou dans la mémoire du téléphone. Ou encore pour localiser le quidam qui se cache derrière une petite annonce. La prestation, chèrement facturée lorsqu'elle était rendue sur le Minitel, est moins rémunératrice aujourd'hui. La recherche inversée s'obtient à présent, et gratuitement, sur une kyrielle de sites (Quidonc.fr, Annuaireinverse.com, Ctqui.com...). Elle est également fournie par téléphone auprès des services de renseignements. Parfois chèrement facturée. Si l'on appelle le 12, la demande d'une identité en partant d'un numéro revient à 1,90 euro.
Iliad n'a plus vraiment besoin de l'apport des annuaires pour gagner sa vie. En 2005, son chiffre d'affaires «annuaires» a reculé de 30 %. Pour la première année, Iliad affiche même une perte (345 000 euros) après les 6 millions d'euros de profit de 2003, rétréci à 2 millions l'année suivante. Mais la perte ne pèse pas plus lourd qu'un flocon dans l'océan des profits de Free : près de 70 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires propulsé grâce à la Freebox à 724 millions d'euros. De là à presque bazarder l'activité annuaire...
Pied de nez. L'initiative de Free peut être vue comme un pied de nez aux modèles économiques lancés par les nouveaux acteurs, Telegate et son numéro 118 000, le pape du renseignement allemand, ou Le Numéro, leader britannique du renseignement et son 118 218. Pour autant, le sens pointu des affaires de l'agitateur du Net n'est jamais loin. Ce que son 118 offre d'une main le renseignement , il le reprend de l'autre. Gratuite, la requête classique d'un numéro, gratuite la mise en relation si l'abonné le souhaite. Pas davantage d'arnaque pour le coup de fil qui suit : il est facturé au tarif de l'opérateur historique. En revanche, la recherche inversée, celle d'une identité à partir d'un numéro, est facturée 89 centimes d'euro. C'est, grosso modo, le tarif moyen annoncé aujourd'hui par ses concurrents. Sur le 32 17 qui va fermer lundi, comme tous ses acolytes, pour laisser la place au nouveau format, 118 XXX, c'était beaucoup moins cher : tout le temps que l'abonné passait au téléphone avec la plate-forme était facturé au prix d'un appel local. Free a inventé le service de renseignement gratuit, produit d'appel pour l'annuaire inversé.