En même temps, jouer la mort, mimer la mort et la violence, c'est totalement normal et ça fait partie du développement de l'enfant. Il s'approprie ces notions, pour les comprendre et il est normal qu'elles l'attirent et l'intriguent car il ne les comprend pas.
Jouer, c'est une façon de conjurer la peur, c'est cathartique, ça permet d'appréhender les différents aspects de la réalité.
Les jeux d'enfants sont souvent hyper violents, c'est bien ça leur fonction : se confronter (mais pour de faux) à ce truc bizarre et pourtant présent dans le monde qu'est la violence.
Quand j'étais enfant, j'avais des soldats, des armes (arcs, pistolets en plastique, bombes en jouets, épées diverses et variées : façon mousquetaire, façon chevalier, des dagues totalement fake... et j'adorais le tir à la carabine évidemment). Je jouais beaucoup avec des cordes, et des scénarios tordus d'enlèvement d'enfants : aujourd'hui je suis quelqu'un de profondément non violent, je suis capable de courir sur la route pour "sauver" un escargot.
Je pense que ces jeux étaient une façon de gérer ma découverte horrifiée de l'existence de la violence.
Jouer la violence, c'est aussi l'éprouver, et parfois ça traduit autre chose qu'une attirance malsaine pour le mal. Ca peut juste être un malaise ou de l'empathie pour les victimes de violences, une peur de la mort ou de la douleur, que le jeu permet d'exprimer.