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Angoisses-Mon histoire (Je vous previens, c'est pas gai !!)

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Bonjour à tous et toutes.

Cela fait longtemps que je vous lis, seule derrière mon pc, n’osant pas poster dans cette grande communauté (qui par ailleurs est bien sympathique)...
Aujourd’hui, je me  
lance et n’attend pas spécialement de réponses mais besoin d’évacuer par écrit mon histoire.
J’ai changé mon pseudo car l’ancien, je l’utilise sur d’autres forums et je n’ai pas très envie que l’on me reconnaisse. Après, certains vont quand même peut être me reconnaître et je compte sur eux pour m’en parler sans jouer les hypocrites et garder tout ceci pour eux.
Besoin de mettre à plat mon histoire, cela ne va peut être pas servir à grand chose mais mieux vaut essayer et ne pas regretter.

Il y a 6 ans, fin 99, j’avais 18 ans, j’ai péter un plomb au sens propre. J’ai fait ce que l’on appelle des bouffées délirantes. Je ne sais pas si certains connaissent ce terme. Cela relève de la folie et c’est un sujet tabou dans notre société.
Pour vous expliquer un peu, j’étais devenue totalement parano, je tenais des propos incohérents, j’ai fait des hallucinations certainement visuelles (je me pose encore la question) ainsi qu’auditives. Cela a été très dur à vivre. Mon entourage ne s’est rendu compte de mon véritable mal être seulement le jour où la police m’a ramassée à gare du Nord, non sans une certaine brutalité (alors que j’avais besoin qu’on me dise « tout va bien, on va s’occuper de vous »). J’étais totalement recroquevillée sur moi même, je me sentais transparente, sans aucun moyens de défenses, j’avais très peur. Bref, la totale. Peut être faisiez vous partie de cette foule qui me regardait avec des yeux ronds en se disant « encore une toxico, une dérangée, une folle ».

J’ai ensuite été enfermée 15 jours dans un hôpital psy. Terreur. Puis, ayant très peur des médecins, j’ai fait comme si tout allait bien, il m’ont fait ressortir en me prescrivant un anxiolytique. J’ai recommencé à délirer malgré moi. Puis là j’ai été enfermée 2 mois avec neuroleptiques et antidépresseurs. Cela m’a fait du bien. J’ai retrouvé un esprit clair. J’ai soufflé.
J’avais vraiment besoin de cette aide. Je me suis retrouvée très entourée par ma famille. Puis j’ai été hospitalisée dans une clinique pour ados pendant 1 ans ½ où j’ai repris pied.

J’ai ensuite repris (ou pris ?) le cours de ma vie non sans certaines angoisses et souffrances. J’ai fait qq petits boulots. Je me suis mise en couple. Ca fait bientôt 5 ans que je suis avec mon copain. Ca va beaucoup mieux et je n’ai pas rechuté. (mis à part angoisse et souffrance). Je suis toujours suivie par des médecins mais là j’ai l’impression de tourner en rond.

Ah et j’ai oublié de vous dire que j’ai pris 30 kilos à la sortie de l’hôpital et d’autres kilos se sont greffés au fur et à mesure. Je pense que cela s’appelle de la décompensation. (j’en suis pas certaine). J’ai assumé un moment. Mais là, mon poids devient lourd à gérer (c’est le cas de le dire :D)

Depuis peu, je suis en formation professionnelle sur 1 an. Formation très intense (auxiliaire de puériculture) (les infirmières diront que ce n’est rien à côté de leur formation mais pour moi c’est déjà bcp) où nous n’avons droit qu’à 5 jours d’absence dans l’année.
Or, lundi, j’ai fait une crise d’angoisse en cours, j’avais en plus un oral à assurer. Tremblements, respiration saccadée, etc… et très, très angoissée. J’ai fait comme si de rien n’était et suis rentrée chez moi après les cours. Des collègues de promos ont quand même remarqué que je n’allais pas bien. De là, j’ai pleuré, appelé au secours, amis, parents et bien sur infirmières de la clinique où je suis toujours suivie. Ils ont tous fait au mieux pour me rassurer et me calmer. Depuis lundi, j’ai manqué mardi mercredi matin et aujourd’hui. Ce qui me fait DEJA 3 jours d’absence. Et ma formation se termine en janvier prochain.

C’est ça mon pb. J’accumule des angoisses, du stress, que je n’arrive pas à évacuer. J’ai peur pour mon année.

Des souvenirs de mes bouffés délirantes remontent à la surface, et j’ai l’impression de les revivre. Je me sens mal dans les transports en communs.
Pourtant il y a des moment où j’assure du mieux que je peux. Je viens de terminer un stage où la directrice a marqué « excellent choix de carrière ». Ce stage a été très difficile à vivre intérieurement.

J’ai des moments de découragement total , un manque énorme de confiance en moi. Où je me sens vidée. Où je n’arrive plus à assurer. Où je me demande où je vais. Je ne prends pas assez soin de ma santé autant psychique que physique. (je ne fais pas de régime et je fume environ 1 paquet par jour)

Bref, comme vous pouvez le voir, ce n’est pas gai. Et je vais m’arrêter là car j’ai déjà fait un roman. Pourtant, ce n’est qu’un condensé de mon histoire. Je remercie déjà ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu’au bout. :sifl: Pis ca fait mal de remuer des souvenirs…

Je veux juste rajouter que j’aurais pu aller en cours ce matin. Mais incapable de me lever et de me dire allez, vas y. :cry: Pourtant je sais que cela m’aurait fait du bien. Le matin, pour moi c’est très dur et là je culpabilise à mort car ce n’est pas la première fois que ça arrive.
57 ans 14650
Tu remercie des personnes qui sont arriver de te lire jusqu'au bout , moi je le retourne cette phrase et je te dis merci.

Merci de l'avoir écrit, d'avoir pu mettre ça sur papier car il y'en a des personnes qui n'arrive pas, n'ose pas.... et n'oublie pas que tu n'es pas toute seule, il y a toujours des personnes pour t'écouter
42 ans st etienne 118
Pas toujours facile d'assumer ce qu'est la vie...avec son lot d'angoisses, de peurs incontrolable...de se reveiller le matin et de se dire, aller je vais y arriver ! dis toi que tt va aller bien et que tu as bien choisis ta formation, tu en as la preuve par ton maitre de stage, alors vas y fonce cocotte !!! tu vas y arriver ! j'ai une petite question, es tu suivis par un psy ? as tu identifiés d'ou viennes toutes tes angoisses ?
42 ans Paris 12 389
Bonjour,

J'ai une amie qui a des angoisses un peu dans le même genre.

Malheureusement, je ne peux te donner que du soutien et espérer que tu arriveras à résoudre tes problèmes.

Quoi qu'il en soit, bienvenue parmi nous
41 ans Bxl 449
Bonjour et bienvenue parmi nous, Tibou!
J'ai trouvé ton histoire très touchante, je devine que tu es une personne pleine de vie et d'ambition.
En tout cas tu es bien tombée: ce site peut sans problème servir de vrai défouloir (ça l'a été pour moi au départ), où tu trouveras certainement des réponses pleines de sens à toutes les questions que tu te poses.
En ce qui concerne ce quota d'abscence à ne pas dépasser, n'y-a-t'il vraiment aucune dérogation possible? De circonstances atténuantes?
Au plaisir :D
P
56 ans var 106
Et bien en lisant ton histoire, par moments je retrouve des moments de ma vie. Je suis aussi en formation en soins infirmiers et je dois dire que ce n'est pas simple tous les jours. Car moi aussi j'ai eu des problèmes de panique des angoisses qui me coupaient les jambes m'empechaient de conduire. Je ne dis pas que nous avons eu la même chose mais je te comprends. C'est une année difficile et intense tant au niveau de la formation que des stages. Mais à côté de cela n'y trouves tu pas des compensations ? Moi avant je n'avais pas vraiment de vie sociale pas d'ami(e)s, juste le quotidien, mais attention j'étais heureuse avec ma famille, mais j'avais quelque chose au fond de moi qui me disait que je pouvais faire autre chose que de rester à la maison, qu'il n'était pas trop tard (37 ans) !!! J'ai beaucoup d'angoisses qui sont en moi, mais aujourd'hui avec le choix de cette profession je constate que le malheur est pas si loin que ça, que des gens ont besoin d'être aidé, et j'ai beaucoup relativisé depuis.
Je prends maintenant la vie comme elle est c'est à dire, belle, parfois cruelle, mais c'est comme ça que j'ai décidé d'avancer.
Je sais d'où viennent mes angoisses, elles sont profondes, mais elles font parties de moi et je m'en accomode désormais. Je te souhaite de poursuivre ta formation car elle pourra t'aider à avancer et à faire le point sur toi même. Bon courage à toi et demain promis tu vas en cours ! :D
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Tout d'abord, merci, merci de vos reponses.

J'ai falli en pleurer lorsque je suis rentrée (beh oui, suis sensible ! Et très vulnerable en ce moment, faut le dire...)

Pickles_Cat, ces personnes qui n'arrivent pas à en parler en parlerons peut être (esperons) en lisant mon temoignage.

Camillia, oui, je suis suivie par un psy (de la clinique pour ados) mais j'ai l'impression de tourner en rond avec eux. Ils me disent tout le temps la même chose. D'ailleurs, j'ai eu rdv aujourd'hui. Je pensais que ca allait me soulager, mais niet. Pourtant, ils m'ont quand même été d'une grande aide. j'ai pu en 1 an 1/2 rencontrer des jeunes passés par les même problèmes que moi (ou presque car c'est toujours different) mais je n'ai plus aucun contacts avec eux hélas.

Mes angoisses, je ne les ai pas identifiées totalement. Il y a un passé familial douloureux (actuel, toujours, mais j'essaye de relativiser) mais j'ai totalement perdu le peu de confiance qui me restait pendant mon episode de delire. J'ai eu peur, j'ai eu honte, j'ai souffert.

Pour mon quota d'absences, je ne sais pas si il y a une derogation possible. Peut être, mais il faudra certainement un certificat medical à l'appui et la validation de la DDASS.

Dans tous les cas, j'espere tenir l'année, ne plus avoir d'absences. Essayer de me vider la tête, de souffler, de respirer. Ce qui n'est pas evident car là ce soir c'est encore reparti pour le mal de crâne et le stress.

Prune, merci de ton temoignage, ca me booste un peu. la compensation que j'y trouve, c'est que je sors, je vois du monde, même si les angoisses sont difficiles à gerer, je sais que ca me fait du bien et que c'est en y allant que je vais pouvoir les canaliser.

Puis, derriere tout ca, je pense qu'il y a une depression qui a commencé bien tôt pour moi...

Bref aujourd'hui c'est pas gai, mais normal, à rester enfermer et à angoisser, c'est pas tenable. :peur:

Sur ce, je ne vais pas tarder car un autre jour m'attend demain. Je ne pense pas pouvoir me connecter ce we mais je viendrais dès que possible.

Merci pour vos bienvenues ! :D Et bonne nuit :sleeping:
42 ans st etienne 118
Bonjour...
aujourd'hui est un jour gris pr moi...je te posais la question du psy car je trouve ça tres bien de suivre une therapie, j'avais commencée, il y a qq mois et puis j'ai arrétée, pas facile de parler de soi...je pense que j'aurai du continuer, car apres une phase de certitude, je recommence a broyer du noir, a perdre tt mon courage et a avoir des crises d'angoisses. Je me demande si un jour je réussirai a sortir de cette spirale...il faut que reprenne rdv avec le psy je pense, mais de l'annoncer a mon mari n'est pas une chose facile, lui qui ne voit rien ! enfin je lui montre rien aussi, pr le proteger et pr maintenir l'illusion que notre couple tient debout. J'en ai marre d'etre moi meme, de ne jamais réussir a stabiliser mes idées...je passe mes journées a penser, reflechir...fatigant tt ça, c un eternel dialogue en moi.

voila, tu avais raison de dire qu'en lisant ton post certaine arriverait a parler d'elle meme, merci pr ton temoignage et bon courage a toi !
L
55 ans Montpellier 14
Je ne voudrai pas être indiscrète mais le psy qui te suit n'a posé aucun diagnostic ?

Les bouffées délirantes sont fréquentes ( surtout chez les jeunes) et peuvent dans certains cas être exceptionnelles, dans d'autres cas être le symptôme d'un état bordeline, bi-polaire etc ....

Mais un bon diagnostic peut permettre d'avoir le bon traitement, et permettre de ne jamais plus en faire.

Finalement le fait d'avoir connu un épisode de bouffée délirante est générateur d'angoisse, dans la mesure où on peut avoir peur ( et donc générer des angoisses) d'en faire d'autres d'épisodes.

Tu es suivi par un psychiatre ? psychologue ? psychotherapeute ?

Bon courage
C
46 ans cluses 19
BON COURAGE MA GRANDE...QUOI TE DIRE DE PLUS.
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luna34 a écrit:
Je ne voudrai pas être indiscrète mais le psy qui te suit n'a posé aucun diagnostic ?

Les bouffées délirantes sont fréquentes ( surtout chez les jeunes) et peuvent dans certains cas être exceptionnelles, dans d'autres cas être le symptôme d'un état bordeline, bi-polaire etc ....

Mais un bon diagnostic peut permettre d'avoir le bon traitement, et permettre de ne jamais plus en faire.

Finalement le fait d'avoir connu un épisode de bouffée délirante est générateur d'angoisse, dans la mesure où on peut avoir peur ( et donc générer des angoisses) d'en faire d'autres d'épisodes.

Tu es suivi par un psychiatre ? psychologue ? psychotherapeute ?

Bon courage


Les 3 ! :lol: Un psychiatre, et une psychologue-psychotherapeute.

Et, non, il n'a posé aucun diagnostic, pourtant, je l'ai tanné !! Genre "mais dîtes le moi si je suis schizoprène !" Et rien, nada...
Au fond de moi, je sais bien que y'a un truc qui cloche... Je pense déjà à une bonne depression qui remonte à l'enfance... Mais quand j'en parle, ils me disent, oui, c'est possible, sans plus.

Il faut dire aussi que je ne vais pas assez frequemment les voir mais c'est parce que quand j'y vais, parfois, je trouve que cela ne m'apporte rien, et pire parfois, que ca me fait plonger de ressasser.
Pourtant, je sais qu'une bonne psychotherapie doit être reguilere pour porter ses fruits... Mais en même temps, je suis en formation, et parfois, le soir, apres les cours, pas envie d'y aller, trop loin, les transportts.. Rentrée à pas d'heure chez moi...

En ce moment, ca va mieux (les vacances approchent) mais j'ai bien l'impression qu'il me faut un rien pour replonger dans le noir.
Je vais profiter de mes vacances pour me ressourcer et apres, il me restera 4 mois de formation (je me suis pris un avertissement pour les absences :? )

Pas facile de trouver la serenité...

(Camillia, Prune, comment ca va ?)
58 ans 671
Salut Tibou ! Je viens de lire ton post et je voudrais te donner une piste de réflexion, qui m'a aidée à apporter un éclairage sur ce qui m'est arrivé. Moi aussi j'ai fait une bouffée délirante il y a plusieurs années, je n'ai pas été diagnostiquée car c'est passé inaperçu, ou plutôt déguisé sous l'apparence d'une sorte de conversion religieuse. J'ai mis des années à comprendre ce qui s'était passé : tu as raison, dans notre société ce genre de pathologie est complètement tabou, alors que plein de gens en sont victimes et seraient aller consulter si elles avaient été informées de la nature du mal.

Ce type de bouffée délirante peut arriver à des personnes saines d'esprit, il peut y avoir une cause psychologique mais aussi physiologique ou une combinaison de plusieurs facteurs.
Si ton psy t'avait diagnostiqué schizophrène, à mon avis il t'aurait donné des médicaments pour atténuer ta souffrance psychique, il ne t'aurait pas laissée partir dans la nature comme ça sans aide médicamenteuse et un sérieux suivi, régulier en tous cas.

Je te passe ces liens à consulter (en prolongement du post de Luna34), si tu ne les connais pas déjà, lis-les attentivement, moi ça m'a beaucoup aidée, même si ma dernière psy ne m'a pas diagnostiquée avec ce trouble de la personnalité, et d'ailleurs je la soupçonne de ne pas avoir bien maîtrisé le sujet, la France est un peu en retard dans l'enseignement de ce type de pathologie, chez les anglophones c'est beaucoup mieux connu (Cf. google par exemple).
Voilà déjà un lien !
Et voici l'autre !
:kiss:
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Merci ! je viens de voir ton post, je lirais tout ca à tête reposée ;)

Je pense à ce que je vous ai ecrit sur le post, ben c'est pas facile de raconter son histoire par ecrit, il manque forcement des choses [-(

Je reviens lire tout ca dès qu'un peu de temps me tendra les bras :kiss:
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Je viens quand même, par respect pour les personnes m'ayant soutenues, vous donner des nouvelles.

J'ai eu mon diplôme, j'exerce, je vais beaucoup beaucoup mieux !
J'ai réellement l'impression d'avancer, que tout cela est derrière moi.
Je vais au boulot avec motivation, je croque la vie dès que j'en ai l'occasion.

Je suis toujours suivie, je suis en sevrage niveau traitement, je pense à un bébé, et un petit nid bien douillet.

2 choses me restent à faire : arrêter de fumer, et perdre un peu de poids.

Camillia, Vertfushia, Prune, j'espere que vous allez bien.
Et MErci Merci merci à celles qui m'ont soutenues, et ecrit un petit mot.
Je repense à un MP que j'avais recu, et pas répondu...
Je suis désolée de ne pas avoir donner de nouvelles, mais j'etais mal, et pas l'envie de ressasser. Je m'en suis voulu, mais aujourd'hui je répare.

Voilà. Je ne veux plus faire remonter ce post qui pour moi appartient au passé.
B I U