C'est vrai Justdontknow que le dessin des courbes est extrêmement agréable. J'ai beaucoup dessiné fut un temps, notamment autour du corps gros, et je pense que ça a été une première étape pour moi avant de pouvoir me réapproprier mon expérience corporelle, d'autant plus que je trouve au dessin (et l'écriture) une dimension sensorielle que j'aime énormément.
En tout cas n'hésite pas à venir partager ici si tu as l'occasion de le découvrir.
J'ai pu emprunter cet ouvrage à la bibliothèque et j'ai trouvé certaines choses assez intéressantes. C'est un document sociologique. J'ai lu essentiellement des passages car tout le propos ne m'intéressait pas.
En ce moment je me pose beaucoup de questions sur l'appropriation collective du discours médicalisé de l'obésité et de ses effets individuels (c'est à dire sur moi :D ) et je trouve qu'il y a des choses à ce sujet dans ce bouquin qui donnent envie d'aller plus loin. D'ailleurs, ça m'a permis aussi de découvrir d'autres auteurs qui réfléchissent plus ou moins directement à ces questions. Ça me prend du temps de trier et tricoter tout ça, donc je ne sais pas forcément trop quoi vous en dire encore sans faire un méga pavé de citations.
En tout cas ça fait du bien de lire un regard différent sur le discours médicalisé de l'obésité, plus axé sur sa fonction sociale que sur la question somatique. Sur ce forum, des choses sont remises en perspective dans leur lien avec l'obésité (les gens gros n'ont pas forcément des TCA, ne sont pas forcément sédentaires, ne sont pas forcément célibataires, le sport/le mouvement comme plaisir et non forcément comme contrainte ou contrôle, l'acceptation et le bien-être ne passent pas forcément par la transformation de son apparence et la recherche de son optimisation permanente, etc), je ressens une certaine ambiguïté concernant ce lien entre santé et obésité, en tout cas, pas forcément une réflexion plus décalée comme sur d'autres sujets (mais je veux bien croire que c'est un effet de ma disposition à cet égard et pas forcément une réalité partagée). En général on peut lire qu'être gros ne veut pas dire être en mauvaise santé, mais la santé semble le facteur d'incitation au contrôle du poids dont on se décale le moins.
Plus globalement, je parle moins de la pertinence des arguments liant santé et obésité, mais je me questionne beaucoup sur la fonction de ce discours car j'ai l'impression qu'il y a plusieurs niveaux à cette réalité de l'impact de l'obésité sur la santé et qu'il n'y a pas que la dimension médicale. Il y a quelque chose qui s'est très fortement intériorisé, on se doit maintenant d'être en bonne santé, d'être l'acteur qui contrôle ça, et on se doit même de critiquer et de ramener sur le droit chemin ceux qui s'en écarteraient selon nous. Les effets de contamination de ces discours sont vraiment très présents et sont presque intouchables par rapport aux autres discours concernant l'obésité j'ai l'impression.
J'ai trouvé matière à réflexion dans certains passages, j'essaierai de revenir en parler.