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Messieurs, pour ou contre la réalisation de vos FANTASMES ?

Y
53 ans 115
Peu d'enquêtes d'opinion s'intéressent aux pratiques sexuelles des Français, encore moins à leurs fantasmes sexuels. Et pourtant, sexologues et psychologues en conviennent : le fantasme est un moteur important des  
relations sexuelles. Mais on a vite fait d'enclencher un débat fondamental : un fantasme doit-il le rester afin de ne pas décevoir celui qui le réalise? Ou au contraire doit-il être réalisé pour favoriser l'épanouissement des individus? Qu'est ce qui fait aujourd'hui fantasmer les Français ? Et le fait de le réaliser tue-t-il le fantasme ou au contraire génère-t-il une activité fantasmatique plus importante ? Par ailleurs, le fait de se déclarer sympathisant d'un partie de gauche ou de droite, ou écologiste, à-t-il à voir avec un certain type de fantasme !

Faire ou ne pas faire ? Telle est la première question. Les hommes sont sur ce point sans ambiguïté : 60% estiment qu' il faut réaliser certains fantasmes sexuels " pour avoir une vie sexuelle épanouie " alors que seuls 26% jugent au contraire que " les fantasmes sont faits pour ne pas être réalisés ". Quel que soit l'âge, la profession ou la sympathie politique, le passage à l'acte est valorisé. Les jeunes hommes se montrent toutefois plus enthousiastes que leurs aînés.


Dans le même temps, si 47% des hommes interrogés déclarent avoir réalisé un de leur fantasme, 41% ne l'ont pas fait. On n'en déduira pas que 13% des hommes (la différences entre ceux qui jugent qu'il faut réaliser ses fantasmes et ceux qui déclarent les avoir réalisés) sont des frustrés. Car pour certains, il est peut-être affaire de temps, les jeunes notamment (seuls 48% ont déjà réalisé un de leurs fantasmes), pour d'autres, l'écart entre le rêve et la réalité est ténu (les 35-49 ans). Et pour d'autres encore. il est peut-être déjà trop tard : seuls 28% des plus de 65 ans ont déjà réalisé un de leur fantasme.


Trop tard car comme le révèle cette enquête, l'activité fantasmatique est plus forte chez les jeunes que chez les plus âgés. Dans une liste de 24 fantasmes sexuels pour lesquels a été demandé aux hommes s'ils faisaient ou non partie des leurs, on constate que les écarts entre les 18-34 ans et les 65 ans et plus sont très importants. Ils oscillent entre 20 et 40 points selon les fantasmes, et culminent dans le fantasme de relation sexuelle à trois (2 femmes et 1 homme). Seuls deux fantasmes échappent à cette règle : " faire l'amour avec une jeune vierge effarouchée " et " être dominé par une femme et devenir le jouet de ses désirs ". On peut voir dans le fantasme de la relation à 3 un besoin de réassurance ou un narcissisme plus marqué chez les plus jeunes. Quand aux deux autres fantasmes, qui d'ailleurs séduisent peu d'hommes en général (respectivement 16% et 12%), on peut penser que la faible expérience des plus jeunes ne les encourage pas à se tourner vers de jeunes femmes - d'ailleurs, 51% avouent avoir pour fantasme l'initiation au sexe par une femme experte, pour 19% des plus de 65 ans. Quant à la domination par une femme experte, elle séduit les plus jeunes comme les plus âgés.


Au delà de ces écarts, comment expliquer les différences ? Deux hypothèses : le fait de réaliser ses propres fantasmes - les plus âgés ont eu plus de temps pour cela - limiterait l'appétit fantasmatique ou alors, plus simplement, les âges de la vie correspondraient à une libido plus ou moins active.

Les hommes qui déclarent être déjà passés à l'acte ont plus de fantasmes que les autres, à de rares exception près. Passer à l'acte ne tue pas le fantasme, bien au contraire. Mais le fait que les écarts soient plus ou moins grands selon les fantasmes ne permet pas d'en tirer un enseignement exclusif. Les fantasmes ont aussi à voir avec la libido, la libido avec des relations sexuelles fréquentes, et au total les plus âgés, chez qui l'acte sexuel se fait plus rare, voient en même temps que leur libido leurs fantasmes s'envoler.


Mais qu'est ce qui fait fantasmer les hommes aujourd'hui? A l'heure où la presse féminine et masculine s'enflamme pour la nouvelle libération sexuelle, où le climat économique, paraît-il, produirait ses effets jusque dans l'appétit sexuel des Français, on constate que le fantasme le plus répandu est, comment dire, presque banal. C'est le fait de " faire l'amour dans la nature " qui fait le plus fantasmer les hommes aujourd'hui : 53%.Même s'il est ici question de fantasme et non pas de pratique, on peut penser que la tendance écolo-retour-vers-la-nature y est peut-être pour quelque chose. Les contraintes économiques étant de moins en moins fortes, on aspirerait ainsi à se libérer des contraintes sociales pour mieux retrouver la liberté, la nature et une forme de sexualité originelle.


Originelle certes mais rien de très original dans cela. Car lorsqu'on analyse la liste des autres fantasmes sexuels des hommes, on constate que juste après (cité par 37% des hommes), figure l'initiation au sexe " par une femme experte sans tabou ", puis le trio entre un hommes et deux femmes (36%), une maîtresse exotique (34%), " faire l'amour avec une inconnue de passage sans se parler et sans se revoir ensuite " (29%). Puis dans une deuxième série (mais cité par un homme sur cinq), les relations sexuelles dans les lieux publics (au bureau, dans un ascenseur, dans un lieu public), et bien loin derrière des fantasmes surs lesquels la presse s'arrête souvent lorsqu'on évoque les pratiques sexuelles. Homosexualité, exhibitionnisme, partouze, échangisme. Hypocrisie, crainte d'avouer certains fantasmes que d'autres jugeraient tabou, ou tout simplement effet grossissant des médias qui insistent sur des pratiques finalement moins répandues qu'il n'y paraît ? Quoi qu'il en soit, la hiérarchie des réponses diffère peu qu'on soit jeune ou plus âgé.


Et la politique dans tout ça? On sait que les valeurs idéologiques ont une incidence prépondérante dans les jugements, attitudes et comportement politiques des Français. On sait que la sympathie partisane constitue un bon indicateur synthétique de ces valeurs. Alors peut-on déduire des fantasmes sexuels des sympathisants de gauche, de droite et écologistes les valeurs qui les animent ?


L'analyse des réponses des hommes de gauche (PS et PC) et de droite (UDF, RPR) ne révèle rien de particulier. Tout au plus constate-t-on que les sympathisants de droite (28%) sont plus nombreux que ceux de gauche (18%) à rêver de faire l'amour au bureau. Mais on ne se risquera pas à faire l'hypothèse que les sympathisants de gauche, notamment ceux du PC dont la composante ouvrière est plus forte - en rêvent moins car ils sont moins nombreux à travailler dans un bureau. Tout simplement.


En revanche, les sympathisants écologistes ont un profil bien particulier. Ils ont souvent plus de fantasmes que les autres. C'est particulièrement vrai - et presque naturel - pour le fait de " faire l'amour dans la nature " (65% pour 54% à gauche et à droite), mais aussi pour l'initiation au sexe " par une femme experte et sans tabou " (57% pour 35% à gauche et 38% à droite), " un trio deux femmes et un homme " (52% pour 38% à gauche et 36% à droite), " un harem de femmes prêtes à assouvir tous vos désirs " (48% pour 27% et 25%), faire l'amour dans un ascenseur (48% pour 21% et 16%), dans un avion (39% pour 21% et 18%) ou dans un lieu public (35% pour 15% et 21%). Dignes héritiers de leurs aînés du Larzac et des communautés hippies, animés par des valeurs de partage, d'échange et de libération sexuelle issues de mai 68 ou tout simplement plus jeunes, il reste que les écologistes se distinguent largement des autres électeurs.


8) :lol: :D A vos commentaires messieurs
54 ans 14
quel fleuve de statistiques. Dire que statistiquement 53 % des stats sont fausses :P et sans doute davantage en ce qui concerne les fantasmes qui sont, par nature assez "secrets" ...
Ceci-dit un fantasme réalisé n'est-il plus, comme on le dit , un fantasme ? Pas si sûr, si on désire qu'il se reproduise et qu'on l'attend avec autant d'impatience, qu'avant cette "première fois".
Un fantasme réalisé entraine-t-il un autre fantasme et par la même une escalade ?
Aurait-on un capital "fantasmes" en nous.
Y-a-t-il vraiment des gens sans fantasmes, comme beaucoup le prétendent pour eux mêmes ?

Moi, je crois qu'à partir du moment où ce n'est pas répréhensible, que cela ne fait de mal à personne, qu'il faut chercher à les réaliser sans hésiter, et les revivre tant que l'on y trouve du plaisir.
Un fantasme ne se réalisant que rarement dans la solitude ...la difficulté me parait, davantage être le partage en "communion" de celui-ci ...un bon compromis étant "chacun son fantasme, chacun son tour".
Vaste sujet !
B I U


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