C
Un point de vue intéressant ce sujet :
https://www.facebook.c...359&type=1&fref=nf&pnref=story
Pour ceux qui n'ont pas F..b..k :
BON. 50 Shades Of Grey. Je vois les affiches partout et sincèrement, ça me donne envie de vomir. Parce que je vois des jeunes filles rougir et rire en voyant ces affiches, je les entends parler le livre dans les mains dans le métro, à quel point elles ont hâte de voir ce film, qu’elles aussi un jour espèrent trouver leur Christian Grey. Et c’est terrifiant. Pourquoi ? Parce que toutes ces personnes ne voient pas à quel point elles sont aveuglées. Elles ne se rendent même pas compte de la violence de ces livres, à quel point ils sont problématiques.
On m’a dit « mais Gaëlle, c’est pas de la violence, c’est du sadomasochisme, c’est normal ! Et puis, franchement, c’était une fan fiction de Twilight à la base, faut pas t’attendre à autre chose». Premièrement, j’ai lu des MILLIERS de fan fictions depuis mes 15 ou 16 ans, ça n’a rien du tout à voir là dedans. Come and fight me. Deuxièmement, non. Ce qui est décrit dans les livres est bien loin d’une relation sadomasochiste saine et consensuelle, où le confort est primordial. Parce que c’est là la première chose que l’on t’apprend dans la communauté sadomasochiste : le consentement. Et dans ces livres, ce concept est entièrement ignoré. Ana ne dit pas non ouvertement mais son consentement est biaisé dès le début. Christian lui offre des cadeaux honteusement chers alors qu’ils ne se connaissent que depuis quelques jours (des livres, première édition, de la lingerie, un ordinateur, une voiture…), afin de l’impressionner et gagner ses faveurs. Il lui propose de l’employer 10 minutes après leur rencontre. Oui, il l’a met en garde contre lui, mais continue de la harceler. Ce qui, bizarrement, joue en sa faveur.
Niveau harcèlement, on remarquera aussi qu’il traque son téléphone, sans lui en demander l’autorisation, alors qu’il ne la connait que depuis 10 jours, ce qui est tout bonnement illégal. Il la déshabille alors qu’elle est saoule et quasi inconsciente. Il sait où elle vit sans lui avoir jamais demandé. Il pète un câble quand elle veut sortir les cheveux mouillés et il la force à manger, même quand elle est trop stressée et que ça lui coupe l’appétit, et tout ça est présenté comme de l’inquiétude de la part de Christian. Non. Il veut la contrôler, c’est tout. Il lui offre à boire avant de lui montrer le contrat. Contrat qui, soit dit en passant, elle ne lit même pas avant de signer, et lui n’insiste pas. « It means you cannot disclose anything about us. Anything, to anyone. » Ana, il te dit clairement que ce qu’il prévoit de te faire est tellement horrible qu’il est obligé de te faire signer un contrat qui t’interdit d’en parler à qui que ce soit pour couvrir ses arrières. Et toi tu hausses les épaules et signes ? Pourquoi ? Parce qu’il est beau et riche ? Parce qu’il t’a donné un ultimatum et que c’est soit le contrat, soit rien du tout ? C’est totalement ridicule et inconscient.
Et tout ça se passe avant que la vraie « relation » ne commence. Il ne la connait pas, ne cherche même pas vraiment à la connaitre, mais décide tout de même qu’il veut sa soumission et la fait obéir à ses ordres dès le premier jour. Et notre société trouve ça romantique ? Jetons un coup d’œil à quelques extraits.
Après qu’Ana a bu à une soirée, avec des amis proches : “He cares enough to come and rescue me. He’s not a dark knight at all, but a white knight in shining, dazzling armor – a classic romantic hero.” Non. Il a traqué son téléphone et s’est pointé à une soirée à laquelle il n’était pas invité, et a ramené Ana dans sa chambre d’hôtel en lui laissant à peine le temps de prévenir sa meilleure amies de où elle allait.
Un peu après, il la menace et lui interdit de boire comme ça à l’avenir : “If you were mine, you wouldn’t be able to sit down for a week. // Part of me would like to be his anyway.” Tout va bien, relation entièrement normale pour un mec que tu as rencontré il y a une semaine. Ana, tu n’es pas une propriété. Tu ne peux pas être « à lui ». Tu n’es pas censée trouver excitant le fait qu’il te menace physiquement pour être sortie avec des amis.
Ou alors, « “I’d never do anything I didn’t want to do.” And as I say the words, I don’t quite feel their conviction because I’d probably do anything for this man. » Elle est consciente qu’elle est en train de perdre sa volonté et son indépendance pour lui, mais c’est pas grave voyons, il est beau et riche.
Quand Ana rentre pour la première fois dans la Chambre Rouge de la Douleur, elle pense “it makes the room kind of soft and romantic”. Moi je vois un lit immense en cuir rouge, des martinets, fouets, cannes, des anneaux au plafond et tout un tas d’autres sex toys qui ont l’air plus barbare les uns que les autres, ma première pensée n’est pas « oh que c’est romantique ».
Quand Christian apprend qu’elle est vierge : “I knew you were inexperienced, but a virgin! I just don’t understand, you’re 21, nearly 22. We’re going to rectify the situation right now.” L’âge n’a rien à voir avec la virginité. Tu peux avoir tes premières relations à 15, 20 ou 30 ans, ou jamais, et ça ne fait pas de toi une « situation » à laquelle il faut « remédier ». C’est un choix qui ne concerne personne d’autre que soi-même.
Quand Ana lui demande s’il va lui « faire l’amour », lui qui normalement ne fait que « baiser », il lui répond : « it’s a means to an end ». Clairement, il lui dit qu’il va coucher avec elle une première fois et que ça va pas trop être hardcore, mais uniquement parce qu’au final c’est que ça qu’il veut et qu’il faut bien y passer.
Quand Ana hésite, il lui dit : “I know you want me.” C’est LA phrase que 90% des victimes de viol ont entendu par leur agresseur. Il n’y a aucun romantisme là dedans.
D’autres petites citations qui n’ont même pas besoin de commentaire :
“He likes to hurt women. The thought depresses me.”
“Stalker. But somehow, because it’s him, I don’t mind.”
“I’m used to getting my own way Anastasia. I will with you too.”
“This is not a man I want to cross…. Ever.”
“He’d probably like to beat the seven shits out of me. The thought is depressing.”
“He’s dangerous to my health, because I’m going to say yes. To anything.”
Ou alors, tiens, une petite collection de termes utilisés dans les bouquins pour décrire Christian :
Control freak. Commanding. Autocratic. Cold. Dangerous. Intimidating. Driven. Angry. Controlling. Arrogant. Scary. Distant. Monster. Unnerving. Forceful. Unsettling. Dictatorial. Domineering. Threatening. Stalker. Overbearing. Sardonic. Dark. Unfair. Cryptic. Antagonizing. Difficult. Complicated. Abusive. Manipulative. Jealous.
Y’a pas de doute c’est vraiment l’homme de rêve. Et c’est sans parler du fait qu’il n’a que des grandes blondes au corps parfait comme employées, ou son obsession pour les queues de cheval parce que ça donne un air « très jeune » à Ana, ou sa colère quand on lui demande s’il est gay. Tendances pédophiles et homophobes en plus de tout le reste ? Un vrai héro romantique, clairement.
Et j’ai pas encore parlé du contenu soi-disant érotique des bouquins, qui est complètement irréaliste. La pression que ça doit mettre sur des jeunes gens qui lisent ça, les attentes que ça crée… PERSONNE n’est aussi doué qu’Ana la première fois lorsqu’elle lui taille un pipe. A moins qu’elle ait une maladie rare et n’ait pas de gag reflex, ou qu’elle ait utilisé le truc du pouce sans que le lecteur ne le sache, c’est impossible de faire ce qu’elle fait. Et encore moins d’avaler sans être le moins du monde surprise ou même de cracher un peu. La faire jouir uniquement en lui touchant les tétons ? Bien sûûûûr. Et lui, avoir érection sur érection, sérieusement ? Christian, tu as un problème, va voir un médecin. Ou alors arrêtes d’abuser du viagra. Et puis, c’est pas mal de mettre dans la tête des lecteurs aussi qu’ignorer et continuer sur ta lancée lorsque ton partenaire te supplie d’arrêter est érotique. Elle n’a peut-être pas utilisé le bon mot, mais c’est parce qu’elle en était tout simplement incapable.
On peut aussi parler des menaces qu’il lui fait constamment, mentales et physiques, comment selon lui c’est à elle de l’arrêter quand il va trop loin physiquement parce qu’il est « incapable de se contrôler » et qu’il espère qu’elle lui pardonnera toujours ses abus, qu’il lui rappelle qu’il a les moyens de la retrouver n’importe où si jamais elle veut s’enfuir, comment il prétend l’introduire au monde du sadomasochisme alors qu’il ne recherche que son propre plaisir et ne la conforte même pas après avoir fini, la laissant désespérée et perdue (rappel que le vrai sadomasochisme est censé être aussi excitant pour le soumis que pour le dominant, mais que ça peut aussi être émotionnellement épuisant et traumatisant si le soumis n’est pas correctement pris en charge après la relation sexuelle), de la colère noire dans laquelle il entre lorsqu’il apprend qu’elle est enceinte et la façon pas subtile du tout avec laquelle il l’encourage à avorter alors qu’elle ne veut pas, etc etc…
Le fait que tellement de gens voient ces livre comme romantiques et érotiques prouve que notre société a un réel problème, et à quel point la culture du viol est ancrée dans nos vies, si profondément qu’une grande majorité ne remarque même pas les horreurs contenues dans ces livres. C’est considéré comme érotique et normal, et un plaisir coupable, puisque tous les abus perpétrés au cours des livres ne sont pas si graves, voyons, à la fin ils sont mariés avec deux enfants, c’est trop chou ! Non, non et non, ça n’est rien de tout ça. 50 Shades of Grey normalise et romantise les relations abusives et le viol, camoufle le tout sous le tampon « sadomasochisme », ce qui décrédibilise toute cette communauté que peu comprennent et qui prône le consentement et la sécurité.
Vous voulez vous faire une opinion, vous voulez voir le film « pour rire » comme je l’ai entendu (quoique va falloir m’expliquer ce que vous trouvez drôle), ok, d’accord, téléchargez le illégalement (et venez pas me dire que vous ne l’avez jamais fait). N’allez pas au cinéma, n’achetez pas les livres. En ce faisant, vous perpétuez le problème et donnez de l’argent à cette industrie qui en profite. Le film en France va être interdit au moins de 12 ans, parce qu’ils savent qu’une bonne partie des lecteurs étaient des jeunes filles et qu'ils veulent faire le plus de profits possible. Vous croyez vraiment qu’aussi jeunes on peut comprendre tout ça ? Non. Le fait qu’il sorte en même temps que la Saint Valentin, histoire de renforcer encore plus le côté qui se veut romantique ? A vomir.
PS : hmmm désolée Papa Maman de parler de sadomasochisme et de pipe comme ça, mais eh, c’était important.
https://www.facebook.c...359&type=1&fref=nf&pnref=story
Pour ceux qui n'ont pas F..b..k :
BON. 50 Shades Of Grey. Je vois les affiches partout et sincèrement, ça me donne envie de vomir. Parce que je vois des jeunes filles rougir et rire en voyant ces affiches, je les entends parler le livre dans les mains dans le métro, à quel point elles ont hâte de voir ce film, qu’elles aussi un jour espèrent trouver leur Christian Grey. Et c’est terrifiant. Pourquoi ? Parce que toutes ces personnes ne voient pas à quel point elles sont aveuglées. Elles ne se rendent même pas compte de la violence de ces livres, à quel point ils sont problématiques.
On m’a dit « mais Gaëlle, c’est pas de la violence, c’est du sadomasochisme, c’est normal ! Et puis, franchement, c’était une fan fiction de Twilight à la base, faut pas t’attendre à autre chose». Premièrement, j’ai lu des MILLIERS de fan fictions depuis mes 15 ou 16 ans, ça n’a rien du tout à voir là dedans. Come and fight me. Deuxièmement, non. Ce qui est décrit dans les livres est bien loin d’une relation sadomasochiste saine et consensuelle, où le confort est primordial. Parce que c’est là la première chose que l’on t’apprend dans la communauté sadomasochiste : le consentement. Et dans ces livres, ce concept est entièrement ignoré. Ana ne dit pas non ouvertement mais son consentement est biaisé dès le début. Christian lui offre des cadeaux honteusement chers alors qu’ils ne se connaissent que depuis quelques jours (des livres, première édition, de la lingerie, un ordinateur, une voiture…), afin de l’impressionner et gagner ses faveurs. Il lui propose de l’employer 10 minutes après leur rencontre. Oui, il l’a met en garde contre lui, mais continue de la harceler. Ce qui, bizarrement, joue en sa faveur.
Niveau harcèlement, on remarquera aussi qu’il traque son téléphone, sans lui en demander l’autorisation, alors qu’il ne la connait que depuis 10 jours, ce qui est tout bonnement illégal. Il la déshabille alors qu’elle est saoule et quasi inconsciente. Il sait où elle vit sans lui avoir jamais demandé. Il pète un câble quand elle veut sortir les cheveux mouillés et il la force à manger, même quand elle est trop stressée et que ça lui coupe l’appétit, et tout ça est présenté comme de l’inquiétude de la part de Christian. Non. Il veut la contrôler, c’est tout. Il lui offre à boire avant de lui montrer le contrat. Contrat qui, soit dit en passant, elle ne lit même pas avant de signer, et lui n’insiste pas. « It means you cannot disclose anything about us. Anything, to anyone. » Ana, il te dit clairement que ce qu’il prévoit de te faire est tellement horrible qu’il est obligé de te faire signer un contrat qui t’interdit d’en parler à qui que ce soit pour couvrir ses arrières. Et toi tu hausses les épaules et signes ? Pourquoi ? Parce qu’il est beau et riche ? Parce qu’il t’a donné un ultimatum et que c’est soit le contrat, soit rien du tout ? C’est totalement ridicule et inconscient.
Et tout ça se passe avant que la vraie « relation » ne commence. Il ne la connait pas, ne cherche même pas vraiment à la connaitre, mais décide tout de même qu’il veut sa soumission et la fait obéir à ses ordres dès le premier jour. Et notre société trouve ça romantique ? Jetons un coup d’œil à quelques extraits.
Après qu’Ana a bu à une soirée, avec des amis proches : “He cares enough to come and rescue me. He’s not a dark knight at all, but a white knight in shining, dazzling armor – a classic romantic hero.” Non. Il a traqué son téléphone et s’est pointé à une soirée à laquelle il n’était pas invité, et a ramené Ana dans sa chambre d’hôtel en lui laissant à peine le temps de prévenir sa meilleure amies de où elle allait.
Un peu après, il la menace et lui interdit de boire comme ça à l’avenir : “If you were mine, you wouldn’t be able to sit down for a week. // Part of me would like to be his anyway.” Tout va bien, relation entièrement normale pour un mec que tu as rencontré il y a une semaine. Ana, tu n’es pas une propriété. Tu ne peux pas être « à lui ». Tu n’es pas censée trouver excitant le fait qu’il te menace physiquement pour être sortie avec des amis.
Ou alors, « “I’d never do anything I didn’t want to do.” And as I say the words, I don’t quite feel their conviction because I’d probably do anything for this man. » Elle est consciente qu’elle est en train de perdre sa volonté et son indépendance pour lui, mais c’est pas grave voyons, il est beau et riche.
Quand Ana rentre pour la première fois dans la Chambre Rouge de la Douleur, elle pense “it makes the room kind of soft and romantic”. Moi je vois un lit immense en cuir rouge, des martinets, fouets, cannes, des anneaux au plafond et tout un tas d’autres sex toys qui ont l’air plus barbare les uns que les autres, ma première pensée n’est pas « oh que c’est romantique ».
Quand Christian apprend qu’elle est vierge : “I knew you were inexperienced, but a virgin! I just don’t understand, you’re 21, nearly 22. We’re going to rectify the situation right now.” L’âge n’a rien à voir avec la virginité. Tu peux avoir tes premières relations à 15, 20 ou 30 ans, ou jamais, et ça ne fait pas de toi une « situation » à laquelle il faut « remédier ». C’est un choix qui ne concerne personne d’autre que soi-même.
Quand Ana lui demande s’il va lui « faire l’amour », lui qui normalement ne fait que « baiser », il lui répond : « it’s a means to an end ». Clairement, il lui dit qu’il va coucher avec elle une première fois et que ça va pas trop être hardcore, mais uniquement parce qu’au final c’est que ça qu’il veut et qu’il faut bien y passer.
Quand Ana hésite, il lui dit : “I know you want me.” C’est LA phrase que 90% des victimes de viol ont entendu par leur agresseur. Il n’y a aucun romantisme là dedans.
D’autres petites citations qui n’ont même pas besoin de commentaire :
“He likes to hurt women. The thought depresses me.”
“Stalker. But somehow, because it’s him, I don’t mind.”
“I’m used to getting my own way Anastasia. I will with you too.”
“This is not a man I want to cross…. Ever.”
“He’d probably like to beat the seven shits out of me. The thought is depressing.”
“He’s dangerous to my health, because I’m going to say yes. To anything.”
Ou alors, tiens, une petite collection de termes utilisés dans les bouquins pour décrire Christian :
Control freak. Commanding. Autocratic. Cold. Dangerous. Intimidating. Driven. Angry. Controlling. Arrogant. Scary. Distant. Monster. Unnerving. Forceful. Unsettling. Dictatorial. Domineering. Threatening. Stalker. Overbearing. Sardonic. Dark. Unfair. Cryptic. Antagonizing. Difficult. Complicated. Abusive. Manipulative. Jealous.
Y’a pas de doute c’est vraiment l’homme de rêve. Et c’est sans parler du fait qu’il n’a que des grandes blondes au corps parfait comme employées, ou son obsession pour les queues de cheval parce que ça donne un air « très jeune » à Ana, ou sa colère quand on lui demande s’il est gay. Tendances pédophiles et homophobes en plus de tout le reste ? Un vrai héro romantique, clairement.
Et j’ai pas encore parlé du contenu soi-disant érotique des bouquins, qui est complètement irréaliste. La pression que ça doit mettre sur des jeunes gens qui lisent ça, les attentes que ça crée… PERSONNE n’est aussi doué qu’Ana la première fois lorsqu’elle lui taille un pipe. A moins qu’elle ait une maladie rare et n’ait pas de gag reflex, ou qu’elle ait utilisé le truc du pouce sans que le lecteur ne le sache, c’est impossible de faire ce qu’elle fait. Et encore moins d’avaler sans être le moins du monde surprise ou même de cracher un peu. La faire jouir uniquement en lui touchant les tétons ? Bien sûûûûr. Et lui, avoir érection sur érection, sérieusement ? Christian, tu as un problème, va voir un médecin. Ou alors arrêtes d’abuser du viagra. Et puis, c’est pas mal de mettre dans la tête des lecteurs aussi qu’ignorer et continuer sur ta lancée lorsque ton partenaire te supplie d’arrêter est érotique. Elle n’a peut-être pas utilisé le bon mot, mais c’est parce qu’elle en était tout simplement incapable.
On peut aussi parler des menaces qu’il lui fait constamment, mentales et physiques, comment selon lui c’est à elle de l’arrêter quand il va trop loin physiquement parce qu’il est « incapable de se contrôler » et qu’il espère qu’elle lui pardonnera toujours ses abus, qu’il lui rappelle qu’il a les moyens de la retrouver n’importe où si jamais elle veut s’enfuir, comment il prétend l’introduire au monde du sadomasochisme alors qu’il ne recherche que son propre plaisir et ne la conforte même pas après avoir fini, la laissant désespérée et perdue (rappel que le vrai sadomasochisme est censé être aussi excitant pour le soumis que pour le dominant, mais que ça peut aussi être émotionnellement épuisant et traumatisant si le soumis n’est pas correctement pris en charge après la relation sexuelle), de la colère noire dans laquelle il entre lorsqu’il apprend qu’elle est enceinte et la façon pas subtile du tout avec laquelle il l’encourage à avorter alors qu’elle ne veut pas, etc etc…
Le fait que tellement de gens voient ces livre comme romantiques et érotiques prouve que notre société a un réel problème, et à quel point la culture du viol est ancrée dans nos vies, si profondément qu’une grande majorité ne remarque même pas les horreurs contenues dans ces livres. C’est considéré comme érotique et normal, et un plaisir coupable, puisque tous les abus perpétrés au cours des livres ne sont pas si graves, voyons, à la fin ils sont mariés avec deux enfants, c’est trop chou ! Non, non et non, ça n’est rien de tout ça. 50 Shades of Grey normalise et romantise les relations abusives et le viol, camoufle le tout sous le tampon « sadomasochisme », ce qui décrédibilise toute cette communauté que peu comprennent et qui prône le consentement et la sécurité.
Vous voulez vous faire une opinion, vous voulez voir le film « pour rire » comme je l’ai entendu (quoique va falloir m’expliquer ce que vous trouvez drôle), ok, d’accord, téléchargez le illégalement (et venez pas me dire que vous ne l’avez jamais fait). N’allez pas au cinéma, n’achetez pas les livres. En ce faisant, vous perpétuez le problème et donnez de l’argent à cette industrie qui en profite. Le film en France va être interdit au moins de 12 ans, parce qu’ils savent qu’une bonne partie des lecteurs étaient des jeunes filles et qu'ils veulent faire le plus de profits possible. Vous croyez vraiment qu’aussi jeunes on peut comprendre tout ça ? Non. Le fait qu’il sorte en même temps que la Saint Valentin, histoire de renforcer encore plus le côté qui se veut romantique ? A vomir.
PS : hmmm désolée Papa Maman de parler de sadomasochisme et de pipe comme ça, mais eh, c’était important.