50 nuances de Grey...

milinethepooh a écrit:
C'est loin d'être le problème de ce film,le problème,c'est l'absence de consentement à cette relation,il ne lui demande jamais son avis. Il lui fait du chantage à la rupture pour lui faire accepter ce style de vie. Le mec contrôle la relation à 100% et décide de tout. Si une nana venait raconter ça sur le forum,beaucoup lui diraient de décamper parce que c'est une relation abusive.

C'est justement à ce niveau là que je ne comprends plus.
Comment peut-t-on se dire féministe et trouver que ce genre de film/livre est "normal" ?

Attention, je ne juge pas, je m'interroge.

Mais les filles, c'est un film! un fantasme, un rêve, un délire fictif, quoi.

Si cette fille existait, j'aurais de la peine pour elle, mais les fantasmes sont souvent malsains et du moment qu'ils restent des fantasmes, je vois pas en quoi on devrait "rectifier les fantasmes des gens". Ca me paraît même dangereux.

Oui mais on lit souvent que certains aiment réaliser leurs fantasmes (qui à mon avis doivent rester imaginaires)

Salammbo a écrit:
Ca peut arriver,malheureusement. Je me rappelle d'une affaire de tournante il y a quelques années où la plupart des agresseurs étaient mineurs. Ils se sont défendus(ou leurs avocats l'ont fait) en disant que dans les pornos,il n'était pas rare de voir des scènes où une jeune fille se faisait "prendre" de force par plusieurs mecs les uns après les autres et elle adorait ça. Les agresseurs ne se rendaient pas compte de la gravité des faits reprochés. Le porno hétéro est destiné aux hommes pour le plaisir des hommes. Rien d'étonnant que certains jeunes mal ou non éduqués s'imaginent que c'est la vraie vie.

146133 a écrit:
J'ai acheté un mini rasoir qui était vendu avec des pochoirs pour faire des formes, dont un coeur, un éclair, et un trou de serrure. :mrgreen:


MaudK a écrit:
Me souviens aussi de tout une partie (je sais plus de quel volume) qui décrit leur séparation, à son initiative à elle si je ne me trompe pas. Séparation qu'il vit très mal.
De ses perpétuelles inquiétudes quant à la sécurité de ses dominées (l'histoire des voitures), ou encore de ses attentions envers une de ses "ex" qui est au plus mal et devient un danger pour elle et son entourage...

Bref, tout ça pour dire que d'une part on n'a pas tous la même interprétation d'un livre, d'un film.
Et aussi qu'on peut avoir un fond féministe, tenir plus que tout à sa liberté, et pour autant ne pas avoir été choqué par cette histoire tout simplement sans doute parce qu'on sait que ça reste une fiction.

Des pochoirs pour minous....
Et la fibre artistique alors?
:D

Je suis d'accord avec Grognonne ce n'est qu'un livre ou un film chacun l'interprète comme il veut. Après la nana si vraiment elle aimait pas ça elle ne serait pas revenue vers lui et puis elle a quand même l'air de prendre son pied dans les bouquins. :?

Il existe toujours des imbéciles qui réalisent les c*nneries des films (par exemple, un abruti avait mis en oeuvre "orange mécanique" et commis des atrocités, idem pour "scream"...).
C'est la faute du film ? Bien sûr que non.

Ça me semble compliqué d'interdire les films malsains, parce que je peux brûler la moitié de ma collection de DVD.

Honnêtement, combien de films il reste dans vos bibliothèques si on empêche le malsain ? Punaise la censure de folie, l'art c'est l'art, pas un programme politique quoi!

J'enseigne Baudelaire à mes élèves, si l'un d'entre eux se lance dans le meurtre après, je considère pas que c'est la faute à Charles hein... C'est malsain, je voterai pas pour les "Fleurs du Mal" en tant que programme politique, mais c'en est pas un donc...

On a aussi étudié les "Liaisons dangereuses", à un moment Cécile "couche" avec Valmont, mais elle dit clairement non et lui continue. C'est érotisé dans le roman et elle finit par aimer ça. Les élèves m'ont demandé quoi penser de ce passage : bah c'est simple, dans la vraie vie, à l'époque actuelle, c'est un viol, au 18ème dans une fiction, c'est présenté comme érotique, c'est un fantasme, point. Je peux continuer sur "Dom Juan", ou "Le parfum" et la fascination du meurtre... Faut leur faire étudier Oui-Oui pour qu'ils deviennent tout gentils ?

Je signale les gamins fans de Stephen King aussi ? on sait jamais, ils prennent leur pied à lire des horreurs quand même :roll:

L'art, ça sert à la catharsis, c'est-à-dire à se purger de nos émotions refoulées, interdites, comme les rêves. Je n'ose pas imaginer un monde sans cette sous-pape de sécurité qu'est la fiction. Les pulsions refrénées, le jour où elles sortent...

La bien-pensance et la liberté d'expression, débat d'actualité jusque dans 50 nuances de grey...

=D>

Enfin,vu le succès des livres et du film et comment les gens sont sur la défensive quand on ose pointer le côté problématique de ce bouquin,visiblement,la bien pensance,c'est de dire que ce bouquin et ce film sont extraordinaires et l'histoire follement sexy et super romantique.
C'est tout de même dingue de se faire taxer de bienpensance quand on relève le côté problématique d'un film. la liberté d'expression,ça va dans les deux sens. Personne n'a demandé à ce qu'il soit retiré des commerces ou des cinémas.
Perso,je ne mettrai sur le même plan,Beaudelaire ou Stephen King et 50 nuances de gray mais chacun fait ce qu'il veut.

Ca aurait pu être justement être super interessant de voir du BDSM dans un programme destiné au grand public mais c'est raté parce que ça n'en est pas même si c'est présenté comme tel.

Maudk, on s'est mal comprises : moi aussi je suis mal à l'aise devant certaines fictions, et je n'apprécie pas tout ce que je vois. D'ailleurs je n'irai pas voir le film car je pense qu'il ne me mettra pas très à l'aise.

Mais je ne crois pas pour autant que ça soit dangereux pour la société, ni qu'il faille s'en alarmer, ou faire un lien avec les affaires de viols et la mauvaise éducation sexuelle des jeunes. Tout simplement parce que ce n'est pas à l'art de faire l'éducation sexuelle des gens, c'est juste pas le propos. C'est aux parents, à l'école en partie, je sais pas, mais faut pas demander aux écrivains et aux cinéastes de faire des oeuvres de sensibilisation aux grandes valeurs en permanence. Je crois que pas ce soit l'objectif de la production artistique, et je crois même que sa mission est bien plus importante, en laissant une place d'expression à la violence, au mal, à l'indécent, à l'horreur. C'est salutaire à mon avis.

Ça me rappelle le débat qu'il y avait eu sur les jeux vidéos violents : des études ont montré apparemment que ça avait plutôt une influence positive sur les jeunes violents, en leur permettant de trouver un exutoire à leurs désirs violents. Faut que j'essaye de retrouver ça.

Après pour ce qui est de mettre sur le même plan Baudelaire ou Stephen King et "50 nuances de grey", je pense que sur le plan de la qualité artistique effectivement c'est différent (euphémisme) mais sur le plan du malsain, la comparaison ne me paraît pas aberrante.

C'est possible que les jeux vidéos violents permettent aux jeunes d'extérioriser leur violence,ça me rappelle un reportage sur des jeunes à la dérive à qui les éducateurs proposaient de faire du sport de combat justement pour les canaliser.
En fait,50 nuances of gray symbolise très bien le problème de beaucoup de fanfics:les auteurs s'attaquent bien souvent à un projet qui est bien trop ambitieux pour eux et qui laissent de côté certains aspects du problème. En l'occurence,c'est clairement une tentative de BDSM et sur le principe,je trouve ça très interessant sauf que l'auteur a oublié la notion de consentement qui est juste la base de toute relation BDSM.
Après,tu as raison,ce n'est pas l'art de faire l'éducation des gens sexuelle ou pas. C'est juste que ça m'embête que certaines personnes défendent l'histoire en disant "c'est du BDSM,c'est normal que ça se passe comme ça".