Mon zom s'en est sorti après presque 10 ans d'alcoolisme et deux rechutes. Ca fait plus de 3 ans qu'il est abstinent total. Chaque jour qui passe est une victoire supplémentaire. Il sait que ce combat n'est jamais définitivement gagné, mais pour le moment, il va bien.
Donc c'est possible de s'en sortir, on peut y arriver.
Tous les cas sont différents bien sûr, mais une chose est certaine, il est rare qu'on soit alcoolique par plaisir. C'est seulement une mauvaise réponse qu'on a trouvée à de vrais problèmes, des choses qui vous détruisent et que l'alcool vous aide à oublier, du moins un temps, puisqu'après ce sont de nouveaux problèmes qui arrivent à cause de l'alcool.
C'est une vraie maladie. L'alcoolique n'est pas un pervers, un être sans volonté, quelqu'un qui fait du mal aux autres par plaisir. C'est avant tout quelqu'un qui souffre énormément et qui ne sait plus comment faire pour évacuer toute cette souffrance qui le ronge.
Il n'y a malheureusement pas 50 solutions. La décision de se soigner et d'arrêter de boire ne peut venir que de l'alcoolique lui-même. Et pour cela, il lui faut un "déclic" qui est variable d'une personne à l'autre. Pour mon zom, ça a été se retrouver une nuit sur un parking, glacé, trempé, avec une cheville cassée et un trauma crânien, à 10 m de la porte de la maison qu'il ne pouvait pas atteindre, et en ne sachant plus se servir de son portable. Et aussi que je lui aie dit que j'allais le quitter.
Tu peux lui dire tout ce que tu ressens, mais surtout, le plus difficile, c'est de lui dire que tu n'es pas dupe, que son alcoolisme c'est SON problème à lui, que vous n'avez plus envie de vous en charger, mais que s'il se décide vous serez là pour l'aider, sans toutefois faire les choses à sa place. C'est lui qui doit prendre les contacts nécessaires, pas vous.
Le meilleur conseil que j'ai eu, et le plus dur à suivre, mais le seul efficace, a été celui de notre médecin traitant. Il m'a dit "quand vous comprendrez que c'est SON problème et pas le vôtre, quand vous accepterez que vous avez le droit de ne pas subir ça, il y aura peut-être du mieux. En attendant, vous le portez et tout devient votre faute, il vous la fait porter. Désolidarisez vous de sa maladie. Il veut tomber ? Laissez le tomber ! Quand il sera au fond, il n'aura que deux solutions, y rester ou remonter."
Je l'ai fait. J'ai laissé mon zom tomber, et je crois que je n'ai jamais rien fait d'aussi dur de ma vie. J'avais l'impression de le regarder mourir tout doucement sans rien faire.
Mais une fois au fond, il est remonté.
Ton papa peut y arriver aussi, montre lui que tu es là, que tu l'aimes, mais pas son alcoolisme. C'est très dur. Il se peut que ça ne marche pas...
Mais une chose est sûre : ne le laisse pas te détruire à cause de sa maladie. Il en est le seul artisan et il est aussi le seul artisan de sa guérison s'il le veut. Ne portez pas sa maladie à sa place, ça ne sert à rien qu'à le conforter dans l'idée que vous n'êtes pas capables de l'empêcher de boire. L'alcoolique est manipulateur et cherche toujours la responsabilité des autres. Quand il se retrouve seul devant ses responsabilités, c'est là qu'il a une chance de remonter.
Il faut le mettre devant ses responsabilités et le laisser choisir. C'est le plus difficile.
Bon courage et on peut y arriver ! :kiss: