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quels "moralisateurs" vont énervent le plus?

49 ans région parisienne 5831
On rencontre très souvent des personnes qui se consacrent à une cause et qui essaye de convaincre les autres, on en rencontre même tout le temps! Très souvent, leurs arguments  
sont vus comme "moralisateurs" et énervent les autres (bien sûr, c'est une question de point de vue: pour la personne, ce sont juste des faits, mais pour son interlocuteur, c'est culpabilisant et moralisateur).

Par exemple:

- le mec encarté à tel ou tel parti qui va vous dire: "mais c'est super important, la politique, c'est ce qui va décider du monde de demain!"

- le témoin de Jéhovah qui va vous dire: "mais c'est super important, le salut de votre âme! Vous n'avez pas envie de passer l'éternité en enfer, non?"

- le prof qui dira à l'élève: "mais c'est important, c'est ton avenir! Si tu ne travailles pas maintenant, tu ne pourras pas choisir le métier qui te plait!"

- Votre patron qui va vous dire: "faites cet effort, c'est très important pour la boite, sinon, on met la clef sous la porte et personne n'aura plus de boulot"

- le végétarien qui dira: "mais ces animaux là sont élevés et tués dans des conditions abominables"

- le militant syndicaliste: "la lutte syndicale est primordiale! Sans elle, nous n'aurions pas acquis tous les droits que nous avons maintenant. C'est ensemble que nous seront plus forts que les patrons"

- le militant des droits de l'homme: "non, tu ne peux pas acheter ce produit, il a été fabriqué par des enfants en Chine, la place des enfants est à l'école"

- l'écologiste: "mais c'est l'avenir de la planète qui est en jeu, les conditions de vie de tes enfants. La planète ne nous appartient pas, on doit en prendre soin"

Bref, vous avez compris le principe. Pour ma part, ce sont des arguments que j'ai entendu très souvent. Je suis très sensibles à certains, et pas du tout à d'autres. Certains m'énervent, d'autres me semblent juste ridicules et d'autres encore me touchent énormément.

J'ai l'impression que, globalement, certains énervent plus que d'autres. Pourquoi? Lesquels vous énervent le plus, et pourquoi?

(Bon, je sais bien que c'est un peu polémique et que je risque le pugilat, mais on va tous essayer de rester cordiaux, merci d'avance... Cette question m'intéresse vraiment, car il y a des trucs que je ne comprends pas et j'aimerais vraiment approfondir la question et savoir si mes idées préconçues sont correctes ou si je me goure totalement)
P
57 ans 3727
Tu prends des risques avec un sujet pareil. ;)

Lesquels m'énervent le plus ? Aucun en particulier, mais tous ceux qui ne se contentent pas (comme moi et comme la plupart des personnes à qui ils s'adressent) d'avoir un avis, une philosophie de vie, un principe, une confession, une couleur politique, etc, mais qui sont persuadés de détenir la science infuse, la vérité vraie et qui disent à ceux qui ne pensent pas comme eux qu'ils sont de la merde, des cons, des criminels et encore beaucoup d'autres qualificatifs. Ils sont soient fanatiques, soient ultras et ne connaissent que le langage binaire. Soit tu es avec eux, soit tu es contre eux.

Je ne sais pas si ça répond un peu à ta question. :)
P
57 ans 3727
Oh la belle faute. :oops:

Ils sont soit fanatiques, soit ultras
48 ans 701
D'une manière générale, je crois que ce qui m'énerve davantage que les arguments de ceux qui croient en leur cause c'est plus l'attitude qui consiste à dire "ah mais non, c'est comme ça que tu devrais faire, penser, ..." Ceux qui commencent leur argumentaire en critiquant ma façon de faire.
Je n'ai pas la science infuse, je fais comme je peux parfois et voir ainsi mes choix ramenés à "mais ça c'est n'importe quoi ! il faut plutôt..." a nettement tendance à m'exaspérer. Quelque soit la cause défendue ou les arguments utilisés ensuite.
M
79 ans 327
Je ne suis pas certaine que moralisateur soit le terme correct. C'est sans doute pour ça que tu le mets entre guillemets. Je pense qu'il s'agit de personnes qui ne peuvent s'empêcher de vous donner des conseils, dans le meilleur des cas, de vous imposer leurs choix, dans le pire, alors que vous n'avez rien sollicité.

De mon côté, j'arrive maintenant à faire la part des choses. Si on me le demande, je donne des conseils. Si on discute d'un sujet, je partage mon opinion. Sinon, à part quelques personnes très proches et dans des situations graves, j'évite d'intervenir. Sans doute parce que je suis moi-même très indépendante.

Je pense que le "moralisateur" qui m'énerve le plus restera ma mère. :lol:

Plus sérieusement, je pense que ma réaction est d'autant plus forte que je suis moi-même en conflit intérieur par rapport au sujet. Par exemple, le fanatique religieux pourra m'expliquer ce qu'il veut, ça ne me fera ni chaud ni froid, je le laisserai parler.

Si je me suis déjà fait une opinion avec laquelle je suis tranquille, j'écouterai les arguments pour voir si je peux me rapprocher d'une situation encore plus conforme à mes objectifs. Par exemple, je suis obèse et je ne fais pas de régime pour maigrir. Mais comme je souhaite conserver une vie sociale, je fréquente un certain nombre de personnes qui en font. Si le sujet vient à être abordé, je réfléchis s'il est opportun ou non d'aborder le taux d'échec des régimes, la RA, la décision de rester obèse. En aucun cas je ne me lance dans une tentative de culpabilisation-conversion. Tout le monde est assez grand pour penser par lui-même. Si par hasard, il se trouve quelqu'un qui est plus avancé que moi sur l'acceptation de soi, le lâcher-prise, je pourrai échanger avec lui et voir si je peux en retirer quelque chose pour moi.

Par contre, le débat peut être plus animé si moi-même, je ne sais pas quelle est mon opinion et comment elle s'est constituée. Par exemple, avant d'avoir réfléchi et trouvé les vraies raisons de mon choix de ne pas avoir d'enfant, je me laissais entraîner dans des discussions très frustrantes. Maintenant, ce n'est plus le cas.

Par contre, ce qui m'énerve réellement, et que j'évite à tout prix, ce sont les gens qui sollicitent votre opinion, vous posent une quantité de questions, pour finir par se moquer de ce que vous venez de dire. Un exemple ? "Mais pourquoi tu ne manges pas de viande ?" "Argument 1 - Argument 2 - Argument 3" "Ah ! C'est vrai, je n'y avais pas pensé. Mais comment tu fais au quotidien ?" "Description 1 - Description 2 - Description 3" "Ah oui. Mais as-tu déjà pensé au cri de douleur de la carotte quand on l'arrache ?" Là, je dois avouer que prendre sur moi-même me demande un effort surhumain ...
49 ans région parisienne 5831
Merci pour vos réponses!

Je suis d'accord avec Prax et Viva pour dire que la façon d'amener les choses est primordiale: en effet, si on commence par dire à la personne: "ta façon de faire est idiote, pense plutôt comme moi et tu seras plus intelligent", alors la personne va se braquer.

Pour autant, je n'ai pas l'impression que ce soit le seul facteur d'énervement. Comme dit Mellyne, j'ai quand même l'impression que, plus on est au clair avec une opinion, moins cela va nous toucher.

Moi par exemple, je m'intéresse relativement peu à la politique. Bon, je suis l'actualité, je vais voter, mais je ne fais pas grand chose de plus. Lorsque je rencontre un militant syndical ou un militant politique et qu'il me dit que son action est importante, je suis assez d'accord avec lui, mais si il me demande de l'aider, je n'en ai pas du tout envie: je suis mal à l'aise et un peu énervée... au fond, je suis énervée d'être prise en défaut! :lol:
P
57 ans 3727
Le problème de beaucoup de militants (surtout de gauche.......... je suis con, un militant de droite, ça n'existe pas 8)) c'est qu'ils sont bornés et qu'ils ne veulent pas comprendre que leur combat n'est pas celui des gens qu'ils viennent emmerder avec leur approche inquisitoire.
48 ans 701
Citation:
je suis mal à l'aise et un peu énervée... au fond, je suis énervée d'être prise en défaut! Laughing


On peut comprendre une opinion et n'être pourtant pas prêt à agir et à s'investir de même. Je suis d'accord avec le fait que c'est plus facile quand on est tout à fait clair sur les raisons qui nous poussent à agir de telle ou telle façon. Je crois que ça aussi à voir avec la capacité à dire non. (Non, je ne peux/veux pas soutenir toutes les causes, je choisis celles qui me touchent, m'interpellent le plus).

Mais je constate que l'approche conditionne vraiment ma réaction :
Dans mon entourage j'ai quelques amies vraiment très branchées produits naturels, bio,... à tel point que certaines ne consomment jamais de médicaments allopathiques. Quand elles m'en parlent je comprend tout à fait leur point de vue, mais je ne suis pas pour autant prête à adopter le même mode de vie. Tant que la discussion reste sur le mode "ah tiens, tu fais comme ça, pas moi ; je préfère...", ça me permet d'y réfléchir et éventuellement d'évoluer. Mais si la discussion commence par un jugement sur mes propres pratiques, je me ferme et ne suis plus réellement accessible aux arguments.
40 ans Je suis ici. 846
Je respecte les modes de vie et les opinions de chacun, autant que faire se peut. Les moralisateurs, j'en croise surtout sur le net et je les ignore.

Y'a juste un truc qui m'énerve, et tant pis si ça va fâcher des gens: les "végétariens" qui font la morale sur le fait que nous sommes des monstres, qui nous font un speech sur la douleur animale (ils ont raison hein, attendez la suite avant de vous énerver!), qui se glorifient de respecter la vie animale en ne mangeant pas de viande....mais qui mangent du poisson! Oh bah oui c'est vrai que le poisson, c'est un végétal qui ne ressent aucune douleur, on le sait tous hein!

(Notez bien que je me fiche qu'il y ait des gens qui se disent végétariens et mangent du poisson, je parle surtout des insurgés piscivores qui fustigent les gens qui mangent de la viande)
M
79 ans 327
Citation:
Le problème de beaucoup de militants (surtout de gauche.......... je suis con, un militant de droite, ça n'existe pas Cool) c'est qu'ils sont bornés et qu'ils ne veulent pas comprendre que leur combat n'est pas celui des gens qu'ils viennent emmerder avec leur approche inquisitoire.


Enfin, ayant eu affaire à des militants de toutes les formations politiques, ils sont souvent tous faits sur le même modèle, de droite, de gauche, du milieu, de derrière, du haut, du bas ... :lol:
49 ans région parisienne 5831
viva a écrit:
Je crois que ça aussi à voir avec la capacité à dire non. (Non, je ne peux/veux pas soutenir toutes les causes, je choisis celles qui me touchent, m'interpellent le plus).


C'est vrai, mais c'est moins simple de dire "non" quand on pense nous même que la cause qu'ils soutiennent mérite d'être soutenue! J'ai déjà dit "non" des tas de fois à des témoins de Jéhovah (et même une fois à des raéliens), mais j'arrive moins facilement à dire "non" à d'autres personnes, car l'argument: "je sais, c'est important, mais je peux pas tout faire" peut être contré par d'autres arguments, et on peut en arriver à une argumentation et contre argumentation sans fin. :?
48 ans 701
Citation:
C'est vrai, mais c'est moins simple de dire "non" quand on pense nous même que la cause qu'ils soutiennent mérite d'être soutenue! J'ai déjà dit "non" des tas de fois à des témoins de Jéhovah (et même une fois à des raéliens), mais j'arrive moins facilement à dire "non" à d'autres personnes, car l'argument: "je sais, c'est important, mais je peux pas tout faire" peut être contré par d'autres arguments, et on peut en arriver à une argumentation et contre argumentation sans fin. Confused

Tout à fait !
Dernièrement un jeune qui avait fait de a prison et était en réinsertion est venu sonner à la maison. Sa démarche a fait écho à un projet mis en place dans notre établissement, j'y suis sensible, mais là, je me sens plus concernée par la situation de ma petite cousine atteinte d'une maladie orpheline. Donc mon temps, mon argent, vont plutôt aller vers cette cause.
ça ne signifie pas que les autres causes ne me touchent pas mais je n'ai pas assez (en sous, en énergie, en temps) pour me consacrer correctement à tout (famille, boulot, amis, engagements,...) donc je fais en toute conscience un choix.
Ce choix ne sera pas forcément compris, accepté par tous, mais j'attends des autres qu'ils le respectent. ;)
F
36 ans 499
Pour moi, tous les gens que tu cites ne me dérangent pas plus que ça.
Au pire je les ignore.
Et puis je trouve que c'est plutôt bien d'avoir des convictions dans la vie, même si certains veulent absolument vous les imposer, pour la plupart ce sont des gens passionnés.

Non, moi ce qui m'horripile le plus, vraiment ceux qui me font sortir de moi-même c'est ces gens qui se mêlent de la vie des gosses des autres !
M. et Mme Mes-enfants-sont-parfaits-alors-je-peux-me-permettre-de-vous-juger.
Ces gens qui - avant même que vous ayez prévu d'être parents - vous disent "alors c'est quand votre tour ? J'aimerais bien pouponner à nouveau !""c'est tellement mignon un nouveau-né, et ça sent bon, ça sent le lait" (va t'en faire un autre connasse et laisse ma futur progéniture là où elle est !)
Et ça ce n'est que le début !
"Chez nous, Marie-Sophie a marché à 8 mois"
"Jean-Charles s'ennuie à l'école, je vais l'emmener chez le psy faire un test de QI"

Bref, vous avez compris quoi...
52 ans Lorraine 4326
Eliza_Doolittle a écrit:
t tant pis si ça va fâcher des gens: les "végétariens" qui font la morale sur le fait que nous sommes des monstres, qui nous font un speech sur la douleur animale (ils ont raison hein, attendez la suite avant de vous énerver!), qui se glorifient de respecter la vie animale en ne mangeant pas de viande....mais qui mangent du poisson! Oh bah oui c'est vrai que le poisson, c'est un végétal qui ne ressent aucune douleur, on le sait tous hein!

tu ne me faches pas Eliza , tous les "végétariens" ne sont pas chiants , ou extrémistes ;-)
je vais meme chez le boucher pour mon mari .

je ne peux pas manger de chair animale, enfant j'ai été marquée par une video d'abattage de poulet , je ne supporte pas l'idée qu'un animal puisse souffrir pour moi .
mais il m'arrive de manger du thon ou du saumon ( mais ça commence à me dégoûter )
et je trouve que c'est mieux que rien ;-)


moi les moralisateurs que je ne supporte pas , ce sont ceux qui ne trouvent pas une cause assez noble pour être defendue genre " quoi tu t'engages pour la cause animale alors qu'il y a des millions d'enfants qui meurt de faim ??? "
40 ans Je suis ici. 846
ladybugette a écrit:



moi les moralisateurs que je ne supporte pas , ce sont ceux qui ne trouvent pas une cause assez noble pour être defendue genre " quoi tu t'engages pour la cause animale alors qu'il y a des millions d'enfants qui meurt de faim ??? "


Oh bah non je n'ai pas de préjugés sur les végétariens....sauf ceux que je viens de citer :lol:

Sinon je connais ces cas là, ceux qui t'engueulent parce que tu t'engages pour une cause alors qu'à leurs yeux, y'a des causes bien plus importantes....surtout que généralement, ils ne s'engagent à rien du tout, eux! Donc je leur répondrais "bah si tu trouves que cette cause est plus importante que celle que je défends, tu attends quoi pour agir?"

Sur Facebook, sur le groupe d'entraide de ma ville, une dame poste une annonce pour recueillir des vêtements pour les migrants à Calais. Là un jeune mec la fustige en lui disant qu'elle ferait bien de s'occuper des "nos" SDF avant. La dame (et d'autres commentateurs) lui répondent qu'on peut tout à fait se préoccuper du sort des migrants ET de celui de "nos SDF", et que rien ne l'empêchait d'aller aider ces derniers s'il le souhaitait. Réponse du jeune homme "oui, moi c'est ce que je ferais". Oui, mais vu que tu utilises le conditionnel, ça veut sûrement dire que tu ne le fais pas, alors qui es-tu pour faire la morale?
B I U