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J'avais 19 ans et 143kg au compteur quand j'ai rencontré Éric. C'était le premier homme à me sourire. Jusqu'alors, tous n'avaient su me dire que "t'as un joli visage, c'est dommage que tu sois une grosse truie qui s'empiffre". J'étais désespérée et au bord du suicide quand cet homme m'a souri. Je ne le trouvais ni très beau, ni très charmant ou poli, il parlait comme un charretier et m'insultait de grosse merde à chaque phrase, avec des relents de puanteur qui persiflaient à travers ses trois chicots jaunis restants, mais il le faisait toujours avec le sourire. J'allais pas faire la difficile, grosse comme j'étais, j'aurais sauté sur n'importe quelle occasion. Je l'aurais pas lâché celui-là, alors pour ne pas le perdre, chaque fois que nous baisions, je me donnais à fond pour l'honorer, lui et sa grande mansuétude. Ah, quel homme !
Il me laisse un souvenir immuable, une cicatrice de 25cm sur le ventre, un vestige du soir où, complètement ivre, il s'abattit lourdement sur moi, entreprenant de "découper tout ce gras" et de "le donner à bouffer aux chiens".
Ce pauvre con dort dans un cercueil, et moi en prison.
Ceci est une fiction, toute ressemblance avec des situations et personnes réelles ne serait que fortuite.
Il me laisse un souvenir immuable, une cicatrice de 25cm sur le ventre, un vestige du soir où, complètement ivre, il s'abattit lourdement sur moi, entreprenant de "découper tout ce gras" et de "le donner à bouffer aux chiens".
Ce pauvre con dort dans un cercueil, et moi en prison.
Ceci est une fiction, toute ressemblance avec des situations et personnes réelles ne serait que fortuite.