bon... en tant que "chouchoute" de mes grands-parents, je vais répondre... :lol: j'espère ne pas trop être hors sujet...
je ne suis pas la première des petits enfants, je suis la deuxième... j'ai un cousin de trois ans plus âgé, mais lui et sa soeur habitaient à quelques centaines de km de mes grands parents, donc les voyaient peu...
j'ai aussi deux cousins plus jeunes que moi d'une dizaine d'années, qui habitaient à moins d'une centaine de km, que mes grands-parent voyaient plus souvent, mais pas tant que ça...
et il y a moi, qui habitait dans la même ville que mes grands-parents... ma naissance a fait exploser la famille, parce que ma mère m'a eu avec un homme de passage va-ton dire, et s'est retrouvée "fille-mère"... donc malgré le fait qu'elle vivait près de ses parents, elle a été rejetée, personne ne voulait plus la voir, etc...
puis quand je suis née, ma grand mère (la mère de ma mère) est revenue illico presto, mais pas le père de ma mère, ni son plus jeune frère... mon grand père m'a tenu dans ses bras pour la première fois, j'avais 2 ans environ, alors qu'on vivait à quelques centaines de m les uns des autres...
les relations ont été longues à se rétablir, mais à force de volonté, ma mère a réussi à créer ça... d'ailleurs ma grand-mère était ma nounou avant mon entrée en maternelle (ma mère la rémunérait pour ça, afin qu'on ne lui fasse pas de reproche, genre "sans nous, tu y arriverais pas, gnagna..."...
donc j'était toujours chez eux, et puis on y allait tous les dimanches, et je passais toutes mes vacances et tous mes we "à la caravane" (ils avaient une caravane à la campagne)...
j'étais la plus proche des petits enfants (géographiquement parlant, et émotionnellement aussi, puisque mon arrivée dans la famille a fait pas mal d'histoires, et que les réconcilliations ont été difficiles, etc...) et quelque part, j'ai toujours été la préférée... aujourd'hui encore, j'ai une place différente de celle des autres... genre à noël, quand on a commencé à devenir grands, nos grand-parents donnaient un chèque pour chacun des petits enfants... ils les mettaient dans des enveloppes... donc on me disait toujours, à moi : "tu leur diras pas combien t'as eu"... et de fait, je m'arrangeais toujours pour savoir combien les autres avaient eu pour leur dire pareil, pour pas faire d'histoires... :lol: pour mes anniversaires pareil, pour le bac, pour les étrènnes, pareil... peut-être aussi qu'étant dans ma vie intime, ils connaissaient nos difficultés financières à ma mère et à moi, et voulaient aussi aider un peu, tandis que mes oncles étaient franchement à l'aise finacièrement.
quelque part, j'ai toujours considéré que c'était "normal", dans la mesure où je faisais partie de leur vie quotidienne, de même que ma mère était beaucoup plus présente que ses deux frêres, qu'on s'appelait tous les jours, et qu'on était vraiment présents dans la vie des uns des autres...
quand ma grand mère est tombée malade, c'est nous (ma mère et moi) qui avons épaulé quotidiennement mon grand-père, tandis que ses deux fils ne réalisaient pas la gravité de la maladie de leur mère, et qui sont tombés des nues quand elle est décédée... :roll: moi je lui avais donné à mangé à la cuillière et lui avait fait sa toilette la veille de sa mort, je continuais à lui téléphoner pour lui parler quand je ne pouvais pas y aller, alors qu'elle ne pouvait plus répondre, on lui calait le combiné et elle m'écoutait parler, etc... mes cousins et cousines étaient trop jeunes pour certains, et carrement indifférents pour les autres, ils n'ont jamais pris de nouvelles en 4 ans de maladie, et se sont déplacé juste pour l'enterrement... :evil:
maintenant ma mère a déménagé pour se rapprocher encore de mon grand-mère, ils font plein de choses ensembles, quand j'y vais, je fais des choses avec lui aussi, on va se promener... donc quelque part, j'ai été privilégiée par mes grands-parents, mais à juste titre finalement, parce que je suis celle des petits enfants qui s'est le plus investie dans la relation avec nos grands-parents. Mes deux plus jeunes cousins, qui ont maintenant 19 et 23 ans, voient beaucoup notre grand père, vont lui faire des bricoles chez lui quand il demande, etc... donc c'était surtout un concours de circonstance si ils n'étaient pas plus présents, parce qu'ils habitaient un peu loin... les autres, ils habitaient loin, mais ils ne s'interessaient pas à eux, franchement...
ce n'était donc pas, de la part de mes grands-parents, quelque chose d'irrationnel, une vraie intimité, encore accentuée par la difficulté de mon arrivée dans la famille je pense... les réactions de rejet ont été très vite au départ, et quand l'intégration et le pardon sont venus, l'amour en a été d'autant plus fort qu'il y avait peut-être en plus, de la part de mes grands-parents, un sentiment de culpabilité vis à vis de ma mère, et de moi.