Demain c'est le dernier jour d'une interruption de travail de quasi 2 semaines pour dépression. Et je ne me sens pas du tout prête à aller rebosser.
(excusez-moi d'avance si la
mise en situation c'est beaucoup de blabla, mais j'ai besoin que ça sorte, et étant donné que ni ma mère, ni d'autres proches ne m'apportent d'aide concrète ou de solutions, je le fais ici. Y'a certains trucs que peut-être certain(e)s ici se souviennent, les problèmes dans le travail de doudouille c'est pas la 1e fois ^ ^)
Je suis fonctionnaire, et au dessus de moi y'a en général un chef, puis le chef a son chef, puis y'a la direction régionale. En septembre 2004, alors que je rentrais d'un séjour aux baléares, mon ancien chef vient me voir dès mon arrivée au bureau "bon, j'ai une mauvaise nouvelle, tu pars au bureau X". Je n'avais pas râlé, j'étais revenue totalement requinquée des baléares prête à tout affronter, puis étant donné que ma nomination venait juste de tomber, le chef du chef a décidé de me nommer dans un bureau où ils avaient besoin de moi, puis il avait vu mon adresse qui se situait juste à côté du bureau X. J'avais juste un peu râlé du fait qu'avant de partir aux baléares, j'avais dû assez précipitamment quitter cette adresse et que donc me nommer dans le bureau X, ça n'avait plus aucun sens. Puis ce bureau X avait une sale réputation. MAIS... J'ai tout pris d'une façon plus que zen, même si on avait tout fait dans mon dos.
J'ai donc vécu dans ce bureau X, un chef assez spécial, qui m'aura appris qu'il s'était battu pour m'avoir dans son bureau car apparemment j'étais un agent surmotivé et bosseur. Toute l'année 2005 et début 2006, je me suis pris la tête pour tenter d'avoir une masse de travail à la hauteur de mes compétences, ce qui est finalement arrivé.
En février 2006, suite à certaines tensions, il y a eu un véritable cataclysme dans ce bureau... Le chef du chef a fait des siennes et il a tout perturbé... C'est un lendemain de réunion plutôt très laide avec ce type-là que je me suis effondrée lorsque mon chef a vu que j'avais pas l'air d'aller bien (il aime bien la psychologie ^ ^). J'ai filé voir le médecin et j'ai pris conscience à ce moment-là que la dépression dont je souffre depuis quelques années, ça commençait à trop faire, il fallait que ça guérisse. Surtout que l'ambiance au travail était excécrable, et comme dans ma vie je n'ai que mon travail auquel m'accrocher... Il y avait énormément d'affect.
Je ne sais plus exactement jusqu'à quand la situation dans le bureau a été catastrophique pour tous, mais un jour le chef du chef est parti en maladie, et des personnes à la base de l'histoire s'en sont allées ailleurs. C'est là que j'ai enfin obtenu la masse de travail idéale. Je me sentais mieux. Mon chef direct a fini par partir suite aux pressions de la direction régionale et a été remplacé par une dame, sympathique et dynamique au premier abord.
Voilà pour situer le contexte global qui nous amène à la "totale d'octobre" qui est mon gros gros soucis, je n'ai jamais eu un moral aussi bas (les médicaments que le médecin avaient prescrit, je les avais arrêté malgré lui, donc la dépression... ben elle est toujours présente)
Fin septembre, on annonce que la terreur de chef du chef revenait, et qu'on le reverrait prochainement pour ses inspections hebdomadaires.
Début de ce mois-ci, j'apprends le résultat d'un test passé en juin, un test dans lequel je plaçais énormément d'espoirs financiers (ayant de grosses galères à ce niveau-là actuellement). Et je l'ai raté... Dans ma tête, ce "test de compétence" raté, je me suis sentie incompétente... J'ai pris 1 jour de congé pour tenter d'avaler la pillule. Le lendemain, je reviens dans le bureau et m'étonne du paquet d'absents... j'ai vite compris pourquoi quand j'ai vu le chef du chef débarquer dans mon bureau. Ca a été prise de tête ce retour avec moi, je le considère un peu comme la saleté qui m'a rendue malade et m'a obligée à aller voir un médecin, et donc il ne fallait pas qu'il s'attende à une once de sympathie de ma part. "Mais je ne t'ai rien fait..." Enfin soit, je vous passe ce dialogue haineux, mais ça m'a de nouveau foutu les boules. Puis la semaine passe, une nouvelle commence, j'avale tout doucement la pillule concernant mon échec au test et reprends tout doucement mon rythme de travail.
Puis le vendredi 13... le coup de grâce! Le chef du chef a passé toute la matinée enfermé dans le bureau de dame chef, j'y ai croisé une de mes collègues en allant déposer le courrier, et me suis dit que ça la concernait elle, cette miniréunion à huis-clos. Début d'après-midi... dame chef vient me voir... J'ai cru me retrouver dans un cauchemard... Elle m'a ressorti exactement cette phrase qu'on m'avait dite 2 ans avant "j'ai une mauvaise nouvelle, tu pars lundi prochain". Ca en était trop! J'ai vraiment vu que tout était en train de se déglinguer dans ma vie professionnelle. J'ai terminé ma journée d'une façon assez positive, que ça pourrait pas être un mal de changer d'air, patati patata
Et le w-e, je suis sortie, j'ai tenté de pas y songer et je me suis éclatée.... Mais le dimanche soir... Ca m'est revenu en plein dans la figure.
- on me mute dans mon dos, sans me demander mon avis, alors que j'ai besoin de stabilité professionnelle en ce moment pour soigner le reste de ma vie
- il a suffit que ce connard revienne pour qui ait de nouveau du bordel
- dame chef elle s'est meme pas battue pour me garder alors que mon boulot était spécifique et que j'étais quasi irremplaçable du coup (non, je me lance pas de fleurs, mais la première question que je me suis posée, c'est de savoir comment ils feront pour gérer ce boulot sans le connaître)
- Bruxelles a 2 directions régionales, et apparemment leur nouveau dada c'est faire tourner régulièrement des agents pour casser les clans
- je change de direction... J'ai connu des agents qui ont dû faire des menaces pendant de longs mois pour pouvoir changer de direction, et là en 5 minutes tout est joué pour mon cas
- on m'éloigne de mon domicile, je me sens coupable d'un truc, mais je sais pas quoi, j'ai l'impression que chef du chef a pas aimé le petit dialogue qu'on a eu et il se venge
- j'ai pas les moyens de payer un abonnement pour me rendre au nouveau bureau
- j'ai le vertige et un bureau au-delà du 14e étage ça va être la cata
- puis ce bureau-là a une toute aussi mauvaise réputation que celui d'où on m'enlève
- et pourquoi ma collègue (bonne nouvelle pour elle, elle retourne dans sa région, je suis heureuse) on l'a convoquée en huis-clos et qu'on n'a pas osé me le dire en face ? Je doute que ça soit dame chef qui ait pris cette décision seule
- je peux plus faire confiance à dame chef
- je vais chercher une place dans le privé, demander à bosser dans un autre ministère, demander à retourner dans un "bureau de campagne", parce que financièrement c'est une catastrophe bruxelles
- ils ont tué mes ambitions
Le lundi, j'ai donc pris 1 jour de maladie, le mardi je me suis forcée à aller bosser, uniquement dans le but d'emballer mes affaires dans un carton et que tout soit prêt... J'avais jusqu'à vendredi, mais dans ma tête, il était clair que je ne voulais plus prester 1 jour de plus vu l'état dépressif dans lequel j'étais. Dame chef étant pas là cette semaine-là, j'ai mis au courant mes collègues de ma décision, ils ont tous approuvé. Le mardi soir, j'allais voir mon médecin. Il m'a donné jusqu'à ce 27 de "congé pour dépression", et m'a prescrit des médicaments pour "faire comme si tout allait bien" que je n'ai pas encore pu aller chercher faute de moyens.
Et aujourd'hui on est samedi soir... Je redoute par dessus tout ce lundi, où je devrai accomplir des démarches que je ne veux pas faire (téléphoner à l'ancien bureau pour savoir si la mutation est officielle et avoir dame chef en ligne, demander ma feuille de congé, voir les "nouveaux collègues"). Je ne SAIS PAS positiver, j'en suis incapable depuis 2 semaines. Je n'ai pas la volonté de vouloir voir dans ce changement de bureau quelque chose de bénéfique pour moi alors qu'il a mauvaise réputation, que je sais pas comment je vais payer les transports en commun. J'y arrive plus :cry: , en 2 semaines de moi avec moi-même et rien que moi-même, rien n'a changé dans mon esprit, je suis encore plus en colère qu'avant.
C'est pourquoi je vous demande si vous n'avez pas des pistes à explorer avant lundi matin que je n'aurais pas encore explorées (la thérapie pour ma dépression et le secrétariat social pour les problèmes financiers ça va être mis en route avant vendredi), histoire que j'arrête de pleurer tous les soirs dans la crainte de ce lundi avec la colère qui est en moi. J'ai peur d'arriver dans ce nouveau bureau lundi, d'être dans le bureau du chef et lui annoncer que je ne suis pas là par choix, que les résultats du test m'ont miné ma motivation, et que je ne veux plus fournir d'efforts humains ou professionnels.
(et désolée d'avoir été longue... Je constate meme que j'ai oublié de parler de ce voisin qui m'a quasi foutu un coup de boule alors que ça faisait 1 mois qu'il foutait le bordel dans l'immeuble et me harcelait, tout ça parce que j'entre pas dans les critères des canons de beauté, mais finalement cette histoire... c'est si peu...)