Ben, quand on souhaite un enfant on se pose forcément (enfin normalement) la question de quel parent on souhaite être ou pas... C'est naturel d'avoir peur de reproduire. Car malheureusement ça arrive aussi souvent sous une forme ou une autre.
J'ai pas subi de maltraitances mais j'ai eu un père extrêmement froid et distant, puis absent. Ca m'a fait beaucoup de mal.
Alors bon en tant que parent je ne suis pas en premier lieu "concernée" car c'est le rapport au père le plus névralgique pour moi. Mais c'est pour ça que je n'aurais pas bien supporté de faire un enfant seule.
Je trouve ça très égoïste.
Mais, comme je ressemble à mon père, j'ai peur d'être trop froide avec mon enfant, ou à l'inverse, trop présente, comme ma mère :roll:.
Pas facile, car les deux peuvent être très destructeurs, je le sais pour l'avoir vécu :cry:.
Je sais que je ne serai pas un parent parfait, mais je pense avoir quand même une qualité d'écoute. De toutes façons les imperfections ne sont pas graves, du moment qu'il y a l'essentiel. J'espère surtout réussir à transmettre l'essentiel : la présence et la bienveillance.
En revanche j'ai dans mon entourage deux femmes qui ont renoncé à la maternité à cause de leur enfance (ma propre tante qui a pourtant vécu avec les même parents que ma mère :!: et une amie de ma mère) et qui ont peur de reproduire ou qui pensent que les parents sont tjs malfaisants...
Effectivement, le premier pas c'est d'être conscient car ça donne la possibilité de prendre du recul, et de se faire aider pour ne pas reproduire.
Il faut bien voir que souvent les conduites blessantes des parents trouvent leur source dans une incapacité à faire différemment de ce qu'ils ont connu, ou bien une incapacité à gérer leurs émotions.
Ce n'est pas une fatalité, d'ailleurs, sans m'étendre, mon père a vécu dans une grande réserve par rapport à moi car il n'avait pas connu un modèle lui permettant d'être aimant et présent. Maintenant il s'est guéri, mais le mal est fait... Dommage qu'il n'ait pas su guérir ça avant :?.
A moi maintenant d'éviter de faire comme lui.
De toutes façons, dans la mesure où ça me pourrit la vie au quotidien, j'ai bien l'intention de m'attaquer au problème très bientôt, pour moi, et pour ma future fille.
Pour autant jamais ça ne m'aurait dissuadée d'avoir des enfants, c'est trop merveilleux, et je prends la parentalité très au sérieux, comme tout le monde bien entendu je pense, mais j'ai le sentiment d'être assez consciente de mes faiblesses, donc d'avoir la capacité de gérer... A tort peut-être.