PouletteBBQ a écrit:Ouf ... dur dur ton message Tryskellia :cry: :oops:
La période a laquelle ma fille à commencé à surconsommer correspond à la période ou son père et moi nous nous sommes séparés.
Je venais de sortir de 10 ans de violence verbale et j'étais complètement brisée.
Il m'en a fallu du temps pour me reconstruire ...
Ai-je négligée mon enfant volontairement ? Non.
Aurais-je pu empêcher son obésité ? Je ne sais pas ... il fut un temps ou j'avais même du mal à me lever le matin ... alors ... dois-je me sentir coupable d'avoir été faible, malheureuse ?
De toute façon il est trop tard pour revenir en arrière ... je vis aujourd'hui ... un jour à la fois ...
J'ai envie de te raconter mon histoire... Car j'ai l'impression de ressembler à ta fille.
Je suis d'une famille où les sentiments passent par la nourriture (grand-mère maternelle ayant subi des carences graves pendant la guerre, et traumatisée). Ma mère d'ailleurs était une petite "bouboule" et a souffert de son poids toute sa vie, elle n'a cessé de faire du yoyo. Aujourd'hui elle se bat encore contre l'obésité... Son frère et sa soeur ont aussi des soucis de poids, qu'ils gèrent comme ils peuvent.
Pour mon cas, j'étais un petit bébé, puis une enfant ronde (au-dessus des courbes classiques), mais pas en grave surpoids.
A 10 ans (environ 53kg pour 1,62m), ma mère a eu l'idée de m'amener chez son nutri, d'où je suis ressortie avec un régime adouci.
J'ai tenu qqs temps puis j'ai lâché.
Mes parents n'achetaient jamais de bonbons ou de biscuits, pour ne pas que je grossisse. Rarement qqs pâtisseries ou glaces (mon père est très gourmand).
A 11 ans mes parents ont divorcé, mon père a navigué un temps entre chez nous et ailleurs, et puis à 12 ans il est parti.
Il faut dire que déjà j'étais relativement livrée à moi-même entre 10 et 12 ans, mère qui bosse bcp, père + ou - présent.
Bref, à 13 ans je crois, ma mère a été mutée à 100km de chez nous mais je ne voulais plus déménager, elle a dc fait les aller-retours pdt 1 an. J'étais dc totalement seule jusque dans la soirée.
Là déjà, mon poids a grimpé, à la fin de l'année, je faisais 82kg pour 1,72m...
Et de fil en aiguille, de régimes en relâche, je suis arrivée aujourd'hui à l'obésité sévère, 107kg pour 1,74m... (Et je ne compte pas mes kilos de grossesse). J'ai réalisé que je préférais pour l'instant souffrir de mon poids que de risquer d'une part d'être exposée aux regards masculins, d'autre part aux autres tout simplement.
Le psy dit que ta fille est équilibrée malgré une piètre estime d'elle ?
Je suis désolée, elle n'est pas équilibrée...
Mon "seul" pb est une estime de moi au niveau -36000 eh bien ça me pourrit tous les aspects de ma vie.
Mon père ne m'a jamais valorisée, il n'a jamais été très présent, et cette "simple carence" m'a tracé un chemin qui me fait souffrir au quotidien et qui gère ma vie (malgré que ma mère soit son opposé, ça n'a pas suffi)...
Apparemment ta fille vit aussi des choses très difficiles avec son père... Ne cherche pas plus loin. Moi je pense que ta fille souffre.
Je ne te raconte pas ça pour te culpabiliser, mais ce qui est sûr, c'est que tu as une responsbilité surtout pour l'avenir de ta fille.
Tu dois agir maintenant, avant qu'il ne soit passé trop de temps et qu'elle se soit murée dans sa souffrance.
Je pense que comme moi, ta fille trouve en la nourriture à la fois un refuge, un réconfort, et peut-être aussi une façon de se protéger des autres qui la font souffrir, peut-être même au-delà, veut-elle inconsciemment se détruire.
Je suis peut-être brutale, mais je pense que tu dois offrir à ta fille cette chance maintenant.
La nourriture à mon avis n'est pas le problème. Le régime et la restriction seront les pires solutions.
Ta fille a besoin d'écoute, d'amour, de présence, de cadre clair, de limites, et d'une psychothérapie... Elle a besoin de soigner son lien avec son père et d'être valorisée !
On transmet tous nos névroses à nos enfants, malgré nous. Te faire des reproches ne servira à rien, agir, si.
Tu fais bien de t'alarmer, courage ! ;)