L’adolescence est une période de construction particulièrement fragile, et toi tu l’as commencée plus tôt que les autres, à cause de ce physique en avance…
On a tous des raisons d’évoluer d’une manière ou d’une autre, en bien ou en mal. Pédophilie, parents absents, divorce, décès de quelqu’un qu’on aime. Aucune vie n’est « parfaitement » équilibrée.
Ton corps t’a « précédée », il a donné une image de toi qui ne te correspondait pas, et pourtant il a fallu faire avec malgré ton jeune âge. Très vite, tu as vu que cette apparence attirait, que tu avais une sorte de pouvoir avec, mais tu étais trop jeune pour gérer ça.
Alors, en grandissant, tu t’es défendue de ça, cette facilité de l’apparence t’a dégoûtée car elle ne t’amenait qu’à des situations impossibles à encaisser si vite.
C’est sans doute pour ça que tu as eu ces réactions, tu as voulu casser ton image. Inconsciemment, tu voulais qu’on t’aime pour toi et pas pour ce corps qui te faisait faire des choses que tu n’aimais pas…
Tu te laissais toucher tout en rêvant du prince charmant, car on rêve du prince charmant à cet âge-là. Ces deux images de ton corps offert aux mains tout en rêvant d’un idéal romantique, c’est tellement incompatible pour le cerveau, il a bien fallu qu’il se défende.
Le problème dans tout ça, c’est qu’on culpabilise en permanence, on croit que tout ce qu’on fait est conscient, voulu, et qu’on est une mauvaise personne. Comment veux-tu être une mauvaise personne à 12 ans ? comment aurais-tu pu savoir ce qui était bien ou mal ? tu le sentais, le ressentais au fond de toi, puisque tu as résisté finalement, mais tu ne pouvais pas savoir…
Il faut que tu te pardonnes… le terme est mal choisi car pour pardonner, il faut qu’il y ait faute et ce n’est pas le cas. Il faut juste que tu te regardes avec plus de douceur, de gentillesse, et de compréhension. Il faut que tu imagines une amie qui te raconte sa vie (ta vie), que lui dirais-tu pour la rassurer ? tu serais sans doute plus compréhensive avec elle qu’avec toi-même.
Tant que tu ne seras pas persuadée que : CE N’EST PAS TA FAUTE … tu seras toujours à te torturer. Bien sûr, ce n’est qu’une réponse à ta question, et une réponse n’est pas une solution, mais ça peut devenir un début d’évolution lente. Il faut te répéter que tu n’as rien fait de mal, même si tu n’aimes pas certains souvenirs… Certains adultes font du mal consciemment, exprès, pas les enfants… tu comprends ?
Je ne sais pas si ça peut t’aider ce que je dis….