karen a écrit:Je vis cet état de dépression latente dont tu parles, depuis de nombreuses années... Je sais très bien faire illusion, parce que je suis quelqu'un d'assez dynamique, et que j'ai du caractère...
Pour mon entourage, il y a pluusieurs cas de figure :
Ma mère à qui j'essaie de cacher ça au mieux, parce qu'étant elle-même dépressive, elle culpabilise trop de m'avoir légué ça en plus du reste... donc pour ne pas l'accabler, je lui cache le plus possible...
Le reste de ma famille, pour eux, c'est absoluement impensable... pas moi, je suis forte, je suis une battante, etc... j'ai été arretée pour dépression cette année, et quand j'en ai parlé à ma tante, elle a détourné les yeux d'un air gêné en disant "ah bon... on savait pas... on dirait pas, hein... " et on est passées à autre chose...
Mes amis, qui ont l'habitude de venir me pleurer sur l'épaule, et comptent sur moi pour les porter à bout de bras et être là... quand j'ai le malheure de péter les plombs, ou de leur confier mon état, c'est la cata, la panique... on me regarde avec des yeux affolés, genre "mais si elle est pas bien, qui c'est qui va s'occuper de nous ???" :evil: et là, d'un seul coup, j'ai plus de nouvelles de personne ou presque, le temps que ça se tasse, parce que forcement, ça va vite se tasser, pour eux, je suis tellement forte...
Il faut dire aussi que je suis entourée de gens plus ou moins dépressifs, et comme je suis capable de donner le chance, on considère que je dois surement être moins dépressive que les autres, puisque j'arrive à le dissimuler... donc je vais bien, tout va bien...
Je vis donc avec cet état latent, mais sans essayer spécialement de le cacher, le montrer fait le vide autour de moi, alors que j'ai plutôt besoin d'être entourée... Donc je donne le change... et je garde ça pour moi.
Je n'arrive pas à me décider à aller consulter quelqu'un, il faut d'abord que j'accepte l'idée que j'ai besoin d'aide, ou qu'on puisse m'aider. Peut-être aussi la crainte, quelque part, d'aller mieux... parce que j'ai l'habitude de mon état, même si je ne me sens pas heureuse ainsi, que j'ai des angoisses et des pulsions de mort, et que je ne sais pas ce que c'est que de vivre autrement.
Tu vois Karen, je m'étais laissée prendre à l'illusion... Parfois, en te lisant, oui, je savais que ça n'allait pas mais tu semblais rebondir tellement bien, tellement vite...
Citation:Je n'arrive pas à me décider à aller consulter quelqu'un, il faut d'abord que j'accepte l'idée que j'ai besoin d'aide, ou qu'on puisse m'aider. Peut-être aussi la crainte, quelque part, d'aller mieux... parce que j'ai l'habitude de mon état, même si je ne me sens pas heureuse ainsi, que j'ai des angoisses et des pulsions de mort, et que je ne sais pas ce que c'est que de vivre autrement.
J'ai été soignée, un temps, mais je ne le suis plus (déménagement). Je pense que si j'avais continué avec cette psy, j'aurais peut être pu m'en sortir... mais là, je n'ai plus envie de lutter, je n'en peux plus. Rechercher un nouveau psy, être sure de m'entendre avec lui, avancer, encore, mais pour aller où ?
MA vie est traçée, elle ne me fait pas hurler de joie c'est sur, mais je préfére ne pas trop y penser. Parce que me dire que j'ai encore à peu près 50 ans à faire comme ça...
Je ne veux plus remuer la boue.
:kiss: