Il me semble que la littérature érotique est, d'abord et avant tout, de la littérature. Ce qui, pour moi, veut dire qu'il faut qu'il y ait un auteur de talent. Et pas juste un gratte-papier qui tire à la ligne, parce que dans ce cas-là, ça tourne plutôt à la pornographie de bas étage qu'à l'érotisme.
Je dis "pornographie de bas étage", parce qu'il existe, pour moi, de la pornographie de haut étage, quand la plume est tenu, justement, par des hommes et des femmes de belles lettres.
Pour moi, le livre de Catherine Millet cité plus haut n'a rien d'érotique. C'est plutôt un autoportrait teinté de pornographie clinique et, si on le prend un peu plus largement, un panorama sociologico-sexuel de certaines sphères parisiennes. Ce qui peut présenter, pour qui ne connaît pas les sphères et les gens dont il est question, un intérêt à peu près nul (l'intérêt littéraire de ce livre étant, lui-même, proche du néant).
Sans remonter aux romans libertins du dix-huitième siècle (qui ne se limitent pas à ceux de Sade ou de Choderlos de Laclos), je pointerais plutôt des livres comme
Des désirs et des hommes de Françoise Simpère,
Jouir d'aimer de Cléa Carmin, ou
Entre ses mains de Marthe Blau. La production actuelle ne manque pas de belles plumes érotiques, en particulier des plumes féminines.