Cet assassinat est horrible. Rien ne peut justifier un tel acte. Elle n'était pas parfaite (condammée pour corruption au Pakistan, pour blanchiment d'argent en Suisse ; un rôle plus que louche dans l'assassinat de son propre frère) mais elle ne méritait pas la mort. Elle va manquer à son pays car elle était un espoir de changement du paysage politique local.
C'était une femme dans un pays où les femmes n'ont pas de place sur le devant de la scène. Mais, pour avoir discuté avec quelques Pakistanais, si elle n'était pas toujours appréciée, ce n'etait pas en raison de son genre mais plus en raison de ses actes passés.
Qui l'a tuée ? Personne ne le sait. Les islamistes vont être accusés, montrés du doigt. Mais rien ne permet d'affirmer que ce soit eux. Il ne faut pas oublier que depuis trois mois, les opposants au président (dictateur soutenu par les Américains) ont beaucoup souffert (plusieurs sont encore emprisonnés ; Imran Khan, politicien, a lui-même été en prison, il en est sorti grâce à l'intervention de son ex-femme britannique). Aujourd'hui même, quelques temps avant l'attentat qui a coûté la vie à Benazir Bhutto, un autre opposant, Nawaz Sharif, a essuyé des coups de feu lors d'un meeting électoral. Les prochaines élections doivent avoir lieu le 9 janvier et Benazir Bhutto était pressentie pour devenir Premier Ministre.
Je vais terminer mon long message par une petite mise en garde : que personne ne fasse l'amalgame entre son assassinat et la façon de penser et de vivre de la population pakistanaise. Les premiers à souffrir d'une situation politique qui dégénère depuis plusieurs mois sont les habitants de ce pays. Il faut aussi avoir une pensée pour la quinzaine de personnes ayant perdu la vie dans ce même attentat.