Jean François LEFRANC (Jefl)
peintre et photographe
Elève aux Beaux-Arts de paris dans les années 70, Jean François Lefranc se consacre à la peinture figurative, puis abstraite jusqu’à ces dernières années… expos régionales, nationales et internationales (New York, Montréal, Hambourg, Paris…), essentiellement en galeries.
Comment es-tu passé de la peinture à la photo ?
Je fais de la photo depuis des années, mais sans recherche particulière… puis j’ai acheté un reflex numérique, dans un premier temps pour faire un catalogue de mes œuvres picturales, et désirant aller plus loin dans mes recherches de peintre, j’ai repris une activité didactique de photographe car je m’étais aperçu qu’il y avait un monde entre la reproduction photographique d’une toile et la toile elle-même. La photo écrase les matières, augmente les contrastes, sature les couleurs, les dénature et créé une vison différente de l’œuvre originale.
Petit à petit, j’ai commencé avec mon appareil à travailler des natures mortes d’objets vieillis et poussiéreux. Puis assez rapidement, je suis passé aux modèles vivants, parce que c’était la seule possibilité pour moi de créer des tableaux « vivants », dont je suis le créateur et dont j’ai la maîtrise, non pas intégrale, car on ne peut jamais l’avoir, mais presque.
Pourquoi ce choix de travailler avec des personnes rondes ?
Parce que ma démarche en tant que peintre n’a jamais été dans la standardisation donc celle de photographe est en continuité avec cette pensée, c’est à dire travailler au-delà des normes, sur des chemins parallèles, dans l’extrême.
A croire que je désirerais que les extrêmes deviennent norme à travers ma création. je serais plus dans un état de recréation que de création pure. Je n’invente rien, je donne une possibilité de travailler au-delà de l’à priori visuels.
Désormais, je consacre l’essentiel de ma création à la photo, plus particulièrement au nu féminin. Je me sens un peu frustré de ne plus avoir envie de peindre. A modeler les modèles, je continue néanmoins à créer des toiles. C’est juste le média qui change. C’est la forme qui n’est plus aussi « matièrée » que celle de la peinture, mais ma vision est toujours celle d’un peintre. D’ailleurs je ne me considère pas comme photographe, mais comme un créateur.
Tu travailles aussi avec d’autres physiques…
Oui car toute femme, tout corps est chargé d’un matériau créatif et il est évident que plus le corps est différent de ce que l’on attend dans la photo de nu (que ce corps soit rond, anorexique ou celui d’une femme âgée), plus cette différence va m’amener dans le monde onirique de la peinture. Mais j’en viens parfois à me demander si il existe des modèles « classiques », tellement je suis confronté, dans ma démarche, à des corps « à part »…
Jamais avec des hommes ?
Dans l’instant présent, je n’ai pas d’inspiration pour travailler avec des corps masculins, si ce n’est avec le mien, parfois, en autoportrait.
Tu utilises souvent des tissus, des drapés afin d’habiller tes modèles… pourquoi ?
Je trouve que la photo de nu est facilement répétitive… à l’aide des tissus, on modèle le corps tel un sculpteur modèle sa matière… et cela m’amène une possibilité d’avoir une troisième dimension plus forte, tout en sachant que cette sensation n’est que purement subjective. D’ailleurs tout ce que je peux faire voir et dire n’est que subjectif et n’est à aucun moment une parole de vérité universelle… oserais-je dire, « à chacun selon sa vérité »…
Quelles sont tes références en peinture, en photographie ?
Je suis un admirateur de toute la peinture expressionniste, de Soutine à Francis Bacon…mais j’ai des goûts très éclectiques en matière de peinture, je vénère autant une toile de maître classique qu’une toile de Paul Rebeyrolle… aucune référence en photographie, je suis un créateur et non un photographe… mais j’ai un faible marqué pour des gens comme Joel-Peter Witkin,Brassaï, Willy Ronis, Mary Ellen Mark ainsi que ceux qui sont à la fois peintre et photographe, comme Jan Saudek et Loretta Lux.
Jefl est toujours à la recherche de modèles, n’hésitez pas à le contacter par mp, ou sur son mail [email protected]
Son travail photographique sur le nu artistique est visible sur Nus picturaux, son travail pictural et photographique plus classique est visible sur son site http://perso.wanadoo.fr/jeanfrancois.lefranc/index.htm
Toutes ces photos sont protégées pas Copyright Jean François LEFRANC (Jefl)
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5 commentaires
Bonjour,
Vous faites un travail formidable. Ces photos sont riches de sensualité et prouvent que l’on peut être ronde et sublissime lorsque l’on est nue.
Une séance photo avec vous doit être une excellente thérapie visant à renouer avec son corps et se décomplexer.Vous savez tellement bien le mettre en valeur…
Encore bravo.
Dans le fond, la Beauté n’est ni mince ni ronde, mais ici Elle est transcendée par les sensuelles rondeurs de ces femmes généreuses extraordinairement mises en valeur par le talent de cet artiste. Je suis fan. Inconditionnellement! Désespérément!
tres beau
merci pour ce travail ou un corps nu est simplement beau et non gros ou mince… sensuel, emotion sur des images … en noir et blanc et cru pour les couleurs
bravo
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Bonjour Jean-François,
je viens de découvrir ton univers artistique. Je le trouve extrêmement élégant, un peu décadent. Les modèles sont magnifiques (et magnifiquement traités!). Elles me font penser à des vénitiennes ou des florentines, alanguies après une nuit de fête et qui ne se soucient plus (trop) de séduire. Chaque mise en scène est à la fois unique et chargé de références littéraires et artistiques. C’est très facile de se plonger dans n’importe laquelle de ces photos et d’y rester tout le temps nécessaire pour se raconter une histoire. Ca me plaît beaucoup!
Claire