En France, près d’un Français sur deux est en surpoids, un peu plus d’un quart est atteint d’obésité. Parmi ces derniers, certains se tournent vers la chirurgie bariatrique afin de perdre drastiquement du poids, car leur santé est en danger. En effet, selon l’Organisation mondiale de la Santé, la chirurgie bariatrique est considérée comme le seul traitement réellement efficace pour vaincre l’obésité de classe III. En 2016 et 2017, près de 3 500 opérations de chirurgie bariatrique ont été pratiquées.
La chirurgie bariatrique comme moyen efficace de lutte contre l’obésité
L’obésité est un excès de poids qui, à plus ou moins long terme, menace grandement la santé. Malheureusement, malgré toute la bonne volonté du monde, il n’est pas toujours facile de perdre des kilos par ses propres moyens. Prendre en charge l’obésité, lorsqu’elle est à un stade avancé, s’apparente à une véritable maladie qu’il convient de combattre pour préserver la santé des patients. La prise en charge de l’obésité nécessite ainsi une intervention globale, incluant aussi bien les traitements médicamenteux, que l’aspect psychologique et la possibilité d’une intervention chirurgicale. Afin de bien comprendre les différents tenants et aboutissants d’une éventuelle opération de chirurgie bariatrique, il convient alors d’en expliquer le déroulement en consultation médicale. Les patients doivent ainsi être informés des bénéfices, mais également des risques de telles interventions, qui parfois s’avèrent être les seules solutions pour mincir durablement.
Quand avoir recours à la chirurgie bariatrique ?
De manière générale, une opération de chirurgie bariatrique est envisagée dans les cas d’obésité très sévère. En effet, toute intervention chirurgicale n’est pas un acte anodin, qui se décide du jour au lendemain. Elle réclame en amont l’avis de spécialistes, médecin généraliste, endocrinologue ou gastro-entérologue…
En dessous d’un Indice de Masse Corporel (IMC) de 35, la chirurgie bariatrique n’est généralement pas recommandée. Ce profil peut se détecter aisément grâce au calcul de l’IMC, indicateur important qui pour rappel, se base sur le rapport entre la taille et le poids d’une personne. Si le résultat de ce calcul est supérieur à 35, alors le risque que fait peser votre surpoids sur votre santé est évident. La chirurgie bariatrique doit alors être, dans la plupart des cas, envisagée. Cependant, seuls les médecins spécialistes de la question demeurent aptes à autoriser ce genre d’opérations chirurgicales. Plusieurs rendez-vous médicaux sont bien souvent nécessaires en amont d’une telle décision. En effet, le médecin doit percevoir chez son patient une réelle motivation de perdre du poids, étant donné que la chirurgie bariatrique seule ne peut généralement pas se suffire à elle-même. Le patient doit ainsi afficher un réel désir de modifier ses habitudes alimentaires, reprendre une activité physique et accepter un suivi post opératoire régulier. Les personnes concernées doivent également être majeures et ne pas présenter un âge avancé pouvant générer des complications au bloc opératoire. Si toutes les conditions sont réunies, alors il convient de faire le choix entre les différentes opérations de chirurgie bariatrique actuellement praticables, afin de sélectionner celle qui s’avérera la plus efficace en fonction du profil du patient.
Chirurgie de l’obésité : les différentes techniques praticables
La pose d’un anneau gastrique, une opération simple et réversible
Cette intervention, pratiquée sous coelioscopie, c’est-à-dire sans ouvrir le ventre, est rapide et indolore. L’opération, qui dure environ 1 heure, consiste à placer un anneau de silicone autour de l’estomac afin d’en réduire le volume et ainsi contrôler la quantité d’aliments ingérés. Un câble et un boîtier situés sous la peau permettent de resserrer ou desserrer l’anneau, lequel peut être gardé à vie si besoin. Selon la perte de poids souhaitée, la majorité des personnes ayant recours à la pose d’un anneau gastrique garde ce dernier quatre ou cinq ans.
Cette technique, réversible, est très efficace. En effet, un patient peut perdre jusqu’à 50 % d’excès de poids au bout de 12 mois. L’anneau gastrique, qui ralentit le passage des aliments dans l’estomac, ne perturbe pas leur digestion. Sa pose, relativement simple, est prise en charge par la Sécurité sociale.
Quelques inconvénients sont toutefois à signaler, à commencer par d’éventuels vomissements étant donné que l’anneau peut parfois bloquer les aliments ingérés. L’anneau gastrique peut également bouger et entraîner une nouvelle intervention chirurgicale. Si un patient n’est pas motivé pour modifier ses habitudes alimentaires, il pourra continuer à ingérer des produits trop sucrés, contrairement au bypass gastrique, qui entraîne alors des vomissements immédiats.
La sleeve gastrectomie : une intervention radicale, mais efficace
L’opération nommée sleeve gastrectomie est une technique radicale, puisque son objectif est de supprimer une partie des cellules gastriques en charge de sécréter la ghréline, hormone stimulant l’appétit. Cette intervention complexe se révèle néanmoins assez douloureuse, il convient alors de prendre des antalgiques.
Les avantages d’une telle opération bariatrique, qui dure environ deux heures, sont nombreux. Les patients n’ont par la suite pas l’impression de se priver, puisqu’ils ont nettement moins faim. L’amaigrissement est donc mécanique. La sleeve gastrectomie fait perdre plus de poids qu’avec la pose d’un anneau gastrique (environ 65 % de poids perdu). De plus, cette intervention n’entraîne pas d’éventuelle migration d’un corps étranger dans l’organisme. Pour finir, le coût de la sleeve gastrectomie est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale.
Cette intervention possède toutefois des inconvénients. Pour commencer, il s’agit d’une opération irréversible, qui s’adresse donc à des patients très motivés. L’estomac peut en effet rétrécir suite à une potentielle inflammation due aux agrafes posées, des difficultés pour s’alimenter peuvent alors apparaître. Dans moins de 1 % des cas, la ligne d’agrafes peut se distendre, voire se déchirer, ce qui oblige à réintervenir.
Le ballon gastrique, méthode d’amaigrissement pour les obésités modérées
La technique du ballon gastrique est la suivante : il s’agit d’un ballon en silicone rempli de sérum physiologique, qui est introduit sous anesthésie générale par les voies naturelles. Ce ballon est ensuite placé dans l’estomac afin d’en réduire sa taille. Un ballon gastrique se conserve en moyenne six mois. Celui-ci permet aux patients d’obtenir plus rapidement une sensation de satiété, laquelle permet de suivre plus facilement les recommandations du nutritionniste. Bien souvent, le ballon gastrique est proposé en cas d’obésité modéré, avant d’avoir recours, si besoin est, à des interventions bariatriques plus poussées.
La pose d’un ballon gastrique peut être proposée à tout âge, même au-delà de 60 ans. Il s’agit d’une intervention rapide (environ 10 minutes), réversible et non douloureuse. Néanmoins, les patients peuvent souffrir de nausées et vomissements après cette intervention. De plus, la pose d’un ballon gastrique peut entraîner chez les personnes concernées un effet “yo-yo” lorsqu’il est enlevé. Au final, la perte de poids est assez modérée, il convient avec cette technique d’appliquer scrupuleusement les recommandations de son nutritionniste pour perdre efficacement du poids.
Le bypass gastrique, une opération proposée en derniers recours
La technique du bypass gastrique est simple : il s’agit de court-circuiter l’estomac en réalisant un pont entre l’oesophage et l’intestin. De cette façon, la quantité d’aliments ingurgités est fortement réduite, ainsi que leur absorption par l’intestin grêle, en particulier en ce qui concerne les graisses. L’opération, pratiquée sous coelioscopie, s’avère assez douloureuse. Elle dure près de deux heures, suite auxquelles des complications peuvent se présenter : fistules, péritonites, abcès…
Le bypass gastrique présente plusieurs avantages, à commencer par son efficacité réellement démontrée. Ainsi, il s’agit en quelque sorte de l’opération de la dernière chance proposée aux patients qui ne sont pas parvenus à perdre du poids différemment. Avec le bypass gastrique, il est possible de perdre 75 % de son excès de poids, voire même 100 %, en 12 à 16 mois ; un résultat qui se maintient sur le long terme.
Cette intervention chirurgicale possède néanmoins des inconvénients, notamment les carences qu’elle peut engendrer et qui doivent être compensées par une prise permanente de vitamines (zinc, calcium, etc). Autre inconvénient majeur : tout écart alimentaire (boissons sucrées, produits trop gras…) entraîne alors des vomissements ainsi qu’une diarrhée immédiate. Pour finir, le bypass gastrique est une opération lourde et irréversible, qui nécessite par la suite une surveillance médicale rapprochée.
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