Le Body Positive, appelé aussi “Body-posi”, est un mouvement visant à aider tout un chacun et notamment les femmes, à aimer leur corps, en s’extirpant des diktats de beauté et principaux stéréotypes véhiculés par notre société. Ce mouvement, né en 1996 aux États-Unis, a pris un nouvel essor ces dernières années, avec l’avènement des réseaux sociaux.
Les femmes, notamment celles en surpoids, dont le corps ne correspond pas à celui de la femme idéale, à savoir mince et svelte, en on eu marre de se voir représenter dans les médias qu’au travers de corps définis comme parfaits. Las de ne pouvoir atteindre cet idéal de beauté, qui n’est que le fruit d’une perception culturelle et d’une époque, les internautes ont souhaité faire part de leur ras-le-bol des diktats en encourageant ce mouvement “Body-posi”.
Partant du principe que chaque corps est différent et mérite tout autant d’être aimé, de nombreuses personnes et plusieurs personnalités ont décidé de prôner l’acceptation de soi, au-delà des images véhiculées par les médias. Faire partie de ce mouvement, c’est donc revendiquer son corps dans son ensemble, en l’acceptant tel qu’il est, avec sa cellulite, ses poils, ses vergetures et autres éléments considérés comme des défauts.
La place du corps des femmes dans les médias
En France, près d’une personne est en surpoids et 15 % des Français sont obèses. Le mouvement body positive est ainsi réellement essentiel à notre société, dont les idéaux causent tellement de complexes. Mais, pourquoi a-t-on tant de mal à s’accepter ? En réalité, la psychologie et la place du corps des femmes dans les médias jouent un rôle primordial. En effet, une dizaine de femmes au monde sont considérées comme parfaites, ce sont des top models qui défilent sur tous les podiums et dont le corps est affiché sur les campagnes publicitaires. Pourtant, près de trois milliards de femmes ne leur ressemblent pas et notre société inculque aux adolescentes qu’il faut forcément posséder un corps parfait pour être considérées comme belles. Cette perception faussée du corps de la femme entraîne donc forcément des complexes, d’autant plus que les femmes sont tentées de s’identifier à ces corps “normés” et affichés dans les pages des magazines, lesquels sont en réalité retouchés.
Or, être dans la comparaison de son corps avec celui d’une autre accentue forcément le fait de se regarder de manière négative, étant donné que nous avons tendance à nous comparer avec des personnes ne nous ressemblant pas. Notre mal-être n’en est que plus accentué.
Dans ce contexte, l’importance du mouvement Body Positive, qui aide les femmes rondes à s’accepter, prend sens. En effet, ce mouvement prône le fait d’apprendre à s’aimer avant toute comparaison, afin de ne pas sombrer dans la négativité. Le Body Positive est ainsi une manière de retrouver une bonne estime de soi, alors que les médias tentent d’imposer un idéal de beauté généralement inatteignable.
Le Body Positive pousse à effectuer un travail psychologique sur soi-même
Intégrer le mouvement Body Positive, c’est entreprendre un véritable travail psychologique, afin d’apprendre à s’apprécier et ainsi parvenir à se détacher des normes sociétales. Ce n’est en aucun cas votre corps qui est problématique, mais simplement la manière dont vous le percevez. Outre les problèmes de santé pouvant découler d’un surpoids, la façon dont vous jugez votre physique se construit selon des normes, des diktats et autres modèles que la société nous impose.
L’acceptation de son corps est l’une des composantes essentielles de l’estime de soi, cela s’apprend dès l’enfance et durant l’adolescence. Il est néanmoins possible, en entamant un travail psychologique visant à comprendre comment se sont créés nos complexes, de regagner une bonne estime de soi. Cela se travaille, affirment tous les thérapeutes. En effet, parvenir à accepter son corps lorsque l’on possède une mauvaise estime corporelle, c’est arriver à modifier la perception que l’on a de soi-même. Cela revient à porter un regard bienveillant sur son image tout en acceptant les compliments, ce qui pour beaucoup peut s’avérer compliqué.
Attention toutefois, avec ce mouvement et l’utilisation qui en est faite actuellement, de ne pas tomber dans le positivisme à tout prix. En effet, le fait de devoir absolument aimer son corps est également une autre injonction, qu’il est parfois bien dur de respecter lorsque l’on souffre de troubles psychologiques ou bien lorsque l’histoire que l’on entretient avec son corps est trop douloureuse. Chaque femme a le droit de s’aimer, de ne pas spécialement avoir d’opinion sur son corps ou bien de ne pas apprécier ce dernier. L’important, en réalité, est d’avoir conscience de la vision que l’on a de son corps et de comprendre comment cette dernière s’est fabriquée, en se confrontant aux regards de son entourage, de la société, puis de son propre regard, souvent très critique. Seule cette démarche psychologique permet de reprendre le pouvoir sur son corps et l’estime de soi, loin des injonctions sociétales. En ce sens, d’autres mouvements ont également éclos sur les réseaux sociaux et notamment Instagram, tels que le Fat Positive ou le Fat Acceptance. Moins populaires que le mouvement Body Positive, ces deux autres mouvements permettent aux femmes en surpoids de faire entendre leurs voix et leurs différences, dans un monde conformiste, où la minceur est érigée en seul modèle.