Je lance un petit appel à tout ceux qui pourront m'aider dans mon acheminement progressif vers la R.A version G.R.O.S (cet acronyme est une blague...).

Mon chéri qui a un rapport très naturel avec la bouffe m'a fait une confidence ce soir qui m'a bien fait cogiter.
En effet, il m'a fait remarquer que j'avais tendance à manger tous les jours et à tous les repas comme si c'était la dernière fois que j'allais avoir accès à de la nourriture de ma vie.
Je me goinfre littéralement sans pouvoir me contrôler mais je n'ai par contre plus aucune crise d'hyperphagie en dehors des repas depuis au moins deux ans.

Si vous étiez ou que vous êtes encore dans le même cas que moi comment avez-vous fait pour régler ce problème ?

Je sais que je dois écouter ma faim mais je mange vraiment comme le décrit mon chéri, on croirait que j'ai connu la famine (et autant préciser que ça n'a jamais été le cas).
Je n'arrive pas à me raisonner.

Ton chéri ne peut pas affirmer cela à ta place sous pretexte que tu y mets peut être une certaine frénésie.
Ce qui serait plutôt interessant c'est de t'écouter ce que tu penses avant de te mettre à table et pendant que tu manges, de quelle manière tu manges.
Es tu complètement pris par ton plat ou prends tu tout ton temps et ta satiété comment vient elle.
C'est en t'écoutant manger et c'est un peu c*n ce que je vais dire mais en t'écoutant réfléchir parce qu'il y a pas mal d'automatismes avant de se mettre à manger et pendant que tu vas pouvoir cerner de mieux en mieux ton attitude qui va à la longue te conduire à comprendre aussi le mécanisme.
Cela ne vient pas comme ça et celle qui peut le mieux trouver c'est que toi.

Pour ma part au début de ma RA j'avais cette attitude parce qu'en croyant que si je dépassais ma RA je gâchais ma RA surtout qu'au début c'est normal de dépasser sa satiété, il faut souvent calmer toutes les envies qu'on a crée avec les régimes.

Donc voyant que je dépassais ma satiété j'en profitais pour stocker me mettant plutôt une position régime. Il a fallu comprendre que la RA ça ne s'arrête jamais une fois que tu y aies et que simplement il y a des jours avec et des jours sans et donc que par là même il n'y avait pas d'échec ni de RA parfaite comme le serait une journée parfaite de régime sans une calorie en trop. Après bon il m'a fallu un peu de temps pour désamorcer le tout.

Je ne fais pas de RA, donc je ne peux pas te répondre sous cet angle-là, mais pour ce qui est de manger comme si c'était la dernière fois, c'est un problème que je connais bien.

Je me suis aperçue que bien souvent je me gavais littéralement, à ne plus pouvoir bouger, mais que si je me disais avant de commencer à manger (notamment au resto) que je pouvais revenir quand je voulais, même demain, et recommander le même plat, eh bien j'arrivais plus ou moins à respecter ma satiété, et donc laisser de la nourriture dans mon assiette...

C'est bizarre, je n'ai pas compris d'où ça me vient, même s'il y a bien eu une courte période de dèche financière où j'ai eu faim, j'étais adulte, j'ai relativisé et analysé, donc je ne pense pas que cela ait pu me traumatiser de la sorte...

Après, toujours dans mon cas, il y a aussi la sensation de "remplissage du vide" qui rentre en ligne de compte pour le fait de gaver aux repas, bien sûr... Mais comme toi, je n'ai pas eu de crises de compulsion alimentaire depuis un moment, c'est uniquement aux repas...

L'une ou l'autre avez-vous fait un régime autrefois parce que c'est aussi comme une sorte de mémoire du corps, juste le fait de savoir qu'il va y avoir du changement peut suffire parfois à faire paniquer.

Si on a connu les vaches maigres ça aussi peut influer. Je connais les vaches maigres voir très maigres et c'est vrai que pendant longtemps j'étais une stockeuse massive à cause de ça. Maintenant ce serait plutôt le contraire j'ai besoin de vider mes placards car je ne supporte pas et que j'ai besoin d'aliments plus frais.

Yubaba a écrit :L'une ou l'autre avez-vous fait un régime autrefois parce que c'est aussi comme une sorte de mémoire du corps, juste le fait de savoir qu'il va y avoir du changement peut suffire parfois à faire paniquer.

Ah ben vi... C'est logique, mais je n'y avais même pas pensé...
Hélas oui, j'ai fait des régimes par le passé (d'ailleurs si je n'en avais pas fait je ne serais pas si grosse... )

C'est mon cas aussi et pas mal de filles ici aussi puis c'est pas facile à désamorcer en tout cas dans mon cas ce ne le fut pas mais le temps et la réflexion ça aide beaucoup. Déjà s'en rendre compte et y réfléchir ça fait déjà avancer.

Oui ça fait très longtemps que j'alterne les périodes de régime et de grande anarchie alimentaire.
Et quand je mange chez mes parents ma mère m'enlève les plats (le fromage, la sauce, le rapé...tout ce qui pour elle "fait grossir") donc ça empire ma tendance naturelle à m'empiffrer ou à stocker comme un hamster.
Aujourd'hui j'ai essayé de me calmer dans ma tête et de me répéter que de toute façon même si je mange pas ce que j'ai sous le nez de suite je peux le conserver au réfrigérateur jusqu'à que j'ai faim à nouveau mais je trouve ça terrible d'être obligé d'y réfléchir pour y parvenir.
Ca parait tellement naturel comme comportement pour quelqu'un comme mon chéri que je me demande comment j'ai pu en arriver là...

Tu peux remercier ta mère et les régimes.
Attention à ne pas non plus trop t'empêcher de manger parce que là tu tombes forcèment dans la restriction.
Ton chéri c'est naturel chez lui car il n'a pas eu à le perturber et donc ce qui logiquement veut dire que si tu veux retrouver ces reflexes naturels, tu dois aussi à un moment te lâcher afin d'imprimer autre chose dans ta mémoire.
Ca fait peur mais en général c'est comme ça que ça vient tout seul la faim et la satiété.

Jazz a écrit :Et quand je mange chez mes parents ma mère m'enlève les plats (le fromage, la sauce, le rapé...tout ce qui pour elle "fait grossir") donc ça empire ma tendance naturelle à m'empiffrer ou à stocker comme un hamster.

C'est pas possible, on a la même!
Enfin moi c'est mère et grand-mère paternelle...

Ceci dit, c'est vrai que ce n'est pas facile de modifier son conditionnement face à la nourriture, et le fait d'avoir identifié le(s) problème(s), ou le mécanisme source du problème, ne suffit pas à tout résoudre, ce n'est que le premier pas sur ce chemin...

Merci en tous cas les filles pour ces nouvelles pistes de réflexion!

Exactement comme dit Yubaba : j'ai beau me dire et redire que les régimes c'est FINI ! je m'aperçois que je fonctionne encore en mode : demain je limite, et que donc j'ai envie de baffrer.

Sauf que... il faut que je me pose pour réaliser ce qui est engrammé, devenu un mode de fonctionnement automatique.

Même en RA. Parce qu'au début j'avais tendance à me restreindre par peur de trop manger.

Je me dis qu'il m'a fallu des années pour en arriver là, et que je dois accepter que la déprogrammation prenne du temps.

La mienne, de mère, elle rangeait le paquet de biscuit dès que j'en avais pris un

Pomdereinette a écrit : La mienne, de mère, elle rangeait le paquet de biscuit dès que j'en avais pris un

Oui, quand je goutais chez elle, si ma mère m'apercevait avec un paquet de gâteau devant moi, elle passait par derrière, choppais le paquet (comme si j'allais lui arracher tel le loup affamé) et me sortais sa bonne vieille phrase habituelle "hop, ça suffit, c'est pas bon pour toi ça..."
Le pire c'est que de moi même j'en aurai mangé 2-3 mais pas plus alors que finalement à 13 ans je me levais la nuit pour aller voler des paquets de gateau et je me les enfilais entier en 10 min

Je dédicace donc officiellement mon premier bourrelet ventral à ma mère: "Merci maman, grâce à toi bien d'autres ont suivis par la suite..."

En tout cas les filles merci de vos réponses, je vois que j'ai encore un long parcours devant moi avant de penser moins souvent à la bouffe et tout ce qui en découle.

c'est terrible ce qu'on peut SE faire du mal ou NOUS faire du mal !

Chez moi ma mère ne cuisinait jamais au-delà des parts prévues (une grosse pour mon père, une moyenne pour mon frère, une petite pour ma soeur et moi, et elle, elle mangeait rien ou presque)
On avait toujours, enfin moi, j'avais toujours l'impression de "manquer" de quelque chose ! je me disais toujours : quand je serai grande, je mangerai tout, et à volonté !

Je ne sais pas si ça vient de là ! je l'ignore ! mais c'est affreux de manger comme si on emmagasinait dans une armoire immense !!

Actuellemnet, je fais, comme vous, un gros travail sur le fait de se dire : t'inquiète pas, si tu manges pas ça aujoud'hui, y'en aura encore demain !!!
Et j'ai 45 ans !!!!!! c'est dire les dégats !!!!!

Mais bon, vaut mieux tard que jamais !!!!

J'ai vraiment envie de penser ENFIN à moi, et non à mes enfants, à mon mari, à mes proches ! UNIQUEMENT A MOI !!!!!

Je veux qu'à 5O ans j'amorce une nouvelle vie ! je veux etre en paix intérieurement et extérieurement !

On a le même âge... Et tous les jours je dois faire un effort surhumain pour... ne pas finir la tablette de chocolat. Encore aujourd'hui.

J'ai beau me dire et redire que demain je pourrai, attendre d'avoir faim, pfff, que c'est dur ! Je crois qu'au-dedans de moi je suis restée la petite fille de 12 ans à qui son père a dit : je suis content que tu fasses un régime.

Je voue une haine inextinguible au pédiatre qui a conseillé mes parents à l'époque.

Moi je te dirais de la manger cette tablette de chocolat et d'en manger une à chaque fois que tu en as une folle envie. A ton avis que va t il se passer au bout d'un moment?

Comme je l'ai dit il faut faire une période de lâchage car déjà ça amorce certains mécanismes dit "régime" pour en créer d'autres dit "RA" . C'est comme ça d'ailleurs que les compulsions s'arrêtent parce que l'alimentation perd un peu son intérêt compulsif vue que plus rien ne représente ce qui est interdit donc on peut plus se tourner vers la nourriture du coup au cherche d'autres moyens de s'exprimer.

Pour ma part, c'est à la fois le paquet de gateaux surveillé par ma mère et la période de vache très maigre : la maison, ma mère surveillait tout ce qui était confiseries et gâteaux : pas le droit de prendre plus de x gateaux, pas le droit d'avoir plus d'une barre de chocolat etc etc.
Donc, Quand j'avais un peu d'argent de poche au collège, je le dépensais en "langue de chat" hyper acides et autres joyeusetés de ce genre. Quand j'allais chez ma grand-mère, j'avais droit à MA tablette de crunch.
Bref, je pense que, pendant des années, j'ai eu une certaine frustration par rapport à ce type de produit et qui dit frustration, dit craquage au bout d'un moment!
Le craquage a eu lieu... à 24 ans, que j'ai emménagé seule dans mon appart, à 200 km des ma famille!
J'étais enfin libre!! Je pouvais enfin acheter et manger ce qui me plaisait! ....
Et là, j'ai fait ma cure : bonbons, chocolats, desserts....
Quand je commençais un paquet, j'avais une petite voix qui me disait : "finis le vite sinon, ça va disparaître!" Donc, je le finissais.
La RA m'a permis de prendre du recul par rapport à ça et ça a eu des effets surprenants :
Je n'ai plus l'envie de prendre un dessert à chaque repas : quand je n'ai plus faim, je n'ai plus faim... ou alors, si le dessert prévu me tente vraiment, je garderai "une petite place" pour lui
Exemple, j'ai acheté un paquet de crocodiles HARIBO : comme ils me faisaient vraiment envie, j'en ai pris en guise de dessert. Et là, surprise absolue, j'ai pu en manger que ...5. Le 5ème m'a écoeuré, j'ai arrêté! Pourtant, j'adore toujours ça mais j'étais à satiété donc mon corps a dit stop! Je vous dis pas l'effet bizarre que ça fait!
J'ai toujours le bec sucré mais la RA l'a régulé ..... et j'apprécie d'autant mieux mes desserts maintenant ! mais ça a pris du temps

désolée pour le pavé