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ursula a écrit:
C'est bien ça qui me gêne : le fait que la vie soit devenue spectaculaire.
Que la société soit orientée par le regard, c'est une chose qui déjà me gêne énormément (parce que réduire nos relations aux autres au seul sens du regard, c'est déjà une ablation des autres sens de la vie sociale).
Ensuite, si le regard devrait être une des expériences nécessaires pour accéder à l'autre, il faut bien reconnaitre qu'il n'en est plus rien : le regard n'est plus "média" (au sens de médiation), il est devenu une forme autonome, et la seule chose qu'il puisse faire, c'est se faire monstrueux, il montre la sphère de l'intimité et la détruit dans le même mouvement, prend de l'assurance, de la puissance, par cet écrasement.
Mais je crois que cette puissance du spectaculaire est une fascination trompeuse, elle ne conforte qu'un contrôle civique des intimités, qui par le regard devient auto-contrôle. Le regard qui s'entretient de ses propres objets d'obscénité, c'est non seulement une oblitération de l'autre, mais aussi une oblitération de soi. Il ne reste plus que le regard se regardant à travers son auto-fascination, et ses fausses transgressions qui ne sont que des censures inversées.
Je trouve q c'est à mettre en relation avec ce qu'on voit à la télé : plus c'est trash et bête, plus les aiment et en redemandent... C'est bien triste quand même...
C'est bien ça qui me gêne : le fait que la vie soit devenue spectaculaire.
Que la société soit orientée par le regard, c'est une chose qui déjà me gêne énormément (parce que réduire nos relations aux autres au seul sens du regard, c'est déjà une ablation des autres sens de la vie sociale).
Ensuite, si le regard devrait être une des expériences nécessaires pour accéder à l'autre, il faut bien reconnaitre qu'il n'en est plus rien : le regard n'est plus "média" (au sens de médiation), il est devenu une forme autonome, et la seule chose qu'il puisse faire, c'est se faire monstrueux, il montre la sphère de l'intimité et la détruit dans le même mouvement, prend de l'assurance, de la puissance, par cet écrasement.
Mais je crois que cette puissance du spectaculaire est une fascination trompeuse, elle ne conforte qu'un contrôle civique des intimités, qui par le regard devient auto-contrôle. Le regard qui s'entretient de ses propres objets d'obscénité, c'est non seulement une oblitération de l'autre, mais aussi une oblitération de soi. Il ne reste plus que le regard se regardant à travers son auto-fascination, et ses fausses transgressions qui ne sont que des censures inversées.