LeGone a écrit :Mon opinion rejoint celle de SoleilMoon,
On prend le risque « d’intellectualiser » encore un peu plus le métier alors que je pense qu’il vaudrait mieux en revenir à certains fondamentaux.
On aura des instits et profs de collège d’un très bon niveau mais qui risquent d’être de plus en plus frustrés une fois en postes (à cause du décalage entre le niveau personnel/aspiration et la réalité du terrain). Et la revendication de revalorisation des salaires sera encore plus forte.
Je pense également que cela va exclure encore plus du métier toutes les personnes qui ont un véritable don pédagogique mais qui n’arrivent pas (ou qui ne peuvent pas financièrement) à étudier au-delà de BAC+2.
Sinon, je serai favorable à ce que la formation soit effectuée en alternance avec un poste à temps partiel comme assistant(e) pédagogique durant les études. Des écoles d’ingénieurs et de commerce ont bien réussi à réorganiser leur enseignement en ce sens ?
Personnellement, je travaille depuis 11 ans dans l’enseignement supérieur et j’y enseigne quelques heures par semaine. Ce qui me choque le plus, ce sont les « carences » d’un certains nombres d’étudiants qui viennent d’obtenir le Bac (et je ne parle même pas de ceux qui ont « jeté l’éponge » avant). Il me semble que c’est un « chantier autrement » plus essentiel que toutes les réformes qu’on nous annonce.
Pour Karen : j’ai donné mes premiers cours à l’âge de 26 ans et certains de mes étudiants étaient plus vieux que moi et ça ne m’a pas vraiment posé de problèmes (mais je concède que je n’avais pas affaire à des jeunes loups). Comme j’ai été entraineur sportif depuis mon adolescence, pour un public de « 7 à 77ans », je pense que cela m’a grandement facilité la tache.
Et je souhaite bonne chance à toutes celles qui souhaitent rejoindre la « maison ».
Je ne dis pas que vous avez tort, je donne simplement mon avis, suivant diverses expériences professionnelles que j'ai eu (classes patrimoine, alphabétisation, social)... et basé aussi sur les expériences de prof de plusieurs personnes de mon entourage (profs de collège et lycée pour plusieurs de mes amis, anciennes instit pour ma mère)... et je reste persuadée que la parfaite maitrise de sa propre discipline, et surtout la pédagogie sont la clé de tout ça...
l'enseignement, ce n'est pas que du dressage... quand un prof aime sa matière et a envie de la valoriser, les élèves le sentent... or souvent (j'ai bien dit "souvent", pas "toujours") le niveau donné dans une matière en trois ans (il y a souvent plein de matières annexes, ce n'est pas spécialisé comme ça l'est ensuite) est plutôt insuffisant pour passionner le futur prof, qui sera (toujours à mon avis) moins apte à transmettre son intérêt à ses élèves... je ne dis pas non plus qu'on ne peut pas être doué en pédagogie si on a pas faire je ne sais combien d'années d'études...
Je ne dis pas non plus qu'on ne peut pas être un bon pédagogue sans avoir fait je ne sais combien d'années d'études (pour preuve l'a génération des "anciens" instit qui le devenaient directement après 3 ans de remplacements, tout de suite après le bac... mais pour l'enseignement de matières particulières, je pense que c'est important quand même d'arriver à une certaines spécialisation...
Sinon, bien sur que le "chantier autrement" dont tu parles est plus essentiel que cette réforme... mais c'est bien de cette réforme que l'ont débat dans ce post...

Quant à la formation en alternance, oui, je pense aussi que ça serait une idée intéressante permettant de réajuster les aspirations des aspirants profs, de se colleter à la réalité du terrain, sans pour autant leur faire perdre de vue l'approfondissement de leur discipline...
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