argh a écrit:
devant lui se trouvait Jean Pierre Raffarin et Paco Rabanne, travestis en Dupond et Dupont qui se mirent à entonner une ode à la gloire de la moussaka au foie gras de labrador.
"la machine ne s'arrêtera plus".
..."la machine ne s'arrêtera plus"...
C'était bien la phrase de la prophétie, celle qui l'avait hanté depuis des années dans ses songes cauchemardesques, celle qu'il n'espérait être qu'une pure folie, sortie des nimbes de son esprit pourtant très ordinaire, et qui, cependant, avait troublé chacune de ses nuits depuis sa tendre jeunesse : c'était la phrase qui devait ouvrir l'avènement du B.R.I.C. (Bordélisateur Ridicule d'Informations Crétines), qui précèderai lui-même l'apocalypse du B.R.O.C. (Barboteur Rasoir et Ouvertement Chiant)
Désormais Raffarin et Paco Rabanne avaient laissé la place à François Hollande et PPDA dansant une polka en string avec des chapeaux mexicains sous l'oeil fasciné des clients du MacDo, placés en cercle, qui s'étaient mis, pour accompagner les artistes, à fredonner en coeur "Je suis maladeuuuuuuuuuuuuuuuu" en mimant Napoléon d'un air bougon, tout en plaçant une main dans leur gilets au niveau du nombril, et de l'autre, tenter de faire tenir les cartons rougeauds des cornets de frites sur le crâne de leur voisin, en guise de bonnet phrygien.
L'heure était grave. Il tenta de se remémorrer la suite des paroles de la prophétie, dans un extrème effort de concentration ..."la machine ne s'arrêtera plus... du bric et du broc, seule la muse saurait retrouver le sens...". Cela devait être ça. A l'origine. Mais la machine s'emballait, et dans son emballement, elle se bordélisait elle-même.
Tandis que Bill Gates et Nana Mouskouri dansaient des castagnettes sur l'air de la Marseillaise, debout en équilibre sur la même balle de ping-pong, déguisés en carpes de Suisse Maritime, il tentait de saisir la logique de la machine :
..."la Marche de Chine ne s'arrêtera plus... du fric et du rock, seule la buse essorée se trempe la panse...." Il tenta fébrilement de trouver le sens caché de l'énigmatique formule, avant de se rendre compte, dans un éclat de rire nerveux, de sa vaine tentative : il lui suffirait de créer le sens.
Il mis donc son balladeur MP3 sur ses oreilles, un vieux tube des Guns'n'Roses crépita dans ses tympans. Il glissa un billet de 5 euros entre ses lèvres, puis pris un regard perçant de rapace qui a pris la pluie en faisant trembler ses joues comme un oiseau qui s'ébroue. D'une main il se mis à frotter son estomac, puis tout à coup, plissa ses yeux perçant dans un bridage strident, et enfin, fit un grand bond en avant au milieu du cercle de la clièntèle...
C'est alors qu'un nouvel et intense rayon de lumière jaillit de l'entrée du McDonalds, alors qu'une odeur d'ozone emplie, une fois de plus la pièce.
Une silhouette se détacha de l'entrée, dans un grand silence, approchant doucement du cercle que la clientèle venait de rompre. Ce devait donc être lui, LE SAUVEUR. De son anatomie musculeuse, s'échappaient encore quelques volutes de gaz, et l'on entendait au niveau de la couture de l'aine de son pantalon de cuir, le grincement caractéristique de la noisette coincée entre les fesses, prête au martyr.
Il entendit une voix d'outre-tombe, émanant de la silhouette entourée d'évanescences brumeuses, s'adresser à lui : "Tu as le nez qui coule, tu veux un mouchoir?"