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Je n'arrive pas à parler aux psys

42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Coucou !

J'ai rencontré environ 7 ou 8 psy en 3 ans. Là, j'en vois une nouvelle depuis juillet (2 séances pour le moment). Le même problème se pose toujours :  
je n'arrive pas à leur parler vraiment, à expliquer mon mal être.

On me reproche souvent de pas parler, je ne suis pas du tout une bavarde et je déteste parler pour rien dire. Du coup, quand il faut expliquer quelque chose, mon mal être en particulier, je galère ...

J'en arrive à avoir l'impression de faire perdre son temps à la psy et l'impression limite que finalement, je n'ai aucun mal être. Et au final, ben j'avance pas ...

Le seul truc que j'arrive à dire est que je suis une "handicapée de la vie" mais je suis incapable d'expliquer ça, pour moi ça me semble évident.

Avez-vous des conseils pour m'aider ?
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
Parler à un psy c'est révéler des choses extrèmement intimes en fait, des choses émotionnelles aussi qui nous bloquent justement puisqu'on essaie de les dire à un psy.
Est ce que tu as l'impression que c'est une question de pudeur? Ou est ce un blocage plus profond que tu n'arrives pas à mettre tes émotions et tes sentiments en mots?
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Cocagne a écrit:
Parler à un psy c'est révéler des choses extrèmement intimes en fait, des choses émotionnelles aussi qui nous bloquent justement puisqu'on essaie de les dire à un psy.
Est ce que tu as l'impression que c'est une question de pudeur? Ou est ce un blocage plus profond que tu n'arrives pas à mettre tes émotions et tes sentiments en mots?


Je pense surtout que c'est une incapacité à communiquer mes ressentis.
J'étais un ado phobique sociale, j'ai passé mon adolescence chez mes parents, renfermée sur moi, dans ma bulle, en communiquant qu'avec mes parents (et encore ...). C'est comme si, en gros, parler n'était pas naturel chez moi !
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
_Mumu_ a écrit:


Je pense surtout que c'est une incapacité à communiquer mes ressentis.
J'étais unE ado phobique sociale, j'ai passé mon adolescence chez mes parents, renfermée sur moi, dans ma bulle, en communiquant qu'avec mes parents (et encore ...). C'est comme si, en gros, parler n'était pas naturel chez moi !
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
alors essaie de partir du concret peut être, tu dis que tu parles d'"handicapée de la vie", essaie de prendre des exemples de la vie quotidienne, matériels, des situations tres precises ou tu as cette impression et donne toi du temps aussi, si tu n'as jamais pu exprimer tes émotions cela viendra mais plus lentement que pour quelqu'un d'autre
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Je lui en ai donné hier en lui disant que je n'avais aucune passion et très très peu de loisirs (lecture avant le dodo, pc et guitar hero, génial :s). Elle m'a dit que ça c'était pas grave, alors moi déjà, ça je trouve pas ça folichon et je trouve ça triste d'être attirée par rien et de ne rien avoir envie de faire surtout ...

En fin de séance, elle m'a proposé d'écrire à chaque situation où ce mal être était là.
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
_Mumu_ a écrit:
Je lui en ai donné hier en lui disant que je n'avais aucune passion et très très peu de loisirs (lecture avant le dodo, pc et guitar hero, génial :s). Elle m'a dit que ça c'était pas grave, alors moi déjà, ça je trouve pas ça folichon et je trouve ça triste d'être attirée par rien et de ne rien avoir envie de faire surtout ...

En fin de séance, elle m'a proposé d'écrire à chaque situation où ce mal être était là.


tu as pu lui dire que toi tu trouvais ça grave?
oui écrire si tu y arrives peut être un intermédiaire pour lui dire ton mal être
en tout cas courage ça sera pas simple mais tu peux y arriver à t'exprimer plus
39 ans Lyon 51
Courage à toi, je comprends bien le problème, j'étais un peu dans ce cas là. D'une part parce que je ne parle jamais de moi dans la vraie vie, mais en plus parce que je suis incapable d'avouer que je vais mal. Donc à chaque fois que j'abordais un sujet difficile avec le psy, j'en disais deux mots et je concluais par "mais c'est pas grave, je m'en sors bien". ( ouais ouais, jusqu'à ce que j'en sois à prendre des anti-dépresseurs...)

Il m'a conseillé de lui écrire, un peu comme ta psy, ce qui me donnait l'impression de poser problème. Face à la feuille, on est un peu plus libre, on peut le faire en décaler, et sans la crainte du jugement ou je ne sais quoi. Pour moi ça n'a pas tout débloqué, mais ça m'a au moins aidé à dire que j'étais vraiment mal, et que, contrairement à ce que j'en disais, je ne m'en sortais pas si bien que ça!
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Merci pour ton témoignage figolune :)

Pour ma part, ce n'est pas le fait d'avouer que ça va pas, c'est tout simplement le fait de m'exprimer à l'oral, concernant mon malaise, qui me pose souci.

J'espère que, comme pour toi, ça m'aidera de le faire par écrit, parce que l'anti dépresseur, ben ça va faire 10 ans qu'il me tient compagnie :?
51 ans Face au vent 5339
En même temps Mumu, c'est pas facile de se trouver en réelle confiance avec un psy, c'est à dire quelqu'un à qui on est censé déballer son âme. Alors d'autant plus si tu es plutôt une taiseuse, soit tu as la conviction que tu vas bien te sentir avec ta psy et ça pourra prendre du temps, soit tu ne ressens peut-être pas suffisamment cette confiance, et là ça va être difficile de t'ouvrir et de lui parler.

Et puis, mettre des mots... un jour un prof nous avait dit que seulement 20% de la communication passait par les mots, le reste passant par le corps, l'expression du visage, tout ce qui contribue à créer une atmosphère entre les gens. Ta psy est normalement formée à recevoir la communication non verbale.

Enfin, en fait, ce n'est pas à toi de culpabiliser parce que tu n'arrives pas à t'exprimer devant ta psy. C'est tout de même son boulot à elle, de te faciliter cette tâche, de favoriser ton expression.

Je n'ai pas du tout le même problème avec mon psy à moi, moi je parle tout le temps, même au lit en dormant ! :P Mais entre être capable de parler de tout et arriver à parler de soi vraiment, il y a un océan... alors je passe pour une extravertie dans la vie, et une fois que je me retrouve chez mon psy il m'arrive de rester muette plusieurs dizaines de minutes. Dans ces cas-là il faut que j'y croie très fort à ces 80% de commmunication non verbale, parce que j'aurais tendance à comme toi me poser des tas de questions sur mes capacités de communication réelles. Et en fait, quand j'y repense à posteriori il se passe plein de choses pendant ces silences. Les émotions peuvent monter, et parfois même, quand j'ai de la chance, sortir, et quand je suis vraiment tout à fait dans mon travail sur moi, j'arrive à les recevoir et donc à faire avancer le schmilblick. Et ce beaucoup plus que quand je parle, finalement... Maintenant, le psy est devenu l'endroit où je m'autorise le silence, et ce silence est ma manière de m'exprimer la plus vraie. Mais il ne faut pas croire que le psy se contente de me regarder et de prendre des notes, non le contact entre lui et moi est réel (quoiqu'intangible) et il m'aide énormément.


A ce que tu écris j'ai surtout l'impression que ta psy est désemparée... :? comme si elle ne savait pas par quel bout te prendre, ou bien qu'elle était un peu passive de nature. Elle est comment, elle ? Elle parle beaucoup ? Elle t'intimide, ou bien c'est quelqu'un avec qui tu te sens à l'aise ?
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Je précise que je ne l'ai consulté que deux fois pour le moment. On est dans la phase "prise de connaissance" pour le moment ...

Elle a une apparence un peu froide (comme moi) mais ris à mon humour, ce qui détend l'atmosphère.

Je crois que j'idéalise trop les psys. J'imagine un psy qui n'attend pas qu'on parle, un psy qui mène la consultation en posant des questions, en orientant la chose quoi. Ben non raté, c'est nous qui devons parler, mener la consultation et éventuellement il pose des questions. :?
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
c'est normal, c'est ce que tu dis et ce que tu ne dis pas qui amène ces questions, ils n'ont pas la science infuse, il leur faut un peu de temps pour te cerner quand même ;)
mais c'est vrai que tes difficultés à t'exprimer doivent certainement lui donner des pistes pour t'aider mais elle a quand même besoin que tu t'ouvres un minimum pour savoir comment t'aider
51 ans Face au vent 5339
_Mumu_ a écrit:

Je crois que j'idéalise trop les psys. J'imagine un psy qui n'attend pas qu'on parle, un psy qui mène la consultation en posant des questions, en orientant la chose quoi. Ben non raté, c'est nous qui devons parler, mener la consultation et éventuellement il pose des questions. :?


Ah mais non le mien c'est un psyquiparle comme ce que tu décris là :D
Bon par contre pour le trouver j'ai bien galéré, et en ai vu un paquet des psysquienprofitentpourroupiller... :roll: (ben oui on peut dormir les yeux ouverts :P )
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
Je rejoins isonami pour l'histoire de confiance envers le psy.

C'est pas évident d'arriver devant une personne étrangère à sa vie, son passé et devoir, devant lui, se mettre à nue.

Au début de mes séances psy, ses questions déstabilisantes, j'ai pris ça pour de véritable intrusion dans ma vie et malgré ma communication, je ne parler pas et je tournais toujours autour du pot, pour finalement rester évasive sur mon mal être.
Avant lui, plus jeune, j'ai rencontré 2 psy, que j'ai eus l'impression de faire tourner en bourrique, puisque je n'entendais d'eux que ce qui allait dans mon sens et j'avais la sensation de manipuler la séance ... j'ai donc pensé que faire une thérapie n'était pas pour moi, étant soit trop atteinte en malaise profond, soit pas faite pour ce genre de chemin pour assumer ma vie, mon caractère et ma personne.

Je suis arrivé face à mon psy actuel à deux doigts de la mort psychique (de ses dires) et j'me suis dit nombre de fois "mais qu'est ce que je vais bien pouvoir lui raconter", il m'arrivait même parfois de préparer la séance à l'avance ...
Sauf que lui, il m'a vite cernée, il me dit les choses avec authenticité, sans fioritures, sans forcément y mettre les formes ... mais parce qu'il sait que je peux encaisser beaucoup et que malgré mes braquages il n'y a pas un mot que je ne "goûte" pas et dont je m'imbibe pour mieux rebondir dans ma vie.
Mais ça ne vient pas au bout de deux séances, ni même 5, je crois qu'il m'a fallu facilement une vingtaine de séance pour commencer (et j'insiste sur le terme commencer) à expliquer (plus ou moins clairement) mes souffrances.

Il faut bien que tu te mettes au clair sur une chose fondamentale sur une thérapie ... c'est long! Très long.
Laborieux et souvent douloureux.
Le temps de te comprendre, faire connaissance avec la vraie personnalité que tu es (et non celle que tu crois être), arriver même à comprendre certains sentiments nocifs qu'on a tendance à réitérer encore et encore ...

Bref ce pavé pour te dire, sois patiente et cesse d'être exigeante vis à vis de toi même. Rien et personne ne t'oblige à déballer ta vie de long en large et en travers en deux séances. Et tu n'iras pas mieux au bout de 5 séances ...
Prends le temps de faire connaissance avec toi même et prends le temps d'apprécier ta thérapie pour mieux te comprendre.
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Merci SecretMel pour ton témoignage.

Oui, j'imagine bien qu'une thérapie c'est très, très long.

Mon médecin traitant m'a dit que j'étais trop exigeante avec les psys et qu'il fallait que je leur laisse une chance lol. Donc, je crois que je vais :
- écrire ce qui me passe par la tête pour avancer lors des prochaines séances,
- être un peu moins exigeante avec elle et moi aussi.
B I U