48 ans
1805
Je lui ai demandé 3 fois si c’était une bonne blague…parce que c’est mon 1er enfant en plus…mais non, pas de blague en vue….
Là, il regarde notre projet de naissance et bafouille qqchose du genre : « euh pour la péridurale, je ne sais pas ce que vous souhaitez mais…Voilà : toutes les salles d’accouchement sont occupées (4 femmes sont déjà prise en charge). Nous n’avons plus de salles d’accouchement disponibles. Nous avons 3 femmes qui sont en train d’accoucher dans des salles de travail. Vous risquez de ne pas pouvoir bénéficier de la péridurale vu que vous ne pourrez pas accoucher en salle d’accouchement ».
Alors son visage se détend, quand je lui annonce d’un ton assez serein que de toute façon je me tâtais à la prendre cette péri et que comme ça, ben du coup, je n’ai pas le choix. « De toute façon, on ne peut pas faire autrement », j’ajoute en rigolant (je crois que cela doit être les hormones….lol). Il m’annonce qu’ils vont venir quand même me poser un cathéter ( ? c’est comme ça qu’on dit ?) – au cas ou – et finalement ils n’auront même pas eu le temps de le poser…
Alors on essaye de me trouver au moins une salle pour finir le travail : je me retrouve avec une femme qui gémit de douleur en permanence. En travail - elle aussi – elle n’est dilatée qu’à 4 cm…elle crie, non stopp….pendant le monito et les phases de repos, je lui donne des conseils même pour respirer (je manque pas d’air lol). Puis on se balade avec zomme dans les couloirs, on nous donne un ballon. Je me remémore les exos appris pour tenter d’adoucir le travail, mais là : impossible de m’asseoir…On voit le personnel courir partout et installer des lits dans le couloir…
A partir de cette phase, la douleur n’est plus supportable : je ne peux ni m’asseoir, ni me pencher, ni m’allonger. Je ne peux que rester debout. Je reviens dans la chambre, je hurle. J’entends je ne sais combien de femmes hurler dans les pièces d’à côté (on entend même une femme en train d’accoucher dans la salle d’auscultation des urgences (qui n’est pas une salle d’accouchement). On l’entend faire valdinguer des ustensiles médicaux qui tombent par terre. Elle a l’air de paniquer, les sage-femme semblent ne plus la maîtriser…
(On aura appris bien plus tard que ce matin là : 8 femmes – dont moi – auront accoucher sans péri et avec les moyens du bord – dans des chambres de travail – par faute de salles d’accouchement déjà occupées. 15 accouchements se sont passés cette matinée là).
Toujours dans cette chambre de travail, je crie, je hurle. C’est un concours dans le service : quand ce n’est pas moi qui hurle, s’en est une autre…et on se reprend le relais…(j’en rigole maintenant lol…mais sur le coup…).
Le médecin gynéco de garde passe me voir au moins cinq fois (bah oui sur mon dossier « bébé macrosome » et vue les conditions qui s’annoncent pour accoucher…) pour s’assurer que tout va bien.
La sage-femme vient me chercher pour m’ausculter dans une pièce qui se libère enfin : toujours à 8-9…elle avait installé le matériel d’accouchement sur une petite table mais me dit « bon, on va attendre encore un peu ». On nous laisse cette fois seuls dans une salle de travail. J’ai la fameuse blouse de l’hôpital sur moi : trop petite, je me sens à l’étroit, je la retire, la renfile…on me passe un grand drap pour me protéger les féfesses…je me retrouve sur les wc à poils à moitié en train de faire caca (uhm bonjour les détail) et à moitié la tête dans le lavabo d’à côté…je vomis tout ce que je peux, on vient me voir : je suis dans un état second.
C’est un sentiment d’être dans la 4ème dimension…je suis là, à poils sur les chiottes, mon homme avec moi qui tente de trouver un point d’apaisement…La sage-femme me dit qqchose que je ne comprends pas : je ne comprends plus ce qu’on me dit. La douleur est tellement vive
Là, il regarde notre projet de naissance et bafouille qqchose du genre : « euh pour la péridurale, je ne sais pas ce que vous souhaitez mais…Voilà : toutes les salles d’accouchement sont occupées (4 femmes sont déjà prise en charge). Nous n’avons plus de salles d’accouchement disponibles. Nous avons 3 femmes qui sont en train d’accoucher dans des salles de travail. Vous risquez de ne pas pouvoir bénéficier de la péridurale vu que vous ne pourrez pas accoucher en salle d’accouchement ».
Alors son visage se détend, quand je lui annonce d’un ton assez serein que de toute façon je me tâtais à la prendre cette péri et que comme ça, ben du coup, je n’ai pas le choix. « De toute façon, on ne peut pas faire autrement », j’ajoute en rigolant (je crois que cela doit être les hormones….lol). Il m’annonce qu’ils vont venir quand même me poser un cathéter ( ? c’est comme ça qu’on dit ?) – au cas ou – et finalement ils n’auront même pas eu le temps de le poser…
Alors on essaye de me trouver au moins une salle pour finir le travail : je me retrouve avec une femme qui gémit de douleur en permanence. En travail - elle aussi – elle n’est dilatée qu’à 4 cm…elle crie, non stopp….pendant le monito et les phases de repos, je lui donne des conseils même pour respirer (je manque pas d’air lol). Puis on se balade avec zomme dans les couloirs, on nous donne un ballon. Je me remémore les exos appris pour tenter d’adoucir le travail, mais là : impossible de m’asseoir…On voit le personnel courir partout et installer des lits dans le couloir…
A partir de cette phase, la douleur n’est plus supportable : je ne peux ni m’asseoir, ni me pencher, ni m’allonger. Je ne peux que rester debout. Je reviens dans la chambre, je hurle. J’entends je ne sais combien de femmes hurler dans les pièces d’à côté (on entend même une femme en train d’accoucher dans la salle d’auscultation des urgences (qui n’est pas une salle d’accouchement). On l’entend faire valdinguer des ustensiles médicaux qui tombent par terre. Elle a l’air de paniquer, les sage-femme semblent ne plus la maîtriser…
(On aura appris bien plus tard que ce matin là : 8 femmes – dont moi – auront accoucher sans péri et avec les moyens du bord – dans des chambres de travail – par faute de salles d’accouchement déjà occupées. 15 accouchements se sont passés cette matinée là).
Toujours dans cette chambre de travail, je crie, je hurle. C’est un concours dans le service : quand ce n’est pas moi qui hurle, s’en est une autre…et on se reprend le relais…(j’en rigole maintenant lol…mais sur le coup…).
Le médecin gynéco de garde passe me voir au moins cinq fois (bah oui sur mon dossier « bébé macrosome » et vue les conditions qui s’annoncent pour accoucher…) pour s’assurer que tout va bien.
La sage-femme vient me chercher pour m’ausculter dans une pièce qui se libère enfin : toujours à 8-9…elle avait installé le matériel d’accouchement sur une petite table mais me dit « bon, on va attendre encore un peu ». On nous laisse cette fois seuls dans une salle de travail. J’ai la fameuse blouse de l’hôpital sur moi : trop petite, je me sens à l’étroit, je la retire, la renfile…on me passe un grand drap pour me protéger les féfesses…je me retrouve sur les wc à poils à moitié en train de faire caca (uhm bonjour les détail) et à moitié la tête dans le lavabo d’à côté…je vomis tout ce que je peux, on vient me voir : je suis dans un état second.
C’est un sentiment d’être dans la 4ème dimension…je suis là, à poils sur les chiottes, mon homme avec moi qui tente de trouver un point d’apaisement…La sage-femme me dit qqchose que je ne comprends pas : je ne comprends plus ce qu’on me dit. La douleur est tellement vive