Bonsoir tout le monde
J'aimerais vous parler d'un sujet qui me fait vraiment mal, jusqu'à maintenant: je n'arrive pas à surmonter le fait de n'avoir pas allaité. Je vais essayer de
donner le plus de renseignements possibles.
Pendant ma grossesse, mes seins avaient triplé de volume au 1er trimestre, puis ont progressivement diminué de volume, jusqu'à être encore plus petits qu'avant à partir du 7e mois. Le jour où j'ai accouché, ils sont devenus tout raplapla, tout vides, comme si toute la graisse et l'eau s'étaient évaporées, mes seins ressemblaient à ceux des femmes dénutries en Afrique.
J'ai accouché par césarienne (difficilement), mais je me consolais en me disant que j'allaiterai ma puce, que c'était pas grave, qu'avoir ma puce dans les bras valait toutes les césariennes.
J'ai essayé de la mettre au sein dès le début, mais elle n'en voulait pas, elle pleurait, en plus mes mamelons avaient disparu, mes seins étaient tous plats. En attendant la montée de lait, elle a été nourrie à la seringue (je ne parlerai pas des problèmes de reflux etc..., ça n'a pas sa place ici pour le moment). En plus, les puer de la maternité ne voulaient pas lui donner suffisamment de lait, pour qu'elle ait faim et prenne le sein. Résultat, à force de pleurer, elle était aphone à son deuxième jour de vie. :cry:
Pendant 3 jours, j'ai essayé de lui donner le sein, on m'a fait louer un tire-lait de l'extérieur, j'ai essayé de tirer mon lait toutes les 3 heures,rien. Le 26 décembre, j'ai eu quelques gouttes de colostrum sur le sein droit, que j'ai pas pu étaler sur le mamelon vu qu'elles avaient immédiatement séché. J'ai encore essayé de la mettre et remettre au sein, rien à faire, elle pleurait toujours, et pas moyen de lui faire tenir le sein en bouche, j'ai essayé des teterelles en silicone, j'ai acheté une niplette, rien, elle ne voulait pas. J'ai persisté parce que je croyais qu'elle avait été perturbée par sa naissance, par la péridurale, que sais-je, j'ai essayé de me faire patienter comme j'ai pu. La nuit du 26 au 27, j'ai craqué, j'ai demandé des biberons, et là, elle s'est mise à mieux dormir, malgré le fait qu'elle ait le larynx complètement abîmé.
Je suis sortie de la maternité le 29 décembre, je suis allée rendre le tire-lait à la pharmacie où mon mari l'avait loué, je me disais que c'était la faute à pas de chance.
Le 1er janvier, je ressens une petite douleur dans les côtes, ma mère me dit que c'est sûrement la montée de lait qui se prépare, ça m'a remontée un peu.
Le 12e jour, je portais un pull rose, mon mari me dit que j'ai une tâche sur le sein gauche. N'ayant pas souvenir de m'être tâchée, je vais voir dans le miroir, et là, youpi! le lait ! Je me dis que ça y est, je vais pouvoir allaiter !Malgré ça, mes seins sont toujours aussi mous, mais je me dis que ça va s'améliorer.
J'essaie de mettre ma puce au sein, toujours le refus. J'appelle la leache league, qui m'oriente vers une conseillère de Solidarilait (très gentille et très patiente), laquelle me donne une sorte de "schéma" pour passer du lait artificiel au maternel, me donne des conseils pour la mise au sein et entretenir la lactation. Mais rien à faire, ma fille refuse toujours mon sein, même affamée ! Au bout de 3 jours en peau à peau en permanence, je me dis "tant pis, si elle veut pas de mon sein, je ferai du tire-allaitement".
J'ai acheté un tire-lait, j'ai essayé de pomper le sein droit et là...rien, pas une goutte. J'ai essayé le sein gauche,j'ai réussi à sortir l'équivalent de 3 ou 4 cuillères à soupe, en 2H. Je reéssaye dans la journée, à horaires réguliers, rien, pareil le lendemain. J'appelle la puéricultrice du quartier (qui passait à la maison ou prenait des nouvelles),mon médecin, lequel me prescrit de la dompéridone en me disant " à ce dosage-là, ça provoque une galactorrhée chez les hommes, alors chez une femme,...". Je prends le médoc, des tisanes, du fenouil, de l'ovomaltine, j'ai pompé pendant des semaines, il fallait se rendre à l'évidence, il n'y avait plus rien. Ma fille venait d'avoir 5 semaines.
Les presque 3 mois qui ont suivi, je n'ai pas pu préparer/donner un bib sans avoir les larmes aux yeux. J'ai essayé de ne pas montrer à ma fille que je pleurais, je craignais les traces que ça pourrait peut-être laisser sur son psychisme, je ne voulais pas qu'elle assimile "manger= maman qui pleure"...
Je me suis sentie comme une m*rde les semaines suivantes, indigne d'être mère, minable.
Depuis qu'elle a atteint ses 4 mois, ça va beaucoup mieux. Je pleurais de moins en moins à l'heure des bibs, de toutes façons ses problèmes de RGO et les conséquences sur son larynx, ses hospitalisations et ses RDV pour les fibroscopies m'ont occupé l'esprit. Elle a grandi, elle s'est mise à rire aux éclats, on est devenues super complices (elle adore Kaamelott!;)) .
Aujourd'hui, elle a 5 mois et 12 jours, et elle a mangé aujourd'hui pour la première fois (de la courgette). Le pédiatre m'avait dit de la diversifier plus tôt, mais je n'y arrivais pas, ça me paraissait insurmontable, mais sans pouvoir mettre le doigt sur ce qui n'allait pas. J'étais contente aujourd'hui de voir que ma puce a mangé mais j'avais mal en pensant que je ne l'ai pas allaitée, je ne sais pas trouver mes mots, expliquer que c'est une étape que finalement elle a franchi sans moi.... J'aurais tout donné pour pouvoir allaiter, mais je ne sais pas pourquoi ça a foiré, ça m'empêche d'avancer, de me dire "la prochaine fois, il faudrait faire ci ou éviter de faire ça". Je n'ai pas la réponse, j'ai besoin de savoir ce qui a cloché, autrement, je ferai une croix définitive sur l'allaitement, je ne prendrai pas le risque de retenter l'expérience parce que je sais que si ça rate quand sera venu le temps de Bébé2, je ne m'en relèverai pas.
J'ai besoin de me décharger tout ça, et puis peut-être que des mamans pourraient me dire ce que j'ai mal fait, m'aider à pointer le problème? Pour info, aujourd'hui, mes seins sont restés ce qu'ils étaient, vides et plus petits que ce qu'ils étaient avant ma grossesse.
Merci de m'avoir lue.