Nathaniel est né (fils de Mouckie)

!
Le terme était prévu pour le 18 et j'ai passé presque tout le 3ème trimestre alitée car col raccourci dès le 7ème mois avec beaucoup de contractions et un bébé bas qui m'appuyait bien sur le col.
Repos + médicaments anti-contractions, j'ai tenu presque jusqu'au bout je suis très contente !!!
Je vais vous faire mon récit le plus détaillé possible, en espérant que ça sera utile aux futures mamans (je préviens : ça va être long).

J'étais venue poster mardi 7 que je commençais à perdre des trucs bien collants et glaireux, voilà que la nuit suivante à 3H30 je commence à avoir des douleurs de règles.
J'avais des contractions mais ça ne m'inquiétais pas vu que j'en avais depuis le 5ème mois.
J'ai tenu le coup jusqu'à 6H, j'ai réveillé mon homme voyant que les douleurs augmentaient, je lui ai dit "je pense qu'il est temps qu'on se prépare".
Il m'a dit qu'il ne pouvait pas, qu'il devait aller au boulot, qu'il reviendrait à la maison quand ce sera le moment.
Sauf que le moment était là, je perdais du mucus sanglant, et le bain chaud que j'ai pris pour me soulager (et me laver) a beaucoup amplifié mes douleurs.
Il a dû m'aider à me laver, m'essuyer, me sortir du bain et il m'a même habillée car les douleurs me laissaient à peine une minute de répit, je n'arrivais plus à rien faire.

Il prépare les affaires pendant que j'essaye de me coiffer, de finir les bricoles à emmener, je commence à souffrir dans le bassin, plus aucune position ne me soulage.
Il fait tout son possible pour que je me lève, je n'en peux plus, je veux qu'on m'achève, je visualise tout le trajet à faire jusqu'à la voiture : sortir dans le couloir, prendre l'ascenseur, traverser le parking, croiser des gens alors que je commence à bien crier pendant les contractions, je dis que je n'y arriverai jamais.
A 9H30 il arrive tant bien que mal à me mettre dans la voiture, il pleut, la circulation est dense mais ça avance, j'ai envie de mourir, je m'accroche aux poignées dans la voiture, et je commence à avoir envie de pousser.

Panique à l'entrée de la clinique, où sont les urgences ???
On fait le tour, finalement on trouve une porte, JC laisse la voiture devant l'entrée et va courir chercher quelqu'un.
Moi je crie dans la voiture et je sens le petit qui arrive, j'ai le col de l'utérus qui me brûle, ça doit être sa tête, je pousse je ne peux plus m'en empêcher.
Quelqu'un arrive avec une chaise roulante, je m'installe, je me pisse dessus car j'ai encore poussé.
On m'emmène dans une salle d'accouchement à toute allure, je m'allonge, il y a 3 SF pour moi, on me dit que le petit sera là au maximum dans 10 minutes, ça me soulage de l'entendre.
Là un autre type de douleur commence, j'ai le bassin qui contracte, l'impression qu'on rouleau compresseur me passe dessus, et l'envie de pousser devient irrépressible, ça m'a fait penser à une envie de vomir mais au niveau du bas-ventre.
Les SF me guident, je dois pousser le plus fort possible, moi je suis complètement KO, je leur demande de m'excuser pour les hurlements, elles me disent que je peux crier autant que je veux.
Je sens la tête qui sort, ça tire très fort, je donne tout ce que je peux, elles essayent de le sortir à la main, ça me tire vraiment.
Je les supplie de ne pas me faire d'épisio !!!!
A 10H16, après une dizaine de poussées, le petit est sorti et je sens qu'après sa tête tout le reste du corps sort en une fois comme un poisson tout gluant !
On m'avait demandé si je voulais l'attraper pour le sortir mais j'ai refusé j'étais trop cassée.
Il fait 48 cm pour 3,360 kilos.

On me le pose sur la poitrine, j'avais encore mon tee-shirt, il couine tout de suite, il est tout gluant, j'arrive pas à réaliser ce qu'il m'arrive, mon homme coupe le cordon en attendant, moi je suis bien, plus aucune contraction, plus de douleurs !
On s'occupe de moi "en bas" maintenant, entre temps mon gynéco arrive, problème : je n'ai plus de contractions et je suis en train de faire une hémorragie, il va falloir me faire une révision utérine pour sortir le placenta.
Ca urge, j'ai un peu peur, l'anesthésiste arrive assez vite, on m'endort.

Je me réveille, d'après mon homme ça n'a duré qu'un quart d'heure, j'ai rien trouvé de mieux à dire que "ah j'ai bien dormi, ça m'a fait du bien !" LOL (grosse insomnie avant les 1ères contractions de travail, j'étais sur les rotules).
Pendant que je me réveillais on me faisait une petite suture car j'ai eu quelques éraflures, je sais pas si j'étais anesthésiée localement ou pas, j'ai juste senti que ça piquait un peu.
On m'a dit que l'hémorragie ne s'arrêtait pas et qu'on allait me transférer à l'hôpital pour éventuellement me faire une embolisation utérine.
On me pose une sonde urinaire et me voilà partie pour l'hosto (je n'ai pas senti grand chose, ça m'a fait le même effet qu'un frottis).

Finalement à l'hosto je suis restée en observation, on m'a perfusée avec de l'ocytocine et compagnie, j'ai bien contractée, j'ai perdu du sang, mon utérus a repris une bonne taille, je me suis stabilisée et je n'ai pas eu besoin d'embolisation.
Après quelques heures de surveillance je suis de retour à la clinique, je revois mon petit puceron et mon homme.
On me le met au sein, c'était pas évident j'avais des perfs de partout, en plus j'ai commencé à faire un peu de fièvre.

Pas évident l'allaitement, j'ai eu la montée de lait à 3 jours, c'était franchement douloureux, là ça commence à aller mieux. J'ai du mal à trouver une position confortable, je me sens maladroite pour tout, j'ai peur de casser le petit, je mets une heure à lui changer sa couche !
En plus gros chagrin pour moi, on m'annonce qu'il perd trop de poids, je suis sortie hier de la clinique mais je dois le faire peser demain matin.
Ca me fait flipper un peu car je suis une vraie vache laitière, je coule de partout, le petit réclame souvent, fait dans ses couches…

Enfin bref je vais m'arrêter là, je mettrai des photos bientôt, je suis complètement KO, junior m'accapare souvent, mais je suis folle de lui (j'ai mis quelques jours avant de ressentir quelque chose de vraiment fort pour lui).
Toute ma famille et le papa sont gagas de lui, ils veulent le porter tout le temps et le pire c'est qu'il adore ça, c'est dans des bras qu'il est le plus paisible et qu'il dort le mieux !

Un gros merci à mon chéri qui m'a beaucoup soutenue pendant l'accouchement, l'allaitement, et le retour à la maison (et pendant les mois où j'étais en MAP), et maintenant je me dis que c'est vraiment pas du luxe les quelques jours de congé paternité... c'est même assez misérable par rapport à tout le boulot et à toute la fatigue qui s'accumulent...
Je me demande comment font les mamans célibataires et/ou seules... :cry: :cry: