Coucou!
Ma fille Émeline est née le 16 mars à 03h57 à 38SA!
J'ai enfin un peu le temps de me poser et de vous conter tranquillement mon accouchement...
Ma gynéco avait prévu
depuis le départ déclencher l'accouchement 3 semaines avant la date prévue (qui était le 5 avril!) car je présentais une hypertension déjà avant la grossesse, elle voulait donc éviter de devoir déclencher ou pratiquer une césarienne en urgence si je développais une toxémie sur la fin.
Le plan était le suivant : on allait déclencher "tranquillement", ou plutôt "préparer le terrain" : je devais recevoir des médicaments pour faire mûrir le col. Si ce dernier ne mûrissait pas assez sur la nuit, on arrêtait là, on me renvoyait à la maison le lendemain et on réessayait une semaine après de pousser un peu plus la dose... Si par contre le col mûrissait bien, on continuait avec des médocs pour enclencher les contractions et c'était parti.
Ce premier rdv était donc fixé : je rentrais le lundi 14 au soir en maternité et on m'administrerait ces médocs mûrisseurs de col toute la nuit et on aviserait le lendemain matin.
La gygy nous avait prévenus qu'il y avait 80% de chances que ça ne fonctionne pas dès le premier coup, que ce premier coup était plutôt une "préparation du col"!
Nous étions donc partis en nous disant "c'est pas pour aujourd'hui!"
Bref, le 14 au matin, grand stress en prévision du soir (mine de rien!), j'étais levée en même temps que mon mari qui partait au boulot : 6h30.
Le soir, 20h30, nous voilà à la maternité. On nous installe dans une chambre de travail (jolie, toute peinte en rose!), on m'arnache à un tensiomètre, un monitoring.
Stress au début parce que la puce bougeait tout le temps, et en plus avec ma corpulence, le monitoring captait un coup oui un coup non...
Là, 2 cachets à prendre toutes les deux heures.
Infirmière toutes les heures pour vérifier les constantes et mon col. Impossible de fermer l'oeil donc --> nuit blanche.
Mais je ne sentais rien.
Le lendemain matin, le mardi 15, à 9h00, la gygy passe et constate : 1cm d'ouverture. Elle décide de continuer encore jusqu'à 14h pour voir si ça bouge. Par contre, je peux à présent me lever et aller faire un tour dehors ou à la cafétaria, je dois juste être revenue pour 11h puis pour 13h, puis pour 14 (pour les cachets et les examens!) --> Ô joie! moi qui était restée arnachée et immobilisée toute la nuit!!
On se balade donc devant l'hôpital, on boit des verres à la cafétaria, ... Il fait beau en plus!
Puis sur le coup de 11h, je commence à avoir des contractions, environ toutes les 10 minutes.
Les sage-femmes me disent que c'est normal, que ce sont les médicaments, que ça ne veut rien dire.
Bon...
14h : re-visite de la gygy, moi toujours contractions toutes les 8-10 minutes. J'applique docilement les respirations apprises de la kiné et ça aide pour la douleur!
Verdict de la gygy : toujours qu'1cm d'ouverture, col postérieur.
Pfff...
Retour maison donc avec pour consigne "Les contractions vont passer puisqu'on arrête de vous donner les cachets, vous pouvez vous soulager avec un bain chaud et du Buscopan."
14h30 : J'arrive à la maison, j'ai des contractions toutes les 5 minutes (chéri chronomètre avec son portable)...
Je me mets dans notre baignoire.
J'y reste... 3 heures!! Je fais couler de l'eau bouillante dès que ça refroidit.
Les contractions me font un mal de chien. Je désespère en me disant "si ça c'est un faux travail, je ne vais jamais supporter les douleurs de "vraies" contractions!!! Help!!"
J'ai déjà pris 2 buscopans.
18h : contractions toutes les 3:30 minutes depuis 2 heures. J'appelle ma gynéco en lui disant que ça ne passe pas, que ça s'intensifie.
Elle me dit de reprendre un buscopan et que si vers 20h ça ne s'est pas améliorer, il faut que nous retournions à la maternité :
- soit l'effet des cachets met longtemps à se dissiper et au quel cas on me donnerait quelque chose pour stopper les contractions
- soit un vrai travail a commencé naturellement suite au coup de pouce du mûrissage du col.
Je prie pour que ce soit la deuxième option car je ne me sens pas de recommencer ce cinéma la semaine suivante.
J'ai une trouille monstre que ces contractions là soient des fausses contractions et que la douleur qui m'attend pour de vraies lors du vrai travail soient beaucoup plus fortes en douleur, je me dis que si c'est ça, je n'y survivrai jamais!
Bref, mardi 15, 20h : retour à la maternité.
N'oublions pas que nous sommes debout depuis le lundi 14 à 6h30 du matin et que j'ai 9 heures de contractions intenses dans les dents.
Là, examen.
"Aaaaah mais Madame, ça y est! Vous êtes à 3cm, col *je ne sais plus quoi*, c'est parti!"
Mon mari et moi, on est bouches bées : "hein? quoi? ça y est? c'est pour maintenant? comment ça? Oui mais on nous avait dit que..."
Moi, je me dis une chose : je suis fière d'avoir supporté 9 heures de "vraies" contractions de "vrai" travail et avec une fréquence super rapprochée!! Je ne suis pas si douillette que ça! je l'ai fait!
"Madame, vous voulez la péri?" -->> OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII :shock: :crazyeyes:
21h30 : l'anesthésiste arrive (super marrant, un peu genre le Dr Cox dans "Scrubs" avec un humour assez caustique : j'aime ça!!) et 21h45, la péri est posée! (C'est quoi cette légende urbaine qui dit que ça fait mal??? j'ai rien senti!! en même temps j'étais peut être déjà anesthésiée par la douleur monstre des contractions!)
Et là : le pieeeeeeeeeed! Je me détends, je plaisante avec mon mari (qui lui aussi est vachement soulagé de ne plus me voir souffrir le martyr!)
Je sens encore tout à fait mes jambes, je peux les bouger (même si elles ne sauraient pas me porter) et je sens les contractions même si plus aucune douleur.
Nous baissons la lumière et somnolons un peu (enfin surtout mon mari!)
La sage-femme vient m'examiner régulièrement, le col s'ouvre bien, tout va bien!
le mercredi 16, vers 3h00, je suis à 7cm, la sage femme me perce la poche des eaux. Et là, en moins de 5 minutes, je ressens une grosse pression au niveau de mon coccys, de fortes poussées.
Je rappelle la sage femme : effectivement, je suis passée de 7cm à 10cm en 5 minutes!!
Curieuses ces poussées, je ne savais pas qu'en fait on ne contrôle pas du tout son corps à ce moment, les poussées sont impératives, comme si le corps poussait tout seul, et que je ne pouvais rien faire d'autre que de replier les genoux et pousser de plus belle (même si je n'avais pas mal à proprement parler!)
Bref, la sage-femme a appelé la gynéco. Cette dernière est arrivée 10 minutes avant que ma puce soit née!
J'ai poussé poussé poussé (enfin j'ai plutôt laissé mon corps pousser pousser pousser...), mon mari me tenait la main et une jambe, la sage femme tenait l'autre jambe (ben oui, je me suis demandé pourquoi y'avait pas d'étriers ou quoi tiens...) et dans un dernier "RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA" la poulette est sortie, la gygy me l'a tout de suite mise sur le ventre! Zhom a coupé le cordon. Naissance à 03h57 le 16 mars 2011.
Zhom a versé quelques larmes en bafouillant "J'suis content!" (bon après il a dit que c'était la fatigue, mais je sais que l'ours cache une grande sensibilité sous des tas de couches :D)
La gygy m'a alors recousue (ben oui, pas eu le temps de faire une épisio propre, donc petite déchirure, mais rien de laid) et là par contre j'ai douillé!!! J'ai eu plus mal pour ces points de suture que pour ma journée de contractions!!
Après, 2h30 de peau à peau, la petite biche faisait de petits bruits/gémissements de chaton, je fondais!
Retour en chambre vers 07h du mat, pas de dodo avant tard le soir, et encore, vous savez comment sont les bébés, mais là le cauchemar à commencé : j'ai eu 8 jours de groooos babyblues couplé à une fatigue intense (ben oui, pas de dodo pendant +-60 heures puis impossible de récupérer correctement) + gros problèmes pour l'allaitement (douleurs +++ que ce que je ne pouvais supporter, en plus je ne produisais quasiment rien donc petite avait faim donc tétait de plus belle et s'énervait...)
Le babyblues a été le pire : pensées très noires, l'impression de ne pas vouloir de la loute, de vouloir m'enfuir loin, de la laisser crever de faim rapport à mon lait qui ne venait pas, peur de ne pas l'aimer, qu'elle le ressente, qu'elle se sente abandonnée, non désirée, mal, je ne me sentais pas concernée quand on disait "maman" ou "votre fille", envie de quitter Zhom et de lui laisser la petite... presque l'envie de mourir.
Je savais ce qu'était le babyblues, donc cette fameuse "descente d'hormones" post-accouchement et l'humeur qu'on pouvait avoir, mais là je suis passée d'euphorique à morbidement et profondément dépressive comme jamais j'aurais cru pouvoir l'être un jour...
J'ai dû être suivie de près par la psy et l'équipe de sage femmes, etc.
Visites interdites, papa paniqué, moi en larmes, je n'ai rien mangé ni bu pendant plusieurs jours, etc.
Douleurs +++ à mes points de suture, bref, une horrible première semaine.
Séjour à la maternité prolongé de deux jours, nous sommes finalement rentrés le 22 à la maison.
Là, tout a commencé à aller comme sur des roulettes.
Baby blues envolé, (ben oui quoi, c'est "juste la dépression hormonale" comme disait la gygy, mais quand on est en plein dedans, on se demande "oui mais, et SI c'était VRAIMENT mon VRAI ressenti? et si je n'en voulais VRAIMENT pas?, PERSONNE ne me comprend, je suis maaaaaaaaaaaaal!!!"
Et me voilà heuuuureuuuuuse avec ma petite biche qui a maintenant 15 jours, qui est belle comme un coeur et sage comme une image (bon sage n'est pas un mot approprié, mais elle est très facile comme bébé) et mon Zhom qui est tout chamalow de sa petite princesse!
Depuis, j'ai bien parlé et expliqué à ma puce pourquoi sa maman était dans cet état là après sa naissance, que ce n'était pas de sa faute, etc.
Voilou pour le pavé ;)
Bisous