Je fais remonter ce post, car voici un article paru aujourd'hui dans le figaro. Comme quoi ça commence à être reconnu "médicalement" et pas simplement par les filles qui fréquentent les forums mariage ^^
Source et lien :
Elle se marièrent et... déprimèrent - Le Figaro
Citation:Elles se marièrent et… déprimèrent
Un tiers des femmes subiraient le wedding blues, un syndrome connu mais encore tabou.
C'est l'invité surprise de l'après-noces. À la manière du baby blues, le wedding blues, une déprime succédant au mariage, toucherait un nombre non négligeable de jeunes femmes. Connu des psys et spécialistes du couple, le phénomène reste néanmoins difficile à quantifier. Les seuls chiffres disponibles, relevés non sans audace par un sondage de gleeden.com, le premier site de rencontres extraconjugales, font état de 34 % de jeunes femmes touchées. Seulement 7 % des hommes affirment avoir connu ce sentiment après leur mariage. Un sujet qui resterait encore tabou, puisque, selon les femmes qui l'ont expérimenté, 85 % avouent ne pas avoir osé en parler à leur entourage.
«J'avais le moral en miettes, comme la pièce montée au lendemain des noces», s'amuse aujourd'hui Marion, mariée en 2011. Survenue quelques jours après la cérémonie, la déprime a duré plusieurs mois. «Le tourbillon de l'organisation s'est arrêté d'un seul coup, je me suis retrouvée désœuvrée, à mariner les souvenirs de l'événement passé, sans goût à rien et avec le vertige du vide», se souvient-elle.
Le quotidien après le rêve
«Symptomatique! réagit Hervé Cianotti, psychothérapeute familial. Les couples d'aujourd'hui se focalisent sur leur projet pendant une année en y investissant tout leur temps, leur argent et leur énergie. Quand la dynamique des préparatifs s'arrête, que la griserie des festivités s'estompe et que la pression se relâche, les jeunes mariées ont un passage à vide fait de langueur, de tristesse et de doutes inexplicables.» Pour Bérengère Castellane, psychologue du couple, ce n'est pas seulement l'extinction des feux de la suractivité qui peut engendrer le wedding blues, mais aussi celle des projecteurs braqués sur la mariée qui, soudainement, se retrouve hors champ. «Le retour à la réalité est d'autant plus rude quand on a été reine de la cérémonie, on n'a pas envie de quitter le conte de fées, explique-t-elle. Une fois les paillettes et les bulles de champagne évanouies, l'enchantement de la noce fait place au quotidien, qui, lui, n'a pas changé, le carrosse de la princesse redevient citrouille.» Stéphanie, jeune Bordelaise mariée en mars, en témoigne: «Pendant quelques mois, on a été au centre des attentions, donc pas facile de redescendre sur Terre et d'accepter de ne plus être la reine du bal. Moi qui ne croyais pas à ces histoires de wedding blues, ça m'est tombé dessus. C'est l'invité qu'on n'attendait pas…»
Le contraste entre la réalité et l'idéalisation du jour J avec l'harmonie conjugale qui en découlerait est aussi la cause de bien des désillusions. «L'homme et la femme, souvent en ménage avant le mariage, ne se découvrent pas après la noce, explique André Bertrand, sociologue. Ils demeurent ce qu'ils étaient avant, dans leurs bonnes ou mauvaises manies. Beaucoup de femmes ont alors à vivre une période de deuil des attentes déçues.» Pour la comportementaliste Élisabeth Gardian, «les jeunes fantasment cet événement, comme le bac: or ce n'est pas l'aboutissement de quelque chose mais un tremplin de projets pour dessiner une nouvelle vie». Pour gleeden.com, si l'après-mariage n'est pas toujours heureux, c'est aussi parce que c'est «l'heure des prises de conscience douloureuses», notamment du «manque de liberté».
Souvent consécutif à la cérémonie, ce mal-être peut aussi advenir des mois après, rendant plus difficile son «diagnostic» et pouvant laisser s'installer une vraie dépression. Hervé Cianotti se souvient ainsi d'une patiente qui, huit mois après son mariage, a sombré dans un profond wedding blues. «La nostalgie exagérée mais surmontable qu'est cette déprime postmaritale avait provoqué chez elle des troubles profonds et à retardement, au rythme progressif de la chute de ses illusions.» Une mariée avertie en vaut deux.