Baby Boom: TF1 se lance dans le docu-fiction
MEDIAS - La première chaîne lance avec «Baby Boom» un format novateur...
«C’est la première fois qu’une série est produite ainsi en France, dans ces conditions, en maternité. C’est inédit.» L’enthousiasme d’Angela Lorente, directrice de la télé-réalité est loin d’être inhabituel. Mais Baby Boom est en effet un programme innovant. Cette série qui propose de découvrir de l’intérieur la maternité de Poissy (Yvelines), «l’une des plus grandes de France», est un «docu-fiction». «C’est un documentaire», explique Angela Lorente. «Tout est vrai, nous avons suivi des couples, expliqué leur vécu, celui du personnel hospitalier. Mais avec les moyens de la fiction», s’enorgueillit-elle.
21 jours, 40 caméras
Le tournage a duré trois semaines complètes, pendant lesquelles des caméras disposées, à la manière de la téléréalité, un peu partout, pouvaient saisir à la fois la vie dans les couloirs de la maternité et dans les chambres. «Nous avions 40 caméras, alors qu’en général, pour un documentaire, on en a deux», indique Angela Lorente.
«Les caméras n’enregistraient pas tout en permanence, seules huit d’entre elles fonctionnaient en même temps, souligne Thierry Lachkar, président de Shine France qui produit Baby Boom. En régie, les techniciens et réalisateurs décidaient de ce qu’il fallait enregistrer à quel moment. Tous les meilleurs moments ont pu être saisis et avec un point de vue vraiment pas classique.» Pas classique pour un documentaire, mais familier pour les spectateurs de TF1: c’est celui de la téléréalité. Des caméras qui peuvent tourner sur elles-mêmes, mais pas de caméramen sur place, dont la présence se ferait forcément sentir en salle d’accouchement. Baby Boom s’inspire aussi des séries américaines.
Personnes ou personnages
Dans Baby Boom, les personnes filmées oscillent entre le candidat ou le témoin. Personne ne reprochera sans doute à TF1 d’avoir scénarisé les accouchements… Mais les couples ont été présélectionnés et préparés – pour qu’ils sachent à quoi s’attendre, précise Thierry Lachkar. «Nous les avons rencontrés en amont. Nous leur avons montré le format britannique original dont est tiré Baby Boom. On a vu plus de 150 couples, certains ont refusé, d’autres ont finalement dit oui le jour de l’accouchement. Nous en avons choisi cinquante en tout.» Ceux qui se sont rétractés a posteriori «se comptent sur les doigts de la main», précise-t-il.
Le casting est en tout cas varié. Des très jeunes gens, des plus mûrs, tous les milieux sociaux... «Je crois vraiment que les gens ont envie de témoigner. Ce n’est pas du tout comme pour certaines émissions de téléréalité que certains font pour être connus. Dans Baby Boom, les gens ont envie de partager leur expérience.»
Un sujet inédit
Le monde de l’hôpital est souvent aperçu par les spectateurs de TF1: Grey’s Anatomy, Dr House… «Mais c’est très rare de voir à quoi ressemble vraiment une maternité à la télévision», estime le Professeur Fauconnier, chef du service de gynécologie obstétrique de la maternité. «Je suis très heureux d’avoir pu participer à ce projet car pour une fois on allait montrer quelque chose qui s’apparentait à notre quotidien. Ce ne sont pas les images spectaculaires des séries américaines, ou les images des médias qui surgissent quand un événement négatif survient. Il y a une vraie volonté de montrer le personnel de la santé, les médecins, mais pas seulement: les sages-femmes, les aides soignantes, les infirmières…»
TF1 pourrait même renflouer les rangs des personnels hospitaliers. «Avec Masterchef, les téléspectateurs ont redécouvert le métier de cuisinier. D’une année sur l’autre, on a gagné 6.000 candidats. Avec Baby Boom, nous espérons déclencher des vocations de sage-femme.»
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