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Marion B., Miss Ronde 2011, s'exhibe sur un site porno??

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mamykro a écrit:

Malgrè tout, même si il existe des travailleurs du sexe qui ont librement choisi ce métier et qui en sont très fiers, je m'interoge toujours sur  
une personne qui fait le choix de pratiquer une activité que beaucoup vont considérer comme "dégradante". Je me demande quel pourcentage fait un choix relativement éclairé, et quel pourcentage fait un choix "par souffrance".

Je me souviens d'un reportage sur une jeune fille qui était actrice porno, et qui disait que c'était son choix, qu'elle trouvait ça génial...etc... Et au final, elle avoue qu'elle a été violée et qu'elle considère qu'être actrice porno est sa punition. :?

Bref, ce n'est qu'un exemple, mais je pense que choisir un tel métier est rarement anodin. Il y a certes les gens qui le choisissent parce qu'ils le trouvent sympa, mais combien aussi le choisissent pour le côté "réprouvé par la société des bonnes moeurs"?



Je ne sais pas, ce sont elle (eux), les travailleurs du sexe, qui savent.

Un extrait d'article que je trouve juste très pertinent :

"Nous ignorons également qui est cette pute que notre société veut tant cacher, dominer, réglementer, supprimer… Nous ne l’entr’apercevons qu’au détour des reportages racoleurs d’M6, qui nous romancent le scénario au point qu’on se croirait dans un épisode des Experts.

Et ce qu’on nous montre alors, c’est un cliché de putain, une fille sexy au nombril nu, de celles qu’on qualifierait de « faciles » dans une soirée, parce que courts vêtues… La pute du reportage, on nous la montre comme une sorte de cagole extravertie, afin de conditionner notre esprit à ce confortable amalgame entre pute et salope, qui d’emblée la ravale à une condition de sous-femme.

Là, elle est confrontée à ce gentil flic persuasif et faussement bienveillant. Elle est jeune, un peu blonde. Et elle est cadrée par un cameraman discipliné dont l’objectif remonte lentement de ses talons aiguilles à son décolleté. On lui a dit de la filmer comme la pute que le téléspectateur imagine. On ne lui a pas dit de respecter cette femme. Le plan resserré sur le piercing du nombril et les seins arrogants nous transmet un message sans ambiguïté : regarde, téléspectateur, cette pute est peut-être une victime, mais c’est également un danger, t’as vu comment elle est sapée ? Regarde ses seins, ce ventre nu, ces talons, tout l’attirail de la putain des villes… Ce n’est pas une femme à part entière, c’est une pute et elle menace l’ordre social, elle menace ta vie, et peut-être même ton couple.

On nous montre aussi parfois la putain suisse, dûment installée et tapinant dans le luxe. Là, c’est une prostitution glamour qu’on nous donne à contempler. De victime, il n’est plus question, c’est une entrepreneuse qui te parle, à toi téléspectateur perdu. Du coup, tu ne sais plus : les putes, elles sont victimes, esclaves, ou ce sont de vénales salopardes se vautrant dans le luxe ? Quelque part, pour 5000 €, tu ne le vendrais pas, toi, ton cul, plutôt que de trimer à la caisse de Carrefour ?

Et puis on te montre aussi la putain-bétail, qui est importée en lot, battue, droguée, violée. Elle est originaire des pays de l’Est ou d’Afrique, et elle mourra d’épuisement, ou sous les coups de son mac, ou encore d’une overdose.

Voilà ce qu’on nous montre de la prostitution dans les médias : un aperçu manichéen, partiel et partial, qui fait le lit des affrontements idéologiques.

Alors ton empathie se tarit, et tu n’as plus trop envie de plaindre la pute, mais du coup tu lui en voudrais presque. Comme on a mélangé dans ton esprit la petite polonaise, putain esclave importée comme une marchandise, et la call-girl des beaux quartiers, tu ne sais plus trop. Tu as envie de dire « c’est bien fait après tout », et tu finirais presque par penser que la gamine battue à mort par son proxo ou collectivement violée par des flics n’a fait que subir un châtiment mérité par cette immorale putain suisse en Armani. C’est flou. C’est qui, finalement, toutes ces putes ?

Nous n’en savons rien, parce qu’il n’y a pas une prostitution, mais des putes, toutes différentes, toutes uniques. Leurs parcours, leurs attentes, leur existence, nous sont étrangers parce qu’avant même de chercher à savoir vraiment, nous exprimons une opinion, fermement persuadés de notre bon droit, et de notre légitimité à penser à la place des putes, que l’on suppose toujours esclaves, toujours muettes, par la force des choses.

(...)

Moi je n’affirme rien. Je m’interroge. Parce que je ne sais pas :

Pourquoi le sexe ne pourrait-il pas faire l’objet d’une transaction financière, aux yeux de la société ?

On ne la choisit pas, la prostitution ? Ok. Mais le mec qui bosse à l’usine, il a choisi ? Ce n’est pas pareil ? Pourquoi ? Parce qu’on ne lui enfonce rien dans la bouche, le vagin ou l’anus ? Il n’est pas humilié, abruti, maltraité ? C’est mal de comparer ? On ne peut pas comparer ? Ah, ok, c’est indécent de comparer. Pardon. C’est vrai. C’est pas comme si des gens se suicidaient dans les usines."

le reste là
http://www.acontrario....n-cul-dignorante-sinterroge-2/


Je suis un peu pareil que l'auteure ,je me pose beaucoup de questions, sur les histoires de choix, de pas choix, de liberté de disposer de soi-même, de la volonté de "sauver" les gens contre leur gré, de la lutte contre l'esclavage (qui est un combat différent), de tout ça...
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Moi plus ça va, plus je m'interroge sur cette idée de corps sacré, qu'on ne peut faire que souiller (et ce, en faisant à peu près tout ce qui constitue une vie normale). Ça rejoint d'ailleurs mon questionnement sur la pédophilie. J'ai vraiment l'impression qu'idéologiquement, on tend un peu vers un idéal de virginité et/ou de pureté vraiment complexe et perplexant.

Parce que bon, Marion B., moi je n'en avais JAMAIS entendu parler. Et je n'en ai pus jamais entendu parler en dehors de VLR. Personne sait qui c'est. C'est à peine si les gens savent qu'il existe une élection "Miss Ronde" (moi je savais pas, en tout cas). Et aucune ronde, élue ou non, ne me fera sentir représentée, ça c'est sûr.

Je m'interroge sur l'intensité des réactions qu'on peut trouver sur ce fil.
les réactions sont intenses car elle a tout de même osé prétendre représenter les rondes.

et perso, je n'ai pas envie d'etre représenté par elle.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
blueberrycat a écrit:
les réactions sont intenses car elle a tout de même osé prétendre représenter les rondes.

et perso, je n'ai pas envie d'etre représenté par elle.

Ouais mais c'est à toi de t'identifier ou pas, quoi. Je peux brailler que je représente les Français du Canada, bah ma déclaration n'aurait de légitimité que celle que lui octroieraient les Français du Canada, tu vois ce que je veux dire?
46 ans 2032
Darlee-doo a écrit:
Parce que bon, Marion B., moi je n'en avais JAMAIS entendu parler. Et je n'en ai pus jamais entendu parler en dehors de VLR. Personne sait qui c'est. C'est à peine si les gens savent qu'il existe une élection "Miss Ronde" (moi je savais pas, en tout cas). Et aucune ronde, élue ou non, ne me fera sentir représentée, ça c'est sûr.


J'en avais vaguement entendu parler quand elle a gagné, j'y ai pas trop prêté attention et c'est clair qu'autour de moi personne ne la connaissait non plus.

Mais bizarrement, depuis sa vidéo porno, il y a plusieurs gars qui m'en ont parlé. Elle véhicule le cliché de la "grosse en mal de bite" et ça, ça me gave. Parce que j'aimerai bien qu'on me voit autrement que ça, justement.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Kwikie a écrit:
j'aimerai bien qu'on me voit autrement que ça, justement.

Mais justement, tu n'es pas ça parce que tu n'es pas elle, tu vois ce que je veux dire?
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Et moi qui en ce moment suis en "mal de b***" comme tu dis (:lol:) parce que je suis en rut et que M. Doo en a marre ET qui suis ronde, bah je me pense absolument pas du tout plus représentée par elle.
49 ans région parisienne 5831
Lenore a écrit:
Je suis un peu pareil que l'auteure ,je me pose beaucoup de questions, sur les histoires de choix, de pas choix, de liberté de disposer de soi-même, de la volonté de "sauver" les gens contre leur gré, de la lutte contre l'esclavage (qui est un combat différent), de tout ça...


C'est vrai que personne ne dispose d'un total libre arbitre. Qui peut affirmer qu'aucun de ses choix n'a été dicté par ses souffrances personnelles? Qui peut affirmer qu'il a choisi son métier complétement indépendamment de ses blessures d'enfance... c'est pas faux.
39 ans 3267
Effectivement Darlee, et c'est un paradoxe, on est dans une époque d'hypersexualisation extrême ( même les pubs pour des sandwichs sont presque destinées à faire mouiller de la lingerie) mais le sexe est de plus en plus vu comme sale, répugnant; on tire sur les prostituées "par choix" mais le net regorge de vidéos où de soi disant amatrices slaves subissent des actes violents sans réel consentement une fois le contrat signé ( j'avoue avoir vu, dans le cadre d'une réflexion, des extraits où on voit que la fille n'est ni prévenue de ce qu'on va lui faire, ni préparée...). Dans le cadre de Marion B, ce qui me choque, outre l'image des femmes rondes, c'est le messag donné lorsqu'elle exprime son mépris pour ses anciennes études: je vois déjà que pour beaucoup de mes élèves filles, montrer son fondement et en jouer à la télé et sur internet est une valeur plus sure que les études et le boulot :evil:
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
mamykro a écrit:
Lenore a écrit:
Je suis un peu pareil que l'auteure ,je me pose beaucoup de questions, sur les histoires de choix, de pas choix, de liberté de disposer de soi-même, de la volonté de "sauver" les gens contre leur gré, de la lutte contre l'esclavage (qui est un combat différent), de tout ça...


C'est vrai que personne ne dispose d'un total libre arbitre. Qui peut affirmer qu'aucun de ses choix n'a été dicté par ses souffrances personnelles? Qui peut affirmer qu'il a choisi son métier complétement indépendamment de ses blessures d'enfance... c'est pas faux.

Absolument.
(Après, j'arrête de tout ramener à moi promis.) J'étais une élève médiocre jusqu'à temps que trois horribles bonsommes dans ma classe, en Première et en Terminale, me prennent comme souffre-douleur. Ils m'ont fait subir des trucs immondes, immondes, immondes. Et c'est eux qui m'ont donné la rage de les dépasser par la seule chose sur laquelle j'avais un pouvoir: mes notes. Je leur dois indirectement le succès de mes études des 28 années suivantes.
Est-ce que j'étais libre? Bien sûr. Est-ce que j'en serai là "sans eux"? Pas sûr.
46 ans 2032
Darlee-doo a écrit:
Kwikie a écrit:
j'aimerai bien qu'on me voit autrement que ça, justement.

Mais justement, tu n'es pas ça parce que tu n'es pas elle, tu vois ce que je veux dire?


Tout à fait... sauf que je ne peux pas contrôler les idées des autres.
Les mecs qui se sont mis dans le crâne, grâce à ce genre de conneries, qu'une grosse va se laisser faire tout et n'importe quoi, y'en a pas mal. Et c'est pas écrit sur leurs figures.

Je trouve qu'il y a assez de clichés comme ça contre les grosses pour qu'on en rajoute une couche. C'est comme ces documentaires à la con sur des obèses qui pleurnichent sur leur sort, ça renforce l'opinion des gens (qui n'attendent que ça) que les obèses sont des neuneus sans volonté. Alors, non, je ne suis pas comme eux, mais c'est à cause d' eux que je dois me battre pour le prouver.
111 ans Sous la neige au fond à droite 7534
Je comprends mieux ce que tu veux dire, Kwikie, merci d'avoir pris le temps d'expliquer :).
Kwikie, elle gère la fougere.
39 ans 3267
TQout à fait, tout à fait, kwikie: le problème est qu'on sert énormément dans les médias une soupe pré mâchée de clichés, où le gros est stupide/dépressif/mal dans sa peau/a des problèmes sexuels, etc. L'idée d'une personne forte ayant des rapports a même un petit côté trash: je ne sais pas si vous avez vu le film adapté du livre Mes Chères Etudes, où une étudiante se prostitue pour payer ses études ( ayant vu et lu les deux, j'aurais beaucoup^à dire, mais ce n'est pas le sujet). Pour montrer l'avilissement de la fille, on voit une série de moments où elle est avec un client, d'abord, très vite, des vieux qui dansent ou la caressent, puis, longuement, un homme obèse qui s'agite sur elle, sa chair évidemment rose cochon et bloblotante, en ahanant, tandis qu'elle est indifférente et immobile. Genre pour montrer qu'elle est humiliée, montrez la avec un gros, leur sexualité est répugnante.
46 ans 2032
Chais pas si je gère la fougère... j'ai le sentiment de m'acharner pas mal sur cette nana qui n'a quand même tué personne!

Peut être parce que j'ai été à sa place (la vidéo souvenir en moins) et que c'est pas des moments dont je suis particulièrement fière.
B I U


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