missH1993 a écrit:C'est une question difficile, certes, mais je pense qu'y réfléchir un peu ne fait pas de mal et permet de prendre du recul sur nos relations avec nos parents.
Comme c'est assez compliqué de décrire vous pouvez vous servir des certaines oppositions suivantes (même si à chaque fois c'est un peu des deux).
Votre éducation a été plutôt:
- Tendre (marques de tendresse, encouragements, valorisation)/ Froide (critiques, peu de contacts physiques...)
- Stricte (beaucoup de règles, punitions)/ Relâchée
- "Classique" (fondée sur des principes religieux, conservateurs, punition pour un gros mot par exemple)/ "Progressiste" (voir plus loin que les codes établis, ouverture à la tolérance sur des comportements marginaux par exemple)
- Protégée (peu de tâches ménagères à la maison par exemple)/ incitatrice à l'autonomie
- Différente d'un enfant à l'autre (les aînés ne sont CLAIREMENT pas élevés de la même manière que les cadets, marques de préférence...)/ relativement similaire d'un enfant à l'autre
- Différente d'un parent à l'autre (le père et la mère ne présentent pas un front uni sur les questions d'éducation)/ similaire d'un parent à l'autre.
... Vous pouvez en trouver d'autre. :)
Pour ma part, je dirai tendre, relâchée et très protégée mais extrêmement classique (catholiques TRES pratiquants). Clairement différente d'un enfant à l'autre (ça c'est relachée pour les plus jeunes :) ) et non différente d'un parent à l'autre.
alors, éducation froide par mes parents, mais très tendre par une de mes soeurs qui a 7 ans de plus que moi)
Relâchée, mais je dirais plutôt dépassée car un jour c'était oui un jour c'était non, ma mère pétait les plombs de manière assez forte et ensuite elle se sentait coupable donc il n'y avait plus de règle. Du côté de mon père, selon son degré d'alcoolisation, on rigolait ou pas.
classique et progressiste, je pense que c'est l'une des choses qui me reste le plus, il y avait beaucoup de débats à la maison et on nous a inculqué qu'il ne fallait si possible pas juger les différences.
pas protégée (pas assez à mon sens, mes parents étaient pris par leurs soucis), tâches à effectuer à la maison et à la campagne
Différente d'un enfant à l'autre (je suis la cadette et pour moi il y a eu moins de règles de sortie par exemple)
différente d'un parent à l'autre, mes parents n'étaient que rarement d'accord sur l'éducation à nous donner et se disputaient beaucoup à ce sujet, pas de front uni, bien au contraire, je dirais que chaque parent avait ses enfants "préférés" et utilisait ceux-ci contre l'autre.
Au final, j'ai été très maternée par ma grande soeur de 7 ans de plus que moi (l'autre me détestait profondément), j'ai eu des parents assez peu disponibles, MAIS, les 18 mois qu'a duré la maladie de mon père, tout a changé.
Mon père a arrêté de boire et ma mère a cessé ses reproches et ses colères en raison de la mort prochaine de mon père. J'ai donc découvert un couple parental étonnamment uni, tendre l'un envers l'autre, une atmosphère familiale respirable. J'avais 22 ans quand mon père est tombé malade et j'ai pris tout ce qu'il y avait à prendre de cette leçon de vie.
J'ai compris que tout n'était pas noir ou blanc (avant je pensais que mes parents se haissaient) qu'on peut résoudre certains problèmes pour autant que l'on sache gérer les priorités, en ayant une grande motivation, qu'une situation familiale qui semblait perdue peut s'améliorer et surtout qu'il ne faut pas attendre d'être condamné pour le faire.
Ce que j'ai gardé de mon éducation c'est que l'enfant a le droit de s'exprimer, c'est une chose à laquelle mes deux parents étaient attachés, ils se sont plantés du fait de leurs problèmes de vie envahissants mais à la base ils avaient quand même le même but de faire des enfants libres.
C'est quelque chose que j'ai reproduit avec mes enfants, mon mari étant d'accord sur ce point. Souvent on nous a reproché d'écouter autant nos enfants à table par exemple, de les laisser parler, mais maintenant tout le monde nous dit "quelle chance que vos enfants participent et restent pour parler à table" ce qui est marrant c'est que c'est les mêmes que cela soulait d'entendre parler nos enfants.
Mon papa n'a malheureusement pas connu mes fils, mais je sais qu'il aurait eu beaucoup de plaisir à les entendre parler et débattre d'idées. Ma maman a énormément de plaisir à cela.
Donc au final, après des hauts et des bas, une petite enfance un peu difficile, ce qui reste de tout cela est positif et je pense donc que mes parents ont su transmettre ce qui était le principal à leurs yeux.