ou encore dans l’arcade. Le piercing reste toutefois un acte à ne pas prendre à la légère, qui peut entraîner, s’il est mal effectué, infection, rejet, voire même contamination par le virus du sida ou de l’hépatite. Alors pour se faire poser un bijou en toute connaissance de cause et en toute tranquillité, voici quelques réponses aux questions les plus fréquemment posées :
* Est-ce que ça fait mal ?
Il n’existe pas de réponse toute faite à cette question. Tout dépend du placement, de votre sensibilité, du pierceur, du diamètre du bijou… certains endroits sont tout de même réputés plus douloureux que d’autres : les piercings génitaux et les tétons, par exemple, sont rarement exempts de douleur. Les piercings plus « classiques », lobes, langue, nombril, narine… ne sont pas insurmontables et les personnes les plus angoissées sont généralement agréablement surprises une fois le piercing réalisé.
* Comment se préparer avant le piercing ?
Soyez en forme ! Evitez de vous faire percer si vous êtes malade, votre corps a besoin de ses défenses immunitaires pour lutter contre les microbes. Veillez à faire une bonne nuit de sommeil pour être au meilleur de votre forme. Prenez un repas copieux deux heures avant pour limiter les risques de malaise, et emportez avec vous un soda ou une barre chocolatée au cas où. Si vous conduisez, essayez de trouver quelqu’un pour vous ramener chez vous : on se sent parfois un peu « vaseux » après un piercing, cette réaction est normale, elle fait suite à la retombée de l’adrénaline. Si vous avez choisi un piercing dans la langue laissez vos cigarettes à la maison en partant : la fumée ne ferait qu’augmenter inutilement le gonflement de la langue qui suit généralement la pose du bijou. Bien entendu une hygiène corporelle exemplaire est plus que conseillée, en particulier en cas de piercing génital (est-il nécessaire de préciser que les femmes en période de règles doivent reporter le rendez-vous à plus tard ?).
* Quels sont les risques d’infection ?
Un piercing reste une plaie susceptible de s’infecter si les soins ne sont pas correctement effectués. Suivez à la lettre les conseils de votre pierceur et tout devrait bien se passer. N’hésitez pas à le contacter en cas de doute !
* Qu’est-ce qu’un rejet ? Comment l’éviter ?
Un piercing est une agression pour le corps : celui-ci essaiera par tous les moyens de se débarrasser de ce corps étranger qu’on lui impose. Il y parvient parfois : c’est ce qu’on appelle le rejet. Certains placements y sont plus sujets : le nombril, l’arcade et les piercings de surface notamment. Pour éviter le rejet dans ces zones plus délicates on place généralement un bijou courbe pour éviter les tensions inutiles aux extrémités (sauf dans le cas des piercings dits « de surface » dans lesquels on place une barre spécialement conçue à cet effet). Parfois, selon la sensibilité de chacun, cela ne suffit pas. Surveillez votre bijou : si la portion de peau située sur le bijou se réduit, si la barre apparaît de plus en plus, c’est que le rejet a débuté. Celui-ci ne dépend pas de la cicatrisation : il peut survenir des années après la pose. Dans ce cas n’attendez pas trop longtemps : une fois les soupçons confirmés, retirez le bijou. Si vous la gardiez trop longtemps il tomberait de lui-même et arrivé à ce stade la cicatrice est inévitable et très disgracieuse. Vous pouvez, si vous le souhaitez, attendre quelques temps et retenter l’expérience, le rejet n’étant pas systématique. Parlez-en avec votre pierceur.
* Quels sont les soins à effectuer ?
Votre pierceur vous conseillera un protocole de soins et vous donnera peut-être même une feuille récapitulative. On conseille en général un nettoyage avec un savon antiseptique type Septivon suivi d’un rinçage au sérum physiologique. Evitez absolument les pansements qui étouffent la peau et retardent la cicatrisation ! N’utilisez pas non plus d’alcool à 90°C qui ne désinfecte pas efficacement et dessèche la peau.
* Comment choisir à quel endroit me faire percer ?
Si vous avez choisi de vous faire percer c’est parce qu’un bijou placé à un endroit particulier vous attire. Le piercing à la langue vous tente et la semaine suivant c’est un anneau dans la narine qui vous plait ? Laissez-vous le temps de prendre une décision calme et posée, il serait dommage de regretter par la suite ! N’oubliez pas qu’un piercing reste un acte invasif pour le corps, que si les risques d’infection sont faibles ils existent tout de même et qu’une cicatrice pourra subsister après le retrait du bijou. Si vous envisagez un piercing visible, dans le visage par exemple, posez-vous également la question de l’école ou du travail, demandez-vous si vous ne risquez pas de vous attirer les foudres de vos professeurs ou de vos supérieurs. Si oui, peut-être vous faudra-t-il patienter un peu ou choisir un endroit moins visible.
* Puis-je mettre un bijou en argent dans mon piercing ?
Non ! Les seuls métaux que l’on peut mettre dans un piercing sont l’acier chirurgical, le titane et l’or. Le titane est le seul métal autorisé en première pose. L’argent est fortement déconseillé : en contact avec les sécrétions corporelles il s’oxyde, noircit et peut rapidement colorer la peau de manière irréversible.
* Puis-je me faire faire une anesthésie locale ?
Tous les pierceurs vous le diront : aucun piercing n’est douloureux au point de nécessiter une anesthésie. Certains utilisent toutefois un spray anesthésiant, à base de xylocaïne, pour rassurer les clients les plus angoissés. Sachez que ce spray ne fonctionne réellement que sur les muqueuses. Sur toute autre partie du corps, l’effet obtenu ne sera que psychologique !
* Comment reconnaître une infection et que faire dans ce cas ?
Votre piercing est rouge, douloureux, voire chaud et enflé, il y a écoulement de pus : alors il s’agit d’une infection. On note parfois également la présence d’un ganglion du côté de l’infection (ganglion du côté droit si piercing à l’oreille droite par exemple), c’est une réaction de défense normale du corps qui répond à l’agression. Dans ce cas ne retirez pas le bijou : les sécrétions doivent pouvoir s’écouler. Bien évidemment le premier réflexe à avoir est de consulter aussitôt un médecin. Il vous prescrira un savon antiseptique et une pommade antibiotique adaptée. Suivez attentivement ses recommandations et tout devrait rapidement rentrer dans l’ordre.
* Puis-je me faire percer chez un médecin ?
Certains médecins ont décrété que leur appartenance au corps médical leur donnait le droit de s’improviser pierceur. Pour ou contre, à chacun de voir, toujours est-il qu’un pierceur reste un spécialiste, formé avec précision sur son métier, et que si les règles élémentaires d’hygiène sont respectées il n’y a pas plus de risques d’attraper une maladie dans un studio de piercing que dans le cabinet d’un médecin généraliste, rarement adapté à ce type d’opération.
* Le piercing à la langue abîme-t-il les dents ?
Tout dépend de vous ! A moins d’être mal placé, un piercing à la langue n’abîme pas les dents car il n’est normalement pas en contact avec elles. Evitez de jouer avec, de mordre intentionnellement dedans, de le frotter contre vos dents : ces jeux sont rigolos au début mais un fois l’habitude prise elle est difficile à perdre et risque, à moyen terme, d’endommager l’émail.
* Puis-je me faire percer le nombril si je suis en surpoids ?
Si cette question porte sur un souci d’esthétisme, alors la réponse est sans hésiter oui. Le piercing au nombril n’est pas réservé aux mannequins filiformes ! De plus rien ne vous oblige à vous promener le ventre à l’air pour montrer votre bijou : faites-le pour vous et pas pour les autres ! Si vous pensez que votre nombril sera comprimé et que votre surpoids risque de gêner la cicatrisation, n’hésitez pas à demander conseil à un pierceur. Lui seul sera à même de vous répondre en fonction de votre morphologie.
* Combien coûte un piercing ?
Méfiez-vous des tarifs trop bas : le pierceur se rattrape sans doute ailleurs. Le tarif moyen est compris entre 40 euros pour les piercings basiques (nez, nombril) et 70 euros (génitaux, piercing de surface…). Le prix comprend toujours le bijou, parfois un deuxième si un changement est nécessaire par la suite (pour la langue par exemple).
* Pourquoi ne faut-il surtout pas se faire percer au pistolet ?
Plusieurs raisons à cela. L’hygiène, tout d’abord : un pierceur vous percera avec une aiguille à usage unique. Celle-ci sera ensuite jetée. Le pistolet du bijoutier est réutilisé à chaque client, et on ne peut tout simplement pas le stériliser : une goutte de sang infectée par le virus du VIH ou encore de l’hépatite C a vite fait d’atteindre le pistolet et de se retrouver par la suite dans votre corps. Le bijoutier vous dira sans doute qu’il l’a désinfecté à l’alcool. Attention ! L’alcool à 90°C ne stérilise pas, seul un passage dans un autoclave permet d’assurer une stérilisation totale et efficace.
Autre raison de ne pas se faire percer au pistolet, le bijou. Dans le cas d’un piercing au pistolet, ce n’est pas une aiguille qui vous perce mais la boucle d’oreille. Celle-ci transperce les chairs en les déchirant, contrairement à l’aiguille, biseautée et creuse, qui assure un piercing propre et net. Les « prothèses » employées par les bijoutier ne sont pas non plus, contrairement à ce qu’on l’on dit couramment, anti-allergènes. Elles sont en réalité recouvertes d’un produit censé empêcher le contact entre le métal et la peau. Il disparaît rapidement sous l’effet des sécrétions du corps, laissant place aux infections.
* Puis-je me faire percer si j’ai moins de 18 ans ?
Un pierceur professionnel soucieux de sa réputation demande avant toute chose la carte d’identité de ses clients et refusera de percer une personne mineure sans autorisation de ses parents. Les pierceurs acceptent en général de percer à partir de 16 ans et en présence des parents. Si votre pierceur accepte de vous percer alors que vous avez moins de 16 ans ou que vous avez plus de 16 ans mais pas d’autorisation de vos parents, posez-vous des questions sur son professionnalisme !
* Comment convaincre mes parents ?
Il n’y a pas de recette miracle ! Vos parents ont tout à fait le droit de vous refuser un piercing si vous êtes encore mineur et sous leur responsabilité. Si leur refus est motivé par la peur des maladies, à vous de leur expliquer que vous connaissez les règles d’hygiène, que vous savez quels sont les points à vérifier chez un pierceur, etc. Adoptez une attitude adulte, montrez-leur que vous êtes responsable et que vous n’envisagez pas cet acte à la légère. Evitez les crises de larmes et les portes qui claquent : c’est le meilleur moyen de les braquer encore plus. Soyez calmes, agissez en personne mature et qui sait, peut-être changeront-ils d’avis ? Dans le cas contraire une seule chose à faire : prendre votre mal en patience ! Et n’oubliez pas que même si vous trouviez quelqu’un pour vous percer sans autorisation de vos parents, ceux-ci seraient tout à fait en droit de se retourner contre le pierceur peu scrupuleux.
* Quand pourrai-je changer mon bijou ?
A la fin de cicatrisation, pas avant ! Autrement dit, il vous faudra peut-être attendre plusieurs semaines voire plusieurs mois. Attention, un piercing qui n’est plus douloureux n’est pas forcément cicatrisé : demandez toujours conseil à votre pierceur en cas de doute !
* Comment choisir un bon pierceur ?
Le bouche à oreille se révèle très efficace. Un bon pierceur a généralement pignon sur rue et une clientèle fidèle prête à lui faire de la pub dès que possible. Toutefois on n’est jamais mieux servi que par soi-même, aussi une visite préalable s’impose avant de confier son corps au premier venu. Entrez dans le studio et vérifiez les points suivants : y a-t-il du carrelage au sol ? Est-il propre ? Est-il non-fumeur ? Les animaux sont-ils interdits ? La procédure de piercing s’effectue-t-elle dans une pièce séparée, fermée par une porte ? Le pierceur possède-t-il un autoclave pour stériliser matériel et bijoux ? Est-il (elle) à même de répondre à toutes vos questions ? Est-il (elle) lui même percé(e) ? Si la réponse à toutes ces questions est oui, alors il (elle) semble professionnel et les règles d’hygiène respectées. Le jour J, une fois dans la salle où sera effectuée la procédure, pensez également à vérifier les points suivants : le pierceur porte-t-il des gants ? En change-t-il plusieurs fois entre le début et le fin de la procédure ? Avez-vous la possibilité de vous allonger ? Prend-il le temps de marquer correctement l’endroit où il va vous percer ? Vous demande-t-il votre avis ? Les aiguilles, pinces et bijoux sont-ils posés en évidence dans des emballages stériles sur une surface elle aussi stérile (champ) ? Dans tous les cas, si vous avez le moindre doute, posez des questions et si les réponses ne vous satisfaisaient pas levez-vous et allez-vous en : c’est de votre corps qu’il s’agit, pas du sien, et vous êtes en droit de faire marche arrière !
* Les liens utiles :
Le site de l’APERF, l’association des pierceurs de France :
www.aperf.com