Pomdereinette a écrit:Déjà, j'ai eu du mal. A trouver un titre, et un lieu où poster. En fait, je voulais parler de ce moment, en tant que mère et femme, où on sait que c'est fini, que plus jamais il n'y aura de bb à la maison.
Une mienne amie a difficilement passé cette phase, alors que moi je me débattais encore avec un nourrisson. Je lui avais dit (elle a 3 garçons) qu'à mon sens, quel que soit le nombre on a toujours à faire ce deuil, de celui qui ne viendra pas. Elle l'avait assez mal pris.
Aujourd'hui, mon "bb" entré à l'école, alors que je crie haut et fort que plus jamais, les nuits blanches je les laisse à d'autres (et c'est sincère ! ) je me prends à penser : plus jamais cette odeur de lait caillé, plus jamais cette petite tête ronde reposant confiante sur votre épaule, plus jamais ces regards qui vous envahissent l'âme, plus jamais... et cela me laisse comme un grand relent de nostalgie. Que je chasse en pensant : demain ils seront grands, demain tu te diras "plus jamais les jeux d'enfants, plus jamais l'histoire du soir, plus jamais les courses folles, plus jamais..." alors vis-le, maintenant.
Mais quand même, je le crois encore : quel que soit le nombre, il y a à faire le deuil de celui ou celle qui ne viendra pas. L'enfant imaginaire ? Et vous, avez-vous connu cela ?
Je pense comme toi et j'ai du passer par ce cap.
Pour moi il a été franchi à la quarantaine, j'ai fait le deuil de cet enfant imaginaire comme tu dis.
Ce que je peux dire c'est qu'une fois que c'est fait ce deuil, on le vit bien.
C'est une autre étape qui commence, mère de grands. En fait je n'avais pas imaginé que c'était aussi très très enrichissant d'être mère de grands enfants.
J'ai eu un moment de passage à vide quand j'ai senti qu'ils avaient moins besoin de moi, mais ensuite j'ai repris ce temps là pour moi.
De plus, autant j'avais toujours imaginé que la vie avec les bébés était ce que je voulais, autant je n'arrivais pas à me projetter dans une relation sympa avec des enfants adolescents et adultes.
Or, c'est très différent, mais c'est aussi vraiment bien.
Une fois que ce "deuil" est fait, on peut avancer sans regret.
Par contre, c'est vrai que j'espère pouvoir vivre l'expérience d'être grand-mère, mais que je dissocie de la maternité.
En fait un truc assez bizarre, c'est que pour faire le passage et m'aider à faire ce deuil, j'ai reçu un chien pour mes 40 ans et cela m'a aidé. Quand je parle de cela, il y a parfois des personnes qui font des hauts cris, mais enfin c'est un animal, c'est pas la meme chose. Je dis pas du tout que c'est la meme chose, mais que moi cela m'a aidé.