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avoir des enfants "malgré" votre vécu?

40 ans 886
Bonjour,

Mon titre est un peu bizarre mais je ne savais pas comment le formuler; mais en ce moment je me pose beaucoup de questions, je m'explique:

Il y a beaucoup de  
choses que, sans qu'elles soient traumatisantes, j'ai mal vécu pendant mon enfance et mon adolescence, isolement, etc. Et je sais que ce n'est pas extraordinaire, c'est le cas de pas mal de personnes. Du coup, je me pose sincèrement la question d'avoir des enfants, en sachant pertinemment qu'ils risquent de passer par la même chose. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que je m'abstienne de les faire plutôt que de leur imposer potentiellement ça? Je sais que les autres enfants sont méchants, que la vie est dure...
Mais à côté de ça, j'ai malgré tout un désir d'enfant, qui est là.

De votre côté, avez-vous déjà eu ce questionnement? Si oui comment l'avez-vous résolu? Pour les mamans ou futures maman ayant eu un passé plus ou moins difficile, comment voyez-vous les choses?

Merci de m'avoir lue, et merci par avance pour vos partages d'expérience.
59 ans 155
Pourquoi penses-tu que tes enfants vivront la meme chose?
Si tu pars pessimiste,ça risque en effet de mal se passer
Mais quand un enfant vient au monde,on fait au mieux pour lui

Je pense qu'il faut tout considèrer quand on désire un enfant mais quand la décision est prise,on fonce,on y croit
46 ans 2032
Je n'aurai pas d'enfant.

Ca devient de pire en pire après chaque génération de femmes, dans ma famille. Inadmissible que je fasse subir à mes gosses ce à quoi moi j'ai eu droit. Je sais que je serais une mère atroce, contre mon gré probablement, et vu que cet enfant si il existe un jour n'aura pas de père au quotidien, il est mal barré.

Pourquoi faire un môme dans mon cas, quand je sais que mes problèmes seront reportés sur lui et que je le rendrais malheureux ?
40 ans 886
jade39 a écrit:
Pourquoi penses-tu que tes enfants vivront la meme chose?
Si tu pars pessimiste,ça risque en effet de mal se passer
Mais quand un enfant vient au monde,on fait au mieux pour lui

Je pense qu'il faut tout considèrer quand on désire un enfant mais quand la décision est prise,on fonce,on y croit


Oui, je me rends compte en me relisant que ça fait assez pessimiste; mais en fait, j'ai l'impression d'être objective ; même si on fait le max pour eux, l'enfance est dure pour un certain nombre de personnes, ce ne sont pas des cas isolés; et les chiens ne font pas des chats..
Pile poil ce que je disais avant de rencontrer mon compagnon.

il m'a fallu pas mal de séances de psy pour régler les choses qui me bloquaient totalement.

et , à plus de 35 ans, the Mouflet est arrivé.
je vais l'armer pour la vie , c'est notre rôle. et nous allons l'aimer à l'étouffer.

il est déjà tellement aimé que j'en ai le tournis parfois.

et quand je mets mon nez dans le creux de son cou le matin, même sa petite haleine de poney ne gâche pas ce bonheur intense..
40 ans 886
Kwikie a écrit:
Je n'aurai pas d'enfant.

Ca devient de pire en pire après chaque génération de femmes, dans ma famille. Inadmissible que je fasse subir à mes gosses ce à quoi moi j'ai eu droit. Je sais que je serais une mère atroce, contre mon gré probablement, et vu que cet enfant si il existe un jour n'aura pas de père au quotidien, il est mal barré.

Pourquoi faire un môme dans mon cas, quand je sais que mes problèmes seront reportés sur lui et que je le rendrais malheureux ?


:cry: c'est triste mais je te comprends, même si je suis moins catégorique.. Mais pourquoi n'y aurait-il pas un père?
40 ans 886
Merci Blueberrycat pour ton témoignage.
J'ai un compagnon, et sur le papier toutes les conditions sont réunies. Mais je n'arrive pas à passer outre ces questions. J'ai commencé à voir un psy récemment, peut-être que cela débloquera des choses? Mais je n'ai pas l'impression d'un bloquage, d'une lucidité, au contraire..
D
39 ans 70
Ali-a a écrit:
Kwikie a écrit:
Je n'aurai pas d'enfant.

Ca devient de pire en pire après chaque génération de femmes, dans ma famille. Inadmissible que je fasse subir à mes gosses ce à quoi moi j'ai eu droit. Je sais que je serais une mère atroce, contre mon gré probablement, et vu que cet enfant si il existe un jour n'aura pas de père au quotidien, il est mal barré.

Pourquoi faire un môme dans mon cas, quand je sais que mes problèmes seront reportés sur lui et que je le rendrais malheureux ?


:cry: c'est triste mais je te comprends, même si je suis moins catégorique.. Mais pourquoi n'y aurait-il pas un père?


Kwikie tu sais la vie est faite de plein de rebondissements.
J'espère que si tu en as envie un jour tu auras un enfant, pas pour le passé de ta famille ou ce que les femmes de ta famille on fait, mais pour toi car c'est une chose unique dans la vie que toute femme qui le souhaite devrait connaitre!
46 ans 2032
debbie_debo a écrit:
Kwikie tu sais la vie est faite de plein de rebondissements.
J'espère que si tu en as envie un jour tu auras un enfant, pas pour le passé de ta famille ou ce que les femmes de ta famille on fait, mais pour toi car c'est une chose unique dans la vie que toute femme qui le souhaite devrait connaitre!


Je pense qu'on fait un enfant pour le rendre heureux. Ce que je ne serai pas capable de faire actuellement. Donc... niet. Même si parfois j'en meurs d'envie, c'est purement égoiste.
D
39 ans 70
Kwikie a écrit:
debbie_debo a écrit:
Kwikie tu sais la vie est faite de plein de rebondissements.
J'espère que si tu en as envie un jour tu auras un enfant, pas pour le passé de ta famille ou ce que les femmes de ta famille on fait, mais pour toi car c'est une chose unique dans la vie que toute femme qui le souhaite devrait connaitre!


Je pense qu'on fait un enfant pour le rendre heureux. Ce que je ne serai pas capable de faire actuellement. Donc... niet. Même si parfois j'en meurs d'envie, c'est purement égoiste.


Oui et tu parles de maintenant, moi je te parles de plus tard, tu ne sais pas ce que la vie te reserve.
Et pour ma part faire des enfants c'est purement égoiste dans tous les cas!
943
Ali-a a écrit:
Bonjour,

Mon titre est un peu bizarre mais je ne savais pas comment le formuler; mais en ce moment je me pose beaucoup de questions, je m'explique:

Il y a beaucoup de choses que, sans qu'elles soient traumatisantes, j'ai mal vécu pendant mon enfance et mon adolescence, isolement, etc. Et je sais que ce n'est pas extraordinaire, c'est le cas de pas mal de personnes. Du coup, je me pose sincèrement la question d'avoir des enfants, en sachant pertinemment qu'ils risquent de passer par la même chose. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que je m'abstienne de les faire plutôt que de leur imposer potentiellement ça? Je sais que les autres enfants sont méchants, que la vie est dure...
Mais à côté de ça, j'ai malgré tout un désir d'enfant, qui est là.

De votre côté, avez-vous déjà eu ce questionnement? Si oui comment l'avez-vous résolu? Pour les mamans ou futures maman ayant eu un passé plus ou moins difficile, comment voyez-vous les choses?

Merci de m'avoir lue, et merci par avance pour vos partages d'expérience.



Salut Ali-a.

Oui, j'ai eu ces questionnements (longtemps).

J'ai trouvé une partie de réponse, on va dire ça comme ça : pour moi, avoir ces questionnements, c'est un des signes que l'on peut être un bon parent. Parce que l'on sait que rien n'est acquis d'avance, on est pas dans la certitude, la toute-puissance, la volonté de contrôle. On est capable de se remettre en question, d'évoluer, de progresser, de reconnaître que l'on se plante, de tâtonner, d'aller vers du mieux pour notre petit.
Ce sont plutôt des bonnes bases pour un mioche que d'avoir des parents qui ne se prennent pas pour des dieux non ?
S
89 ans 4951
Lenore a écrit:
Ali-a a écrit:
Bonjour,

Mon titre est un peu bizarre mais je ne savais pas comment le formuler; mais en ce moment je me pose beaucoup de questions, je m'explique:

Il y a beaucoup de choses que, sans qu'elles soient traumatisantes, j'ai mal vécu pendant mon enfance et mon adolescence, isolement, etc. Et je sais que ce n'est pas extraordinaire, c'est le cas de pas mal de personnes. Du coup, je me pose sincèrement la question d'avoir des enfants, en sachant pertinemment qu'ils risquent de passer par la même chose. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que je m'abstienne de les faire plutôt que de leur imposer potentiellement ça? Je sais que les autres enfants sont méchants, que la vie est dure...
Mais à côté de ça, j'ai malgré tout un désir d'enfant, qui est là.

De votre côté, avez-vous déjà eu ce questionnement? Si oui comment l'avez-vous résolu? Pour les mamans ou futures maman ayant eu un passé plus ou moins difficile, comment voyez-vous les choses?

Merci de m'avoir lue, et merci par avance pour vos partages d'expérience.



Salut Ali-a.

Oui, j'ai eu ces questionnements (longtemps).

J'ai trouvé une partie de réponse, on va dire ça comme ça : pour moi, avoir ces questionnements, c'est un des signes que l'on peut être un bon parent. Parce que l'on sait que rien n'est acquis d'avance, on est pas dans la certitude, la toute-puissance, la volonté de contrôle. On est capable de se remettre en question, d'évoluer, de progresser, de reconnaître que l'on se plante, de tâtonner, d'aller vers du mieux pour notre petit.
Ce sont plutôt des bonnes bases pour un mioche que d'avoir des parents qui ne se prennent pas pour des dieux non ?



+ 1

J'ai essayé quelques réponses, je partais trop dans la tartine.

Lénore a bien résumé ce que je pense.

Très lourd et chiant pour un enfant, des parents qui se croient parfaits ;) .

par contre, pour avoir passé par là, je pense qu'il est important d'agir aux premières difficultés que l'on va rencontrer.

En effet, malgré la théorie, c'est pas toujours évident de rester zen (sans que le passé remonte alors que la situation est différente).

je m'étais dit pour me rassurer,j'y vais, et je consulterai au moment ou je sentirais que quelque chose ne va pas. Ce qui fait que j'ai consulté assez tôt en fait, certains de mes proches m'ont dit que j'en faisais trop, je n'ai jamais regretté d'avoir consulté quand mon second fils était jeune, quand je le vois aujourd'hui si cool et zen à 16 ans.

J'avais tendanceà interpréter des comportements de manière erronée en raison de mon histoire familiale.

Si les gens qui avaient un vécu un peu difficile ne faisaient pas d'enfants, il n'y aurait pas beaucoup d'enfants.

En tout cas, mes enfants et le fait que j'avais envie de ne pas les parasiter avec mon histoire ont été le déclencheur de grandes avancées dans ma thérapie.

Je ne suis pas sure que j'aurais avancé autant sans cela, car avant d'être maman je pensais que je n'en valais pas la peine. Donc, au départ, je l'ai fait pour eux.

Un jour la psy m'a dit, c'est bien beau toutes ses théories que vous appliquez pour vos enfants, mais je dois vous dire que les théories ne marchent pas si vous ne les appliquez pas sur vous. C'est pas par les mots, mais par la force de l'exemple que vous leur apporterez quelque chose de positif.
35 ans 2571
Je ne suis pas encore maman, mais quelquefois je me fais des réflexions semblables, quand je vois mes élèves : ça me rappelle la torpeur morne de l'adolescence, le malaise qu'on peut avoir au fond de soi, je m'en souviens très bien, et je les plains sincèrement de traverser ça dans leur vie. Je vois aussi leur peine quand les autres sont méchants, ou tout simplement quand ils ont une mauvaise note.
Et en même temps je me dis que maintenant que tout ça est passé pour moi, je suis bien, la vie est belle si on fait le compte.

Donc oui, j'aurai des enfants, ils passeront comme tout le monde par des moments difficiles, mais ils connaîtront aussi des moments de bonheur : la vie, quoi.

Personnellement, je suis convaincue que la vie vaut d'être vécue : j'espère qu'au final mes enfants se diront la même chose, et qu'ils sont contents d'exister. En tous cas, mes parents ont bien fait.

Un jour ma mère m'a dit quelque chose d'horrible, qui m'a beaucoup choquée. On discutait de ma petite soeur qui, à l'époque, était très mal dans sa peau, très tourmentée et malheureuse. Ma mère m'a dit qu'elle regrettait de l'avoir eue, puisqu'elle souffrait. J'ai trouvé ça terrible comme phrase! Balayés en un instants tous les éclats de rire qu'elle a pu vivre depuis sa naissance, les anniversaires, les jeux, les joies, les Noëls, tout ça parce qu'elle n'allait pas bien à ce moment-là (certes, ça commençait à durer).
Depuis elle va mieux, tout passe dans la vie, et j'espère que ma mère regrettera son propos (qu'elle maintient mordicus) quand elle la verra adulte et épanouie dans quelques années.

On ne peut pas garantir une vie heureuse à nos enfants, ni même leur garantir qu'au bout du compte, ils auront connu plus de joies que de peines, mais je pense qu'il faut l'accepter. Les chemins de la vie sont divers, et si l'on doit passer par le chagrin, cela ne signifie pas qu'il faille renoncer totalement.

De la même façon qu'il faut renoncer au fantasme de l'enfant parfait, il faut renoncer au fantasme du parcours parfait pour ses enfants.
39 ans 2879
Je crois qu'avoir une dent contre son éducation montre à quel point la remise en question est importante, car on ne peut douter du fait que la grande majorité des parents veut bien faire.

En analysant ce qui t'a fait peur, ce qui t'a peinée, c'est autant d'écueils que tu pourras éviter (par exemple, pour ma part, j'essaierai autant que possible de ne pas hurler trop souvent, d'être ferme et maîtresse de moi, car j'ai trop eu peur des emportements de ma mère).

Evidemment, ton enfant ne sera pas toi, évidemment il y aura d'autres "erreurs", et je crois qu'il faudra rester alerte et essayer de comprendre les réactions de l'enfant. Ne pas s'exaspérer et bazarder parce qu'il est "chiant", voir dans son regard s'il a peur, s'il est triste...Bref, ne pas se contenter des a priori qu'on pourra avoir, car je crois que c'est la plus grande source d'incompréhensions, et requestionner les choses si on se sent bloqué (gros passé ici de manque de travail personnel, et sermons inutiles en série de la part de mes parents, j'ai jamais compris cet entêtement alors que je n'étais pas mal intentionnée mais mal dans ma peau).

Bref, un parent attentif, qui s'adapte à son enfant, ça n'est pas forcément un parent qui a eu une enfance de rêve, j'en suis persuadée...

Et s'il reste des blessures, sans doute d'ailleurs aura-t-il des reproches à me faire, je garderai bien ouvert le bureau des réclamations, pour expliquer, pour dire que je regrette si c'est le cas, bref, pour dépasser ensemble les incompréhensions.

Enfin c'est ma théorie, pour la pratique rendez-vous dans 20 ans :)
49 ans région parisienne 5831
Ali-a a écrit:
Il y a beaucoup de choses que, sans qu'elles soient traumatisantes, j'ai mal vécu pendant mon enfance et mon adolescence, isolement, etc. Et je sais que ce n'est pas extraordinaire, c'est le cas de pas mal de personnes. Du coup, je me pose sincèrement la question d'avoir des enfants, en sachant pertinemment qu'ils risquent de passer par la même chose. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux que je m'abstienne de les faire plutôt que de leur imposer potentiellement ça?


Je suis peut-être trop optimiste ou trop naïve, mais j'ai justement tendance à penser le contraire: c'est parce que j'ai vécu des moments difficiles que je suis plus apte à être maman maintenant. Parce que les difficultés que mon enfant vivra problablement, je les ai vécues aussi, donc je saurais mieux l'aider que si je n'avais jamais rien vécu de difficile dans ma vie. ;)
B I U