Salut Maryonoli !
De mon côté, je suis bypassée depuis maintenant deux ans.
Perte de poids "optimale", aucun problème physique pour le moment... Psychologiquement, c'est une autre affaire. ;)
Je fais partie des "opérées trop tôt", de celles qui (par désespoir, par espoir, par bêtise, par tout ce qu'on veut) ont fait passer le sentiment immédiat d'insupportable quant à leur poids en premier, et n'ont pas suffisamment travaillé sur elles-mêmes et leur comportement alimentaire avant d'entreprendre l'opération.
Je suis hyperphage boulimique. Mon TCA était vaguement jugulé au moment où j'ai entrepris les démarches pour l'opération (très très vaguement jugulé ; je réalise à quel point depuis), je n'en étais même pas à la phase "je ne veux plus de régime", c'est dire. J'ai été opérée après un parcours de six mois, par une équipe assez classique (ni extra, ni scandaleuse) dans une clinique privée sans dépassement d'honoraires.
Une semaine après l'opération, sur mon lit d’hôpital, je rêvais de hamburger. Et pas le genre qu'on déguste avec plaisir, hein, non, le genre hamburger McDo crade mangé à toute vitesse quand on fait une crise :lol:
Je suis passée par toutes les phases : incompréhension (je croyais que mon TCa était "atténué", tous les forums d'opérées parlaient de filles aux parcours idylliques genre "j'ai plus du tout envie de sucré, quelle libération, etc"), culpabilité (mais pourquoi moi j'en ai envie, je n'ai aucune volonté/suis malade dans ma tête et ne guérirai jamais/j'ai tellement honte), et puis j'ai fini par tomber, entre autres, sur VLR.
La RA, c'est au moins un an avant de me faire opérer que j'aurais dû l'entreprendre.
Alors aujourd'hui, je lis les bouquins de Zermati and co, je viens ici, je fais mon petit bout de chemin et j'ai réussi à régler une partie de mon trouble alimentaire, mais... Quel gâchis, quoi. Être opérée d'un bypass et faire tout l'inverse de ce qui est préconisé, c'est... très con, j'en ai conscience.
Par exemple, je bois - beaucoup ! - de gazeux. Mon estomac est vraiment dilaté. Je mange comme une personne à appétit plutôt modeste, mais ça reste significativement plus élevé que ce qu'un opéré moyen mange deux ans post-op, c'est absolument certain.
Pourquoi je fais ça ? Ben parce que j'ai un TCA et que je suis incapable de me retenir de manger/boire un truc que je ne devrais pas manger ou boire. C'est plus fort que moi. C'est profondément débile et dangereux, mais c'est plus fort que moi.
Voilà pourquoi je ne peux que te conseiller d'entreprendre un travail psy avant d'envisager toute opération bariatrique.
Je pense que c'est vraiment indispensable, non seulement pour être accompagnée lors des suites forcément difficiles de l'opération (changement physique, alimentaire, bla bla bla), mais surtout pour bosser sur ton rapport à l'alimentation et tout le pourquoi du comment derrière. Refuser de le faire ou, tout simplement, mettre la charrue avant les bœufs, c'est à mon humble avis courir dans le mur.
Bon après, peut-être qu'en me lisant tu te dis "non mais elle est tarée, celle-là, mon rapport à l'alimentation n'est pas aussi barré que le sien" (et je te le souhaite :lol: ). Mais quand même.
Parce que, petit ou grand, le travail psy sur la bouffe, tu devras forcément le faire à un moment donné. Autant le faire avant l'opération et t'épargner toute la merde que ça implique. Sincèrement.
Je pense que la solution la plus efficace serait de contacter un(e) thérapeute du GROS (c'est ce que j'ai fait, en tout cas ;) ), mais c'est évidemment toi qui vois.
Courage dans ton parcours, en tout cas, et j'espère que tu donneras des nouvelles !